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Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la république

Séance du 8 septembre 2010 à 10h00

Résumé de la séance

Les mots clés de cette séance

  • EPCI
  • conseiller
  • conseiller territorial
  • conseillers territoriaux
  • intercommunalité

La séance

Source

La séance est ouverte à 10 heures.

Présidence de M. Jean-Luc Warsmann, président.

La Commission examine en deuxième lecture, sur le rapport de M. Dominique Perben, le projet de loi, adopté avec modifications par le Sénat, de réforme des collectivités territoriales, (n° 2720).

PermalienPhoto de Dominique Perben

Seuls 28 articles ayant été adoptés conformes par le Sénat, soit un peu moins de 40 % des 74 articles transmis par l'Assemblée nationale, je vous proposerai de revenir sur la suppression de certains articles.

Je vous propose ainsi de rétablir les dispositions relatives aux conseillers territoriaux qui avaient été introduites par l'Assemblée nationale et qui donnent sa cohérence au dispositif. En effet, le chapitre relatif aux conseillers territoriaux tel qu'il résulte des délibérations du Sénat est d'une cohérence toute relative, puisque, tout en supprimant l'article relatif au mode d'élection du conseiller territorial, il instaure une circonscription d'élection distincte pour chaque conseiller territorial et qu'il introduit des dispositions favorables à la parité qui ne seront applicables que si le mode de scrutin des conseillers généraux est rendu applicable aux conseillers territoriaux.

En ce qui concerne la délimitation des cantons, je crois que les règles retenues par l'Assemblée nationale en première lecture – respect des limites des circonscriptions législatives, inclusion dans un seul canton de toute commune de moins de 3 500 habitants – doivent être retenues.

Je vous proposerai également la suppression de l'article 1er AA, prévoyant que la circonscription d'élection du conseiller territorial est le territoire, notion excessivement complexe et susceptible d'entraîner plus de confusion que de clarification. Je ne vous proposerai pas, en revanche, de revenir sur les règles supplémentaires de cumul de mandats locaux introduites par le Sénat.

En ce qui concerne le financement des partis politiques, la solution qui avait été retenue par l'Assemblée nationale me paraît plus efficace que le dispositif proposé par le Sénat.

Le Sénat n'ayant pas notablement modifié les dispositions relatives aux délégués communautaires, je vous proposerai de les voter conformes.

Je vous proposerai par ailleurs de réintroduire dans le régime financier des métropoles le transfert de plein droit de la taxe foncière sur les propriétés bâties perçue par les communes membres et la possibilité de transférer à une majorité qualifiée leur dotation globale de fonctionnement à l'échelon de la métropole. De la même façon, je vous proposerai de revenir sur les limitations apportées par le Sénat aux compétences métropolitaines, qui me semblent excessives.

S'agissant des pôles métropolitains, je vous proposerai de rétablir le seuil dérogatoire de 50 000 habitants pour la création de pôles transfrontaliers.

En matière de création de communes nouvelles, je vous proposerai de supprimer l'obligation de consulter la population en cas d'unanimité des conseils municipaux des communes concernées et, plus généralement, de faciliter cette création.

Je vous proposerai de voter conforme l'essentiel du dispositif de regroupement des départements et régions, les modifications du Sénat n'étant pas substantielles.

S'agissant des dispositions communes aux intercommunalités, je vous proposerai de revenir au droit de veto limité des communes en cas de création ou d'extension d'un EPCI tel que nous l'avions voté. Je ne pense pas en revanche qu'il faille revenir sur les modifications des conditions de transformation d'un syndicat d'agglomération nouvelle, un SAN, introduites par le Sénat.

Si je pense que nous pouvons accepter l'extension des possibilités de délégation de signature pour l'administration des EPCI proposée par le Sénat, je ne comprends pas pourquoi il a supprimé les dispositions visant à améliorer la transparence dans l'utilisation par les EPCI des crédits sur le territoire de chaque commune.

En ce qui concerne l'achèvement et la rationalisation de la carte communale, le délai au cours duquel le préfet a la possibilité de passer outre l'absence d'accord d'une majorité des conseils municipaux concernés me semble excessivement court : il me paraît préférable de revenir à la date du 1er juillet 2013.

Je vous proposerai enfin de réintroduire les dispositions que nous avions votées pour clarifier les compétences et encadrer les cofinancements, le Sénat préférant renvoyer ces tâches à une loi ultérieure. Concernant l'encadrement des financements croisés, j'ajouterai toutefois à la règle de participation minimale de 20 % par la collectivité maître d'ouvrage, la possibilité d'y déroger en matière de financement de la politique de la ville, notamment des actions de rénovation urbaine, qui nécessitent souvent des cofinancements, ainsi qu'en matière de patrimoine.

Tel est l'esprit de mes amendements : revenir au texte de l'Assemblée pour les dispositions importantes, tout en acceptant les modifications du Sénat dans les autres cas, quelques concessions s'imposant à ce stade de la procédure législative.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

« Simplifier le millefeuilles » : tel est l'objectif que l'« oracle de la rue Saint-Honoré » assignait à ce texte. On est loin du compte, quand on voit l'ampleur, tant qualitative que quantitative, des modifications introduites par le Sénat, alors qu'il n'est même pas encore passé à gauche !

Et voilà que notre rapporteur reconnaît n'avoir fait au Sénat que des concessions sans importance. Je suis impatient de voir comment se déroulera la future CMP.

Les modifications apportées par le Sénat sur des aspects significatifs du texte prouvent que nous avions raison de juger cette réforme particulièrement mal venue. Il a ainsi maintenu, conformément à la volonté des élus locaux, la clause générale de compétence, ayant, dans sa sagesse, mesuré tous les risques qui naîtraient de sa suppression, et l'Assemblée nationale serait bien inspirée de le suivre sur ce point. Il a également remis en question les modalités de désignation des conseillers territoriaux, introduites à la sauvette par le Gouvernement et dont nous avions dénoncé l'iniquité.

En revanche, le Sénat a introduit deux dispositions éminemment politiciennes et dangereuses pour notre organisation territoriale : la faculté de créer des métropoles en l'absence de continuité territoriale entre les communes, et le traitement d'exception réservé à l'Ile-de-France en matière de coopération intercommunale, en violation du principe de la République une et indivisible.

La façon dont s'est déroulée la deuxième lecture de ce texte au Sénat nous permet cependant, mes chers collègues, d'espérer enterrer définitivement ce texte.

PermalienPhoto de Olivier Dussopt

Avec ce texte improvisé, idéologique et incohérent, imposé par le ministre de l'intérieur aux parlementaires et aux élus locaux, on est bien loin de l'acte III de la décentralisation : il s'agit au contraire de faire peser de nouvelles contraintes sur les collectivités locales. Aujourd'hui, en dépit de la sagesse dont le Sénat a su faire preuve, votre volonté de revenir au texte voté par l'Assemblée risque de nous placer dans une situation de blocage.

Ainsi, comme en première lecture, vous nous proposez, par un amendement présenté à l'ouverture de nos travaux, de rétablir le mode de désignation des conseillers territoriaux, alors qu'on ne modifie pas un mode de scrutin par voie d'amendement. De la même façon, vous nous proposez de revenir à l'encadrement des cofinancements ou de la clause de compétence générale via le rétablissement de l'article 35, que nous jugeons contraire au principe de libre administration des collectivités locales. Par ailleurs, la possibilité pour des collectivités sans lien géographique de créer des pôles métropolitains constitue à nos yeux une véritable aberration.

Je vous invite donc, monsieur le président, monsieur le rapporteur, à relire le texte où Jean-Pierre Raffarin reproche à cette réforme de mettre la charrue avant les boeufs, où encore celui où le président de l'Association des maires de France exprime toutes les réserves des élus locaux.

Je suis certain, monsieur le président, que vous n'apporterez pas votre concours au ministre de l'intérieur en accélérant encore nos débats, pour lesquels ne sont déjà prévues que quinze heures de séance publique.

PermalienPhoto de Jean-Luc Warsmann

Aucun groupe n'a fait objection à ce qui est une décision de la conférence des présidents.

PermalienPhoto de Olivier Dussopt

Il existe un moyen d'éviter les difficultés auxquelles vous risquez de vous trouver confrontés en CMP : organisez une lecture supplémentaire de ce texte, qui pourrait intervenir après l'examen de la loi de finances. Cela vous permettrait de respecter la « clause de revoyure » de la réforme de la fiscalité locale que vous aviez garantie aux sénateurs. Il faut en effet, comme nous l'avons toujours soutenu, poser la question de la péréquation et de la réaffectation des ressources avant celle de l'organisation territoriale et des compétences des collectivités.

PermalienPhoto de Michel Vaxès

J'ai le sentiment que cette réforme territoriale est quasiment mort-née. Le 1er juin 2010, dans l'hémicycle, à l'issue d'un énième vote contraire aux recommandations du rapporteur et du Gouvernement, notre collègue de l'UMP Pascal Clément, ancien garde des sceaux, déclarait que l'Assemblée nationale était opposée au texte.

Il ajoutait : « Si malgré cela elle le vote, nous allons encore monter une usine à gaz qui ne sera pas acceptée par les gens. Les temps ne sont pas mûrs pour un tel texte. » Le compte rendu officiel précise que les applaudissements que ces propos lui valurent émanaient de certains bancs du groupe UMP.

Quelques jours plus tard, les sénateurs supprimaient le mode de scrutin retenu pour l'élection du conseiller territorial, ainsi que tous les dispositifs d'intégration financière des intercommunalités prévus par le texte originel ; ils rendaient moins aisée la création de communes nouvelles. Ils supprimaient enfin l'une des dispositions les plus contestées du texte : l'interdiction des cofinancements et des compétences croisées.

Et c'est à l'issue d'un vote historiquement serré devant la chambre haute, le texte n'étant adopté qu'avec six voix d'écart, que le projet de loi revient devant notre commission.

Les Français, pas plus que les élus locaux, n'ont réclamé une telle réforme. Autant dire que ce texte, que personne ne soutient, ne rencontre pas plus de soutien dans l'opinion que devant les assemblées parlementaires. Mais le chef de l'État nous somme d'appliquer, coûte que coûte, la révision générale des politiques publiques à nos collectivités et de supprimer le maximum de postes dans la fonction publique territoriale.

On doit d'autant plus s'interroger sur le destin de ce texte que les milliers d'élus locaux seront appelés dans un an à voter aux élections sénatoriales. Je ne crois pas que nos collègues sénateurs aient dans ce contexte l'intention de réduire les pouvoirs et les budgets de ceux qui forment leur collège électoral ! Si l'Assemblée persiste dans ses velléités de mise au pas des collectivités territoriales, nous nous dirigeons donc vers un affrontement entre les deux chambres en CMP ou en troisième lecture. Quels pourront être l'impact et la force politique d'un projet de loi achoppant en CMP ou renvoyé en troisième lecture, boudé par les élus locaux et sévèrement critiqué par l'Association des maires de France ? Mais la majorité parlementaire n'ose pas voter contre un texte dont elle connaît pourtant la faiblesse, les insuffisances comme les dangers. C'est pour cela que nos collègues sénateurs, l'ont peu à peu, la plupart du temps contre l'avis des rapporteurs et du Gouvernement, vidé de sa substance.

C'est pour ces raisons aussi que les députés communistes et républicains proposent de rejeter ce texte, de préserver le maillage communal de notre pays, l'autonomie institutionnelle et fiscale de nos collectivités territoriales, les principes de libre administration et de non-tutelle d'une collectivité sur l'autre, ainsi que la clause de compétence générale.

Pour ce faire nous n'avons pas d'autre choix que de déposer un certain nombre d'amendements de suppression, notamment de la procédure d'exception qui donne aux préfets le pouvoir de rationaliser, pratiquement seuls, la carte de l'intercommunalité, de dessiner les contours des EPCI et de rattacher telle ou telle commune à tel ou tel EPCI contre son gré. De la même façon, les métropoles et les pôles métropolitains, sur le nombre d'habitants desquels personne ne s'accorde, sont à nos yeux porteurs d'un risque sérieux de développement inégalitaire du territoire. Enfin, tout a été dit sur les conseillers territoriaux, qui cumuleraient deux fonctions et deux territoires. Contrairement à toute logique, la réforme sépare ainsi radicalement les compétences des départements et celle des régions tout en fusionnant leurs représentants en un seul et même mandat.

Nous ne nous faisons évidemment aucune illusion : cette commission et son rapporteur vont réintroduire toutes les dispositions néfastes que les sénateurs ont eu l'intelligence d'écarter. Nous défendrons à l'inverse une vision démocratique et égalitaire du développement local, nécessairement assortie des conditions d'un rapprochement entre les citoyens et leurs élus.

PermalienPhoto de Bernard Roman

J'entends certains s'étonner en aparté de voir M. Vaxès soutenir les positions de la droite sénatoriale. Faut-il leur rappeler le contexte politique de nos débats ? Ce texte nous revient du Sénat en lambeaux, après avoir suscité, au mieux le scepticisme, au pire l'opposition résolue de toutes les associations d'élus, et ce au moment où les collectivités locales ont du mal à mettre sur pied leur budget pour 2011, difficultés dont elles savent qu'elles seront accrues par la réforme.

On ne peut contester, monsieur le rapporteur, la cohérence de vos propositions, puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de revenir au texte de première lecture. Je pense notamment à l'article 35, modifié au cours de nos débats d'une manière discutable sur le plan institutionnel, au mode de scrutin des conseillers généraux, au tableau des effectifs, ou encore aux règles de découpage des nouveaux cantons.

Nul ne peut aujourd'hui prédire quelle majorité se dégagera en CMP. S'il s'agit de reprendre les propositions du Sénat limitant le cumul des mandats, de supprimer le tableau des effectifs, de supprimer le mode de scrutin inique que vous nous proposez et qui est contesté par le Sénat, la gauche de l'Assemblée soutiendra la position du Sénat. Nous sommes aujourd'hui à un de ces moments de notre histoire législative où la sagesse commande au Gouvernement de renoncer quand il en est encore temps.

PermalienPhoto de Brigitte Barèges

Je suis obligée de dresser un peu le même constat bien qu'ayant, à l'origine, applaudi ce projet de réforme qui visait à améliorer les lois de décentralisation. Nous avions en effet constaté que, depuis 1982, il y avait eu une focalisation sur les transferts de compétences et pas de modification des structures. Au morcellement des secondes s'était ajouté un enchevêtrement des premières, provoquant une perte d'efficacité, un coût élevé pour le contribuable et un manque de lisibilité du dispositif. L'idée générale de la réforme en cours consistait donc à procéder à rebours en simplifiant d'abord les structures afin de clarifier ensuite la distribution des compétences. Or le texte venant maintenant en discussion en deuxième lecture non seulement ne remplit pas l'objectif initialement affiché de simplification des structures mais, de plus, sur certains points, il les complique encore.

Nous avions également compris que la réforme visait à diminuer le nombre d'élus. Paradoxalement, le texte prévoit une augmentation sensible de celui des élus régionaux, même si le nouveau tableau traduit une légère diminution par rapport au précédent. La région d'Ile-de-France a-t-elle besoin de 308 élus, contre 209 actuellement ? Midi-Pyrénées de 250 contre 91 ? Nord - Pas-de-Calais de 138, contre 113, alors que cette région ne compte que deux départements ? Au reste, on observe un rapport proportionnellement inverse entre le nombre d'élus dans une assemblée et son efficacité : le Sénat américain, avec 102 membres, est l'assemblée parlementaire la plus puissante du monde, alors que le parlement chinois, comprenant plusieurs milliers de députés, fait figure de potiche.

Il peut aussi paraître étonnant de fixer arbitrairement le nombre des élus régionaux sans préciser en même temps le découpage des nouvelles circonscriptions.

La confusion sur le mode de scrutin n'est toujours pas dissipée. Faut-il un scrutin majoritaire à un tour avec une partie proportionnelle comme le prévoyait le projet initial ? Ou bien un scrutin à deux tours comme nous l'avions voté en première lecture au risque de faire reculer la parité ? À titre d'exemple, aucune femme ne siège au conseil général de Tarn-et-Garonne. Si nous n'introduisons aucune dose de représentation proportionnelle, peu de conseillers territoriaux seront des femmes.

Les maires se sont toujours élevés contre l'élection au suffrage universel direct des délégués communautaires. Flécher ces derniers dans les listes de candidats aux élections municipales aura pour conséquence d'accroître le nombre de délégués d'opposition et de faire ainsi basculer de nombreuses agglomérations lors de l'élection du président. Peut-on concevoir qu'une commune-centre, dont la population représente 90% de celle de l'agglomération, ne soit pas majoritaire au sein du conseil communautaire ?

On pourrait également évoquer l'encadrement trop timide des financements croisés, ainsi que la question des pays, qui ne disparaîtront pas vraiment, et d'autres sujets encore …

Il conviendrait donc de se demander si nous devons continuer plus avant.

La Commission procède à l'examen des articles restant en discussion.

Titre premier : Rénovation de l'exercice de la démocratie locale

Chapitre Ier

Conseillers territoriaux

Article 1er AA (article L. 3113-1 A [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Division du département en territoires

La Commission est saisie de trois amendements identiques, CL 105 du rapporteur, CL 7 de M. Bernard Derosier et CL 87 de M. André Chassaigne.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Il s'agit de supprimer cet article car il n'est pas cohérent avec le dispositif électoral.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

Les motifs de notre amendement de suppression sont différents de ceux de l'amendement du rapporteur. Ils tiennent à notre opposition au principe même de l'institution du conseiller territorial, élu qui se trouvera dans l'incapacité d'exercer ses responsabilités électives. En effet, il n'aura pas, matériellement, le temps d'être à la fois le porte parole des intérêts de la région et de ceux du département.

Je reviendrai en outre tout à l'heure sur l'abandon de la parité entre hommes et femmes.

Les amendements, mis aux voix par un seul vote, sont adoptés.

En conséquence, l'article1er AA est supprimé, et les amendements CL 28 et CL 29 de M. Bernard Derosier deviennent sans objet.

Article 1er A : Principes du mode de scrutin pour l'élection du conseiller territorial

La Commission examine l'amendement CL 214 du Gouvernement.

PermalienPhoto de Jean-Luc Warsmann

L'amendement du Gouvernement tend à rétablir le mode de scrutin adopté en première lecture.

En conséquence, l'amendement CL 212 de Mme Brigitte Barèges devient sans objet.

L'article 1er A est ainsi rétabli.

Article 1er B (article L. 210-1 du code électoral) : Seuil de suffrages nécessaire pour le maintien au second tour aux élections cantonales

La Commission est saisie de l'amendement CL 106 du rapporteur.

PermalienPhoto de Dominique Perben

L'amendement vise à rétablir le texte adopté en première lecture et relatif au seuil exigé de 12,5% des inscrits pour se porter candidat au second tour des élections cantonales.

L'amendement est adopté.

En conséquence, l'article 1er B est ainsi rétabli.

Article 1er C : Principes de délimitation des cantons

La Commission examine l'amendement CL 8 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

L'article contredit ce que le Parlement a déjà voté pour le redécoupage des circonscriptions législatives. Le Sénat a ainsi essayé de revenir sur une règle dont le respect sous-entendait l'adoption d'une nouvelle carte électorale. La disposition est manifestement inconstitutionnelle.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Avis défavorable, non pas sur le fond mais parce qu'il faut être plus précis dans la rédaction de cet article. C'est pourquoi j'ai déposé sur cet article un amendement afin de revenir sur la disposition votée par le Sénat et pour indiquer que les cantons doivent respecter les limites des circonscriptions législatives et que les communes peuvent être divisées entre deux cantons sauf lorsqu'elles comptent moins de 3 500 habitants.

PermalienPhoto de Yves Vandewalle

Les sénateurs ont, malgré tout, posé une bonne question. Dans la circonscription dont je suis l'élu, une commune de 6 000 habitants, Le Mesnil-Saint-Denis, a été exclue au profit d'une commune de 16 000 habitants, Viroflay, pour des raisons parfaitement logiques tenant aux volumes respectifs de leurs populations. Mais le Mesnil- Saint-Denis fait historiquement partie du canton de Chevreuse ainsi que d'une intercommunalité qui n'a rien à voir avec celle de la 11ème circonscription des Yvelines. Ainsi, une commune verdoyante qui se situe dans un parc naturel régional va se retrouver demain dans la circonscription de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines avec laquelle elle n'entretient aucun rapport habituel. Des absurdités de ce type existent certainement ailleurs.

Je proposerai un amendement en séance – je ne suis pas membre de la Commission des lois – tendant à résoudre quelques problèmes sans risquer pour autant la censure du Conseil constitutionnel.

L'amendement est rejeté.

Puis la Commission adopte ensuite l'amendement CL 107 du rapporteur.

Elle adopte l'article 1er C modifié.

Article 1er D (article L. 221 du code électoral) : Remplacement des conseillers généraux dont le siège devient vacant

La Commission est saisie de l'amendement CL 9 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

Nous restons dans notre logique d'opposition à l'institution du conseiller territorial, lequel, je le répète, sera dans l'incapacité d'exercer ses responsabilités. Veut-on une véritable démocratie ou bien une technocratie institutionnalisée ? La timidité et les réserves de la majorité favorisent ce dernier système.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement.

La Commission adopte l'article 1er D sans modification.

Article 1er bis A : Principes de délimitation des circonscriptions d'élection des conseillers territoriaux

La Commission examine trois amendements identiques, CL 108 du rapporteur, CL 10 de M. Bernard Derosier et CL 88 de M. André Chassaigne.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Cet amendement de suppression est cohérent avec la réécriture de l'article 1er C que nous avons retenue.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

Nous avons supprimé la notion de territoire mais celle de conseiller territorial la fait réapparaître. Pour le Sénat, et peut-être pour la droite à l'Assemblée nationale, il existe une relation entre territoire et terre d'élection. Or, dans l'état actuel des choses, le premier est plus large que la deuxième. Bref, la notion de territoire ayant vocation à remplacer celle de canton dans le cadre de la mise en place du conseiller territorial, nous ne pouvons que demander la suppression de cet article relatif à la délimitation des circonscriptions d'élection des conseillers territoriaux tel qu'il a été adopté par le Sénat.

Les amendements, mis aux voix par un seul vote, sont adoptés.

En conséquence, l'article 1er bis A est supprimé, et l'amendement CL 13 de M. Bernard Derosier devient sans objet.

Article 1er bis B et Tableau annexé : Fixation du nombre de conseillers territoriaux pour chaque département

La Commission examine les deux amendements identiques, CL 11 de M. Bernard Derosier et CL 89 de M. André Chassaigne.

PermalienPhoto de Pascal Terrasse

Le mode de calcul de la répartition des conseillers territoriaux par département est proprement ahurissant. À titre d'exemple, un département comme la Haute-Loire, comptant une fois et demie moins d'habitants que l'Ardèche, aura 28 conseillers territoriaux, contre 18 pour ce deuxième département. Comment expliquer une telle disparité ? Vous vous ridiculisez, même auprès de vos amis.

PermalienPhoto de Yves Nicolin

Je rappelle que les amis de M. Terrasse ont dirigé notre pays de 1997 à 2002 et, alors qu'ils en avaient la possibilité, n'ont pas redécoupé les circonscriptions malgré les préconisations alors formulées par le Conseil constitutionnel : les déséquilibres démographiques existaient déjà. Dans mon arrondissement, la population des cantons s'échelonne de 3000 à 45 000 habitants. De votre côté, personne ne s'en est offusqué.

PermalienPhoto de Brigitte Barèges

Le tableau comparatif fait ressortir des disparités considérables, y compris dans la même région : il y aura un conseiller territorial pour 9 000 habitants en Ariège, un pour 10 000 en Aveyron, un pour 16 000 en Haute-Garonne, un pour 8 000 dans le Gers … La région Midi-Pyrénées, huitième par la population, deviendra la troisième par le nombre d'élus. Ce texte est incohérent.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette les amendements.

La Commission en vient à l'amendement CL 213 du Gouvernement tendant modifier les effectifs des conseillers territoriaux dans six régions.

PermalienPhoto de Olivier Dussopt

La majorité feint d'oublier qu'elle exerce le pouvoir politique depuis huit ans : elle avait donc le temps d'agir ! Tout renvoyer à la gestion antérieure devient de moins en moins crédible.

Nous voterons contre cet amendement pour plusieurs raisons. D'abord, on nous propose de revenir à un texte quasiment identique à celui adopté en première lecture puisque seules six régions font l'objet de modifications – d'ailleurs minimes et qui doivent correspondre à des gages que l'on se propose d'abandonner en commission mixte paritaire. Ensuite, nous sommes opposés à la création des conseillers territoriaux et donc à tout amendement tendant à fixer leur nombre comme à prévoir leur mode d'installation. Enfin, nous déplorons l'inégalité déjà relevée par Mme Brigitte Barèges dans la répartition des conseillers territoriaux entre départements : vivant dans le même pays, les citoyens ont donc droit à la même représentativité.

PermalienPhoto de Alain Néri

Nous étions tous d'accord pour rétablir un équilibre démographique entre les territoires d'élection ; or le Gouvernement le fait de façon injuste. Ainsi, il faudra 65 à 70 000 habitants pour élire un député dans le Cantal contre 125 000 dans le Puy de Dôme, alors que ces deux départements sont situés dans la même région. Les dispositions proposées sont en totale contradiction avec l'esprit qui devait présider à la réforme, et il me semble que le Conseil constitutionnel a un peu vite avalisé ce découpage.

PermalienMichel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire

L'amendement que nous présentons vise à rendre le texte du Sénat conforme à la jurisprudence du Conseil constitutionnel en faisant en sorte que soit respectée la règle imposant à la représentation moyenne de chaque département de se situer dans une fourchette de plus ou moins 20% – le « tunnel » d'écarts – par rapport à la représentation moyenne des habitants par conseiller territorial à l'échelon de la région.

PermalienPhoto de Bruno Le Roux

Le tableau qui nous est soumis est totalement aberrant : il ne répond à aucun critère démographique ou territorial. Sa seule cohérence est politique... ce qui, à l'évidence, annonce un nouveau charcutage.

PermalienPhoto de Jean-Luc Warsmann

Le découpage des circonscriptions législatives respecte un principe plusieurs fois validé par le Conseil constitutionnel qui veut que, dans un même département, le nombre d'habitants d'une circonscription ne puisse être supérieur ou inférieur de 20% à celui de la moyenne départementale. L'amendement du Gouvernement permet de transposer ce principe à l'élection des conseillers territoriaux, en garantissant que le ratio habitants par conseiller territorial d'un département ne s'écartera pas de plus ou moins 20 % du ratio moyen régional.

L'amendement est adopté.

La Commission examine ensuite l'amendement CL 58 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

Les départements et régions d'outre-mer ont élaboré des propositions d'organisation territoriale spécifique ou s'apprêtent à le faire. Il n'est donc pas possible, s'agissant des collectivités locales d'outre-mer, de déterminer à l'avance la création des futurs élus locaux et leur nombre

PermalienPhoto de Dominique Perben

Avis défavorable. Certes, la Guadeloupe et la Réunion connaissent une situation particulière mais il convient, compte tenu du calendrier de la réforme, de retenir également un chiffre pour ces départements. Celui-ci est d'ailleurs avantageux puisqu'il correspond à celui des conseillers généraux. Mais il pourra naturellement être modifié par la suite.

L'amendement est rejeté.

La Commission adopte l'article 1er bis B et le Tableau annexé modifiés.

Article 1er bis C (article L. 46-1 du code électoral) : Règles de cumul de mandats locaux

La Commission est saisie de l'amendement CL 12 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Roman

Opposés à la création du conseiller territorial, nous sommes logiquement opposés à l'inclusion du mandat correspondant dans le dispositif de limitation du cumul des mandats contenu dans l'article L.46-1 du code électoral.

J'ajoute que si on intégrait le mandat de conseiller territorial dans ce type de dispositif, il devrait l'être comme l'équivalent de deux mandats.

La Commission rejette l'amendement.

Puis elle adopte l'amendement CL 209 de précision du rapporteur.

Elle adopte ensuite l'article 1er bis C modifié.

Article 1er bis (articles L. 4131-2, L. 4133-4 et L. 4133-6-1 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Composition et compétence de la commission permanente du conseil régional

La Commission examine l'amendement CL 109 du rapporteur.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Cet amendement tend à rétablir la disposition introduite en première lecture à l'Assemblée nationale relative à la composition de la commission permanente des conseils régionaux et aux règles de délégation des compétences du conseil à cette commission. Celle-ci doit pouvoir exercer des responsabilités supplémentaires.

La Commission adopte l'amendement.

L'article 1er bis est ainsi rétabli.

Article 1er ter et Tableau annexé : Fixation du nombre de conseillers territoriaux pour chaque département

La Commission maintient la suppression de cet article et du Tableau annexé.

Article 1er quater : Principes de délimitation des cantons

La Commission maintient la suppression de cet article.

Article 1er quinquies : Remplacement des conseillers territoriaux dont le siège devient vacant

La Commission maintient la suppression de cet article.

Chapitre II Élection et composition des conseils communautaires

Article 2 (art. L. 5211-6, L. 5211-7, L. 5211-8, L. 5212-7, L. 5214-7, L. 5215-10 et L. 5216-3 du code général des collectivités territoriales) : Désignation des délégués des communes au sein des établissements publics de coopération intercommunale

La Commission est saisie de l'amendement CL 210 de Mme Brigitte Barèges.

PermalienPhoto de Brigitte Barèges

Mon amendement tend à supprimer cet article dont je considère qu'il porte atteinte à la liberté des communes de choisir leurs représentants dans les structures intercommunales, ce qui n'est d'ailleurs pas sans risques, la commune-centre ne pouvant détenir seule la majorité.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Avis défavorable. Ce n'est qu'en l'absence d'accord amiable qu'on aura recours au tableau de répartition. Après plusieurs années d'application de la loi Chevènement, chacun s'accorde aujourd'hui sur la nécessité de franchir une nouvelle étape en élisant les délégués communautaires au suffrage universel, dans des conditions tout à fait respectueuses de la légitimité des maires. Nous avons veillé, par le fléchage préconisé, à éviter tout risque de conflit de légitimité. Le dispositif proposé, raisonnable, fait l'objet d'un très large consensus. Ce pas en avant, modeste, permettra, à l'occasion des élections municipales, de débattre également des enjeux de l'intercommunalité. Ce serait une erreur que d'y renoncer.

PermalienPhoto de Brigitte Barèges

En tant que maire moi-même, je suis gênée par cette idée de « fléchage ». Un maire ne sait pas nécessairement en début de campagne qui il désignera pour siéger à l'EPCI : certaines personnalités peuvent se révéler en cours de campagne. J'avoue que, dans mon intercommunalité, l'opposition n'est pas représentée, pour des raisons d'équilibre majoritaire.

PermalienPhoto de Jean-Luc Warsmann

C'est le maire qui a constitué sa liste. Par définition donc, il en connaît bien tous les membres.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

La logique de cet amendement est de défendre l'autonomie des communes. Mais, qu'on le veuille ou non, l'objectif de l'intercommunalité, à terme, est bien d'organiser le territoire autour d'entités plus larges que les communes. L'objectif, largement consensuel, est que les conseils de ces entités soient les plus représentatifs possible de la population du territoire concerné, et pas seulement une représentation des communes. Nous ne prendrons pas part au vote sur cet amendement qui manifestement divise le camp de la droite…

La Commission rejette l'amendement.

Elle examine ensuite l'amendement CL 51 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

Nous étions parvenus en première lecture à l'Assemblée à un accord sur le sujet entre la majorité et l'opposition, qui ne se retrouve plus. Cet amendement vise donc à préciser que le principe d'élection au suffrage universel des organes délibérants s'applique également aux syndicats d'agglomération nouvelle (SAN) – il en existe encore !

PermalienPhoto de Dominique Perben

Avis défavorable. Je vous invite à adopter conforme le texte du Sénat qui facilite d'ailleurs la transformation des SAN en communautés d'agglomération. Les élus concernés, de tous bords, devraient se réunir avant l'examen du texte en séance publique afin qu'on y voie plus clair.

PermalienPhoto de Guy Geoffroy

Élu d'une commune qui fait partie du périmètre de la plus récente des villes nouvelles, où, selon toute vraisemblance, une opération d'intérêt national (OIN) perdurera au-delà de 2014, je voterai cet amendement de bon sens. Il existe dans les villes nouvelles une forme d'intercommunalité particulière qu'il serait fort malencontreux d'omettre de traiter dans ce texte. Je suis d'accord pour que les élus concernés se réunissent avec le rapporteur et le ministre avant la séance publique afin de régler cette question.

PermalienMichel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire

Le texte voté par le Sénat permet la transformation d'un SAN en communauté d'agglomération même si on reste dans le cadre d'une OIN.

La Commission rejette l'amendement.

Puis elle en vient à l'amendement CL 75 de M. René Dosière.

PermalienPhoto de René Dosière

C'est avec Jean-Patrick Gille que j'ai déposé cet amendement d'appel qui transcende les clivages partisans – la disposition ne fait l'unanimité dans aucun parti. Il vise à distinguer l'organe exécutif de l'intercommunalité de son organe délibératif. N'oublions pas que, comme l'a écrit Montesquieu, il ne saurait y avoir de libertés lorsque les deux sont confondus en une seule et même personne. L'exécutif de l'intercommunalité, composé du président et des vice-présidents, serait, lui, élu au suffrage universel sur l'ensemble du territoire de l'intercommunalité tandis que les conseillers communautaires, composant l'assemblée délibérante, le seraient, eux, au niveau communal. Ce serait un pas vers plus de démocratie.

Il est d'autant plus important que les exécutifs des intercommunalités soient élus au suffrage universel que l'ensemble des EPCI à fiscalité propre ont levé 19 milliards d'euros d'impôts en 2009 quand les conseils régionaux, eux, n'en ont levé que cinq milliards. Lorsque les régions n'étaient que des établissements publics régionaux, le législateur avait d'ailleurs limité leur pouvoir en matière fiscale. Ce n'est que lorsqu'elles sont devenues collectivités territoriales qu'elles ont eu toute liberté en ce domaine. La puissance fiscale des EPCI est devenue telle qu'ils ne peuvent plus être dirigés par des personnes n'ayant pas à rendre compte aux citoyens de leurs décisions.

De 2000 à 2008, les communes n'ont augmenté leurs personnels que de 113 047 unités, soit de 12%, quand les intercommunalités, certes de plus en plus nombreuses, les ont, elles, augmenté de 106 762, soit de 89% , alors que, comme les communes, elles n'ont fait l'objet d'aucun transfert de compétences. Si les effectifs avaient été stabilisés à leur niveau de 2000, six milliards d'euros d'économies auraient pu être réalisés. Si les EPCI avaient à rendre des comptes aux électeurs, je suis persuadé qu'ils ne pourraient pas se permettre de telles dépenses, dont, en l'état actuel des choses, nul ne sait qui est responsable. Pour les citoyens, la simplification ne passe pas par la création du conseiller territorial, mais par le fait de savoir enfin clairement qui sur le plan local décide quoi, notamment en matière fiscale.

La Commission rejette l'amendement.

Elle examine l'amendement CL 53 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Patrick Roy

Cet excellent amendement vise à remédier à l'un des dysfonctionnements constatés dans les EPCI, où les délégués des communes défendent parfois davantage les intérêts de leur commune que ceux de l'EPCI. Nous plaidons donc pour un scrutin mixte où seraient également élus au suffrage universel des conseillers strictement communautaires, sur la base d'un programme et d'un projet pour l'intercommunalité.

La Commission rejette l'amendement.

Elle est saisie ensuite de l'amendement CL 52 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Roman

Cet amendement permettrait aux SAN de se transformer en EPCI, ce qu'ils n'ont pu faire depuis des années faute de parution des arrêtés d'achèvement des opérations par l'État.

PermalienMichel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire

C'est exactement ce qu'a voté le Sénat à l'article 14 quater.

La Commission rejette l'amendement.

Elle en vient aux amendements identiques CL 55 de M. Bernard Derosier et CL 90 de M. André Chassaigne.

PermalienPhoto de Olivier Dussopt

Il s'agit de rétablir une disposition adoptée en première lecture par l'Assemblée, à l'initiative de notre collègue Étienne Pinte, et visant à limiter les cumuls de fonctions au sein d'un EPCI, afin d'éviter tout conflit d'intérêts. N'est-il pas de simple bon sens qu'un directeur général des services, un directeur ou un chef de cabinet du président d'un EPCI ne puisse pas être en même temps élu de l'une des communes membres de cet EPCI ? On ne touche pas ici au cumul des mandats. On énonce simplement certaines incompatibilités de fonctions sur un même territoire. Le rapporteur a exprimé la crainte que l'adoption de cette disposition ne soit de nature à modifier à la marge le projet de loi sur l'élection des conseillers territoriaux. Il n'en est rien, il s'agit seulement de compléter la loi Chevènement s'agissant des incompatibilités de fonctions.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Avis défavorable. Il ne me paraît pas nécessaire de revenir sur les règles concernant les cumuls de fonctions.

PermalienPhoto de Yves Nicolin

Je voterai cet amendement. Dans mon arrondissement, une élue municipale a été démise par le préfet au motif, conformément à la loi, qu'elle était chef de service dans un conseil général. Pourquoi en irait-il différemment pour des élus exerçant des responsabilités au sein d'EPCI ?

PermalienPhoto de Pascal Terrasse

Ou bien la disposition vaut partout ou bien elle ne vaut nulle part ! On peut certes jouer sur les mots en faisant valoir qu'un EPCI n'est pas au sens strict une collectivité territoriale. Mais les EPCI élaborent des budgets d'investissement et de fonctionnement… Or, aujourd'hui, un cadre de la fonction publique territoriale départementale ne peut logiquement pas être membre d'un exécutif municipal. Pourquoi en irait-il différemment pour les cadres des EPCI ?

PermalienPhoto de Michel Piron

Une fois n'est pas coutume, je suis d'accord avec nos collègues socialistes. Le cumul en question est peut-être rare. Nous n'en devons pas moins l'interdire.

PermalienPhoto de Charles de La Verpillière

Si cet amendement est adopté, une disposition transitoire est-elle prévue pour que cela ne s'applique qu'à compter de 2014, afin de ne pas fragiliser certaines personnes en poste ?

PermalienPhoto de Dominique Perben

Si une majorité se dégage en faveur de cet amendement, il trouverait mieux sa place au huitième alinéa de l'article L. 231 du code électoral - tel est l'objet du sous-amendement que je propose - étant précisé que la disposition ne s'appliquera qu'à compter des prochaines élections municipales, en 2014.

La Commission adopte les amendements ainsi sous-amendés.

Puis elle adopte l'article 2 modifié.

Titre II : Adaptation des structures à la diversité des territoires

Article 5 A (art. L. 5211-5 du code général des collectivités territoriales) : Modalités de création des communautés d'agglomération, des communautés urbaines et des métropoles

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement de suppression CL 91 de M. André Chassaigne.

Puis elle adopte l'amendement CL 110 du rapporteur.

Elle adopte ensuite l'article 5 A modifié.

Article 5 B (art. L. 5211-41-1 du code général des collectivités territoriales) : Modalités de transformation d'un établissement public de coopération intercommunale en communauté d'agglomération, communauté urbaine ou métropole

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement de suppression CL 92 de M. André Chassaigne.

Elle adopte l'amendement CL 111 du rapporteur.

Puis elle adopte l'article 5 B modifié.

Chapitre Ier Métropoles

Article 5 (chapitre VII [nouveau] du titre Ier du livre II de la cinquième partie du code général des collectivités territoriales) : Création, compétences et régime juridique et financier des métropoles

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette successivement l'amendement de suppression CL 93 de M. André Chassaigne, puis les amendements CL 59 et CL 15 de M. Bernard Derosier.

Puis elle adopte l'amendement de précision CL 112 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette successivement les amendements CL 19 et CL 20 de M. Bernard Derosier.

Elle adopte l'amendement de précision CL 113 du rapporteur.

Puis elle rejette l'amendement CL 21 de M. Bernard Derosier.

Elle adopte ensuite successivement les amendements CL 114 et CL 115 du rapporteur.

Puis elle examine l'amendement CL 16 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

Cet amendement vise à supprimer le transfert automatique des compétences des départements aux métropoles, qui remet en question les responsabilités mêmes des collectivités territoriales. Certes ce transfert va sans doute dans l'esprit de l'initiateur du projet de loi. En effet, pourquoi, au nom de la simplification, ne pas supprimer toutes les collectivités territoriales et tout concentrer rue du faubourg Saint-Honoré ?

La Commission rejette l'amendement.

Elle rejette ensuite successivement les amendements CL 22, CL 17, CL 18 et CL 23 de M. Bernard Derosier.

Puis elle adopte l'amendement rédactionnel CL 116 du rapporteur.

Elle rejette ensuite successivement les amendements CL 25, CL 26 et CL 24 de M. Bernard Derosier.

Puis elle adopte successivement les amendements rédactionnels ou de précision CL 117, CL 118, CL 119 et CL 120 du rapporteur.

Elle rejette l'amendement CL 27 de M. Bernard Derosier.

Elle adopte ensuite successivement les amendements CL 121, CL 123, CL 124, CL 125 et CL 126 du rapporteur.

La Commission adopte l'article 5 modifié.

Article 5 bis AA (nouveau) (art. L. 1 615-6 du code général des collectivités territoriales) : Modification des règles relatives au Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 94 de M. André Chassaigne.

La Commission adopte l'article 5 bis AA sans modification.

Article 5 bis A (art. L. 5211-30 du code général des collectivités territoriales) : Plafond d'indexation de la dotation d'intercommunalité des communautés urbaines

La Commission maintient la suppression de l'article 5 bis A.

Article 5 bis B (art. 77 de la loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010) : Modalités d'unification au niveau de la métropole de la taxe foncière sur les propriétés bâties perçue par les communes membres

La Commission adopte l'amendement CL 127 du rapporteur, qui vise à rétablir le texte adopté en première lecture par l'Assemblée nationale.

L'article 5 bis B est ainsi rétabli.

Article 5 quater : Dérogation temporaire au principe de continuité territoriale pour la création de métropoles

La Commission adopte l'article 5 quater sans modification.

Article 6 (art. L. 1111-4, L. 1211-2, L. 2333-67, L. 5211-5, L. 5211-12, L. 5211-19, L. 5211-28, L. 5211-41, L. 5211-56, L. 5813-1, L. 5813-2 et intitulé du chapitre III du titre Ier du livre huitième de la cinquième partie du code général des collectivités territoriales, art. L. 301-3, L. 302-1, L. 302-5, L. 302-7 et L. 522-2-1 du code de la construction et de l'habitation, art. L. 601-1 du code des ports maritimes, art. L. 134-1 du code du tourisme, art. 122-5 et L. 122-12 du code de l'urbanisme, article 32 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, article 11 de la loi n° 2003-710 du 1er août 2003 d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine) : Coordinations résultant de la création des métropoles

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 95 de M. André Chassaigne, qui tend à supprimer l'article.

La Commission adopte ensuite successivement les amendements CL 128, 129, 130 et 131 du rapporteur, qui sont de coordination.

La Commission adopte l'article 6 modifié.

Chapitre II

Pôles métropolitains

Article 7 (titre III [nouveau] du livre septième de la cinquième partie du code général des collectivités territoriales) : Création et régime juridique des pôles métropolitains

La Commission est saisie de l'amendement CL 96 de M. André Chassaigne, qui tend à supprimer l'article.

PermalienPhoto de Olivier Dussopt

Nous soutenons l'amendement CL 96. Les groupes SRC et GDR sont hostiles à la création des pôles métropolitains, qui représentent une aberration démocratique. Ce système morcellera le territoire en regroupant autour de pôles d'influence des collectivités sans continuité géographique rassemblées dans le seul but d'établir la domination politique d'un groupe ou d'un homme. Un tel dispositif nous semble incompatible avec notre tradition d'intercommunalité.

La Commission rejette l'amendement CL 96.

La Commission examine l'amendement CL 77 de M. Émile Blessig.

PermalienPhoto de Émile Blessig

Si l'équilibre entre l'urbain et le rural est au coeur du texte, le débat entre l'infradépartemental et l'infrarégional reste posé. L'amendement, qui est de précision, vise à rappeler l'utilité des pôles de coopération à l'échelle infradépartementale et infrarégionale.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Avis défavorable. Je suis d'accord sur le fond, mais l'amendement, de nature incantatoire, n'apporte rien en termes de norme juridique.

PermalienPhoto de Émile Blessig

Je crains que le texte n'aggrave la césure entre l'organisation territoriale urbaine, qui retient toutes les attentions, et l'infradépartemental ou l'infrarégional. Or, chaque fois que nous tentons de rétablir entre eux un équilibre nécessaire, on nous oppose des arguments juridiques. Ainsi, un amendement que j'ai déposé n'a pu venir en discussion à cause de la « règle de l'entonnoir ». Rappeler que le pôle métropolitain doit s'inscrire dans une vision du territoire intégrant l'infradépartemental et l'infrarégional n'a pourtant rien de révolutionnaire !

PermalienPhoto de Dominique Perben

Soit : je m'en remets à la sagesse de la Commission.

La Commission adopte l'amendement CL 77.

La Commission est saisie de l'amendement CL 39 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

Nous ne sommes pas favorables aux pôles métropolitains, mais, s'ils doivent exister, n'oublions pas que notre territoire national connaît des frontières avec certains pays de l'Union – Espagne, Italie, Allemagne, Luxembourg, Belgique –, avec lesquels une coopération intercommunale est possible. Les pôles métropolitains ne doivent pas en être exclus.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Je ne suis pas convaincu par ce mélange des genres. Pourquoi introduire dans le texte la notion d'intérêts métropolitains ?

PermalienPhoto de Olivier Dussopt

Dès lors que les pôles métropolitains peuvent regrouper des territoires sans continuité, on peut imaginer qu'un pôle intégrant Saint-Étienne se constitue autour de la communauté d'agglomération de Lyon, sans que soient consultés les départements dont certaines compétences seraient transférées. On se trouverait alors dans une situation paradoxale : le département du Rhône serait bloqué entre deux pôles et privé de toute utilité et de toute légitimité pour intervenir. Afin d'éviter cet écueil, il faut que les régions ou les départements puissent s'associer et qu'ils soient consultés avant tout transfert de compétences vers les pôles métropolitains.

La Commission rejette l'amendement.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 54 de M. Bernard Derosier.

La Commission est saisie de l'amendement CL 132 du rapporteur.

PermalienPhoto de Dominique Perben

L'amendement vise à rétablir la rédaction adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale pour les pôles situés à nos frontières.

PermalienPhoto de Étienne Blanc

L'amendement est fondamental pour les zones frontalières, sur lesquelles j'ai rédigé un rapport, puisqu'il vise à faciliter la création de pôles métropolitains situés aux frontières. Pour des raisons de souveraineté, il n'est en effet pas possible de prendre en compte, pour les créer, la population qui se trouve de l'autre côté de la frontière.

La Commission adopte l'amendement.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 40 de M. Bernard Derosier.

Puis la Commission adopte l'article 7 modifié.

Chapitre III

Communes nouvelles

Article 8 (chapitre III du titre Ier du livre Ier de la deuxième partie du code général des collectivités territoriales) : Création d'une commune nouvelle pouvant comporter des communes déléguées

La Commission adopte les amendements CL 133 et CL 134 du rapporteur.

Puis la Commission adopte l'article 8 modifié.

Article 10 (art. L. 2334-4, L. 2334-13, L. 2334-33, L. 2334-40, L. 5211-30 et L. 5211-35 du code général des collectivités territoriales) : Adaptation des règles de calcul des dotations de l'État à la création des communes nouvelles

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 97 de M. André Chassaigne.

Puis elle adopte successivement les amendements CL 135 et CL 136 du rapporteur.

La Commission adopte l'article 10 modifié.

Article 11 : Maintien des règles actuellement applicables aux communes fusionnées

La Commission adopte l'amendement CL 137 du rapporteur et l'article 11, modifié.

Article 11 bis (art. L. 2143-1 du code général des collectivités territoriales) : Abaissement du seuil de création facultative de conseils de quartier

La Commission adopte l'amendement CL 138 du rapporteur.

En conséquence, l'article 11 bis est supprimé.

Chapitre IV

Regroupement de départements et de régions

Article 12 (chapitre IV [nouveau] du titre Ier du livre Ier de la troisième partie du code général des collectivités territoriales) : Regroupement de départements

La Commission adopte l'article 12 sans modification.

Article 13 (art. L. 4123-1 du code général des collectivités territoriales) : Assouplissement des règles applicables aux regroupements de régions

La Commission adopte l'article 13 sans modification.

Article 13 bis (chapitre IV [nouveau] du titre II du livre Ier de la quatrième partie du code général des collectivités territoriales) : Fusion entre une région et les départements qui la composent

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 98 de M. André Chassaigne.

La Commission adopte l'article 13 bis sans modification.

Titre III : Développement et simplification de l'intercommunalité

Chapitre Ier

Dispositions communes

Article 14 bis (chapitre Ier du titre III du livre III de la cinquième partie, art. L. 5332-2, L. 1211-2, L. 1615-2, L. 2334-4, L. 2531-12, L. 5211-12, L. 5211-28, L. 5211-29, L. 5211-30, L. 5211-32, L. 5211-33, L. 5321-1, L. 5321-5, L. 5333-1, L. 5333-2, L. 5333-3, L. 5333-4, L. 5333-4-1, L. 5333-5, L. 5333-6, L. 5333-7, L. 5333-8, L. 5334-2, L. 5334-3, L. 5334-4, L. 5334-6, L. 5334-7, L. 5334-8, L. 5334-8-1, L. 5334-8-2, L. 5334-9, L. 5334-10, L. 5334-11, L. 5334-12, L. 5334-13, L. 5334-14, L. 5334-15, L. 5334-16, L. 5334-18, L. 5334-19, L. 5341-1, L. 5341-2, L. 5341-3, L. 5832-5 et L. 5832-8 du code général des collectivités territoriales, art. L. 302-7 et L. 302-8 du code de la construction de l'habitation, art. L. 554-1 du code de justice administrative, art. 1379, 1466, 1609 nonies B, 1609 nonies C, 1636 B decies et 1638 bis du code général des impôts, art. 123-8, L. 321-5 et L. 321-6 du code de l'urbanisme) : Suppression de la catégorie des communautés d'agglomération nouvelle

La Commission adopte l'article 14 bis sans modification.

Article 14 ter (art. L. 5211-29 du code général des collectivités territoriales) : Assouplissement des conditions de transformation d'un syndicat d'agglomération nouvelle (SAN) en communauté d'agglomération ou en communauté de communes

La Commission adopte l'article 14 ter sans modification.

Article 15 bis (art. L. 5211-9 du code général des collectivités territoriales) : Extension des possibilités de délégation de signature pour l'administration des EPCI

La Commission adopte l'article 15 bis sans modification.

Article 15 ter (art. L. 5211-39 du code général des collectivités territoriales) : Information annuelle des communes sur la répartition spatiale des soutiens financiers accordés par l'EPCI dont elles sont membres

La Commission est saisie de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune, le CL 139 du rapporteur, qui tend à rétablir l'article introduit par l'Assemblée nationale en première lecture, et le CL 2 de M. Bernard Gérard.

La Commission adopte l'amendement CL 139.

En conséquence l'article 15 ter est ainsi rétabli et l'amendement CL 2 de M. Bernard Gérard devient sans objet.

Chapitre II

Achèvement et rationalisation de la carte de l'intercommunalité

Section 1

Schéma départemental de coopération intercommunale

Section 2

Organisation et amélioration du fonctionnement de l'intercommunalité

Sous-section 1

Établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre

Article 18 (art. L. 5 210-1-2 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Rattachement d'office d'une commune à un EPCI à fiscalité propre

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 99 de M. André Chassaigne, tendant à supprimer l'article, puis l'amendement CL 41 de M. Bernard Durosier.

Elle examine ensuite l'amendement CL 42 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Philippe Vuilque

La rédaction actuelle risque de créer des blocages. Elle prévoit que, pour compléter la carte de l'intercommunalité, le préfet peut formuler une proposition concernant telle commune isolée, qui n'appartient pas à une intercommunalité. Cette proposition sera examinée par l'organe délibérant de la communauté de communes. Si celui-ci refuse, le préfet pourra envisager d'intégrer la commune dans une autre intercommunalité et solliciter à cette fin l'organe délibérant de celle-ci. Mais qu'adviendra-t-il s'il se heurte de nouveau à un refus ?

Pour éviter le blocage qui découlerait de cette situation, l'amendement propose que le préfet puisse, si nécessaire, passer outre l'avis des deux intercommunalités. On pourrait même imaginer que, dans un tel cas, la décision de la commission départementale soit prise, non plus aux deux tiers mais à la majorité absolue, afin que le préfet ne soit pas seul, face aux élus, à prendre la décision.

La Commission rejette l'amendement.

Elle adopte ensuite les amendements CL 140 et CL 141 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 60 de M. Bernard Durosier.

La Commission adopte l'article 18 modifié.

Section 3

Dispositifs temporaires d'achèvement et de rationalisation de l'intercommunalité

Article 29 : Adaptation de la carte des EPCI à fiscalité propre au schéma départemental de coopération intercommunale

La Commission adopte l'amendement CL 142 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, elle rejette l'amendement CL 34 de M. Bernard Derosier.

Elle adopte ensuite successivement les amendements CL 143, 144 et 145 du rapporteur.

La Commission examine l'amendement CL 82 de M. Émile Blessig.

PermalienPhoto de Émile Blessig

Je reviens à mon cheval de bataille : même en l'absence de schéma de coopération intercommunale adapté, il faut pouvoir disposer d'une vision globale et complète de l'organisation spatiale du fonctionnement du territoire infradépartemental.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Avis défavorable. L'amendement introduit dans le texte une complexité inutile. Comme le disait Pierre Mazeaud, il faut se méfier des lois bavardes.

PermalienPhoto de Émile Blessig

Je peux admettre que la suppression des pays obéisse à un souci de simplification, mais il faut tenir compte de la réalité, ainsi que des pratiques existantes. Distinguons l'aspect institutionnel et la pratique.

La Commission adopte l'amendement.

Puis elle en vient à l'amendement CL 35 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

L'amendement vise à simplifier les règles de majorité qui président à la prise de décision et au fonctionnement de l'intercommunalité.

La Commission rejette l'amendement.

Suivant l'avis du rapporteur, la Commission rejette ensuite l'amendement CL 43 de M. Bernard Derosier.

Elle adopte ensuite l'amendement CL 146 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 44 de M. Bernard Derosier.

Puis elle adopte successivement les amendements CL 148, 149, 150, 151, 152 et 153 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 45 de M. Bernard Derosier.

Puis elle adopte successivement les amendements CL 154, CL 155, 156, 157, 158, 159 et 160 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 46 de M. Bernard Derosier.

Elle adopte ensuite les amendements CL 161 et 162 du rapporteur.

La Commission adopte l'article 29 modifié.

Article 30 : Adaptation de la carte des syndicats de communes et des syndicats mixtes au schéma départemental de coopération intercommunale

La Commission adopte l'amendement CL 163 du rapporteur.

Elle examine ensuite l'amendement CL 36 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

L'amendement, qui vise à résoudre les problèmes de calendrier que nous rencontrons, formule des propositions qui nous semblent cohérentes et rationnelles.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Avis défavorable. L'agenda qu'il propose est beaucoup trop rapide et trop contraint. Mieux vaut s'en tenir à celui que nous avons fixé lors de la première lecture.

La Commission rejette l'amendement.

La Commission adopte l'amendement CL 164 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 37 de M. Bernard Derosier.

Elle adopte ensuite l'amendement CL 165 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 47 de M. Bernard Derosier.

Puis elle adopte successivement les amendements CL 166, 167, 168, 169, 170, 171, 172, 173 et 174 du rapporteur.

La Commission adopte l'article 30 modifié.

Chapitre III

Renforcement de l'intercommunalité

Article 31 A (article L. 5211-40-1 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Participation des conseillers municipaux aux commissions intercommunales

La Commission adopte l'article 31 A sans modification.

Article 31 (article L. 5211-9-2 du code général des collectivités territoriales) : Pouvoirs de police pouvant être transférés au président d'un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette successivement les amendements CL 49 et CL 48 de M. Bernard Derosier.

Puis la Commission adopte l'article 31 sans modification.

Article 33 (article L. 5 211-4-1 du code général des collectivités territoriales) : Mises à disposition des services entre un établissement public de coopération intercommunale et ses communes membres

La Commission adopte l'article 33 sans modification.

Article 34 (article L. 5211-4-2 et L. 5211-4-3 [nouveaux] du code général des collectivités territoriales ; article 32 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984) : Création de services communs entre un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre et ses communes membres

La Commission adopte l'article 34 sans modification.

Article 34 bis A (article L. 5111-1 et L. 5111-1-1 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Mutualisation des services entre les collectivités territoriales et leurs établissements publics

La Commission adopte les amendements CL 176, 177 et 178 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 83 de M. Émile Blessig.

Elle adopte ensuite l'amendement CL 179 du rapporteur.

La Commission en vient à l'amendement CL 84 de M. Émile Blessig.

L'amendement CL 84 est retiré.

La Commission adopte ensuite l'amendement CL 180 du rapporteur.

La Commission adopte l'article 34 bis A modifié.

Article 34 quinquies A (article 1609 nonies C du code général des impôts) : Règle de création de la commission locale d'évaluation des transferts de charges

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement CL 6 de M. Jean-Pierre Gorges.

La Commission maintient la suppression de l'article 34 quinquies A.

Article 34 quinquies (article L. 5211-28-3 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Unification des impôts directs locaux au sein d'un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre

La Commission examine l'amendement CL 38 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

L'amendement vise à compléter la rédaction adoptée par les deux assemblées, afin d'améliorer la qualité du débat d'orientation budgétaire.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Avis défavorable. La rédaction de l'article 34 bis AA, votée conforme par le Sénat, satisfait l'amendement.

La Commission rejette l'amendement.

Puis elle adopte successivement les amendements CL 181, 182, 183, 184, 185 et 186 du rapporteur.

La Commission adopte l'article 34 quinquies modifié.

Titre IV

Clarification des compétences des collectivités territoriales

Article 35 : Principes généraux applicables à la répartition des compétences entre collectivités territoriales et à l'encadrement des financements croisés

La Commission examine les amendements identiques CL 187 du rapporteur et CL 86 de M. Pierre Morel-A-L'Huissier.

PermalienPhoto de Dominique Perben

L'amendement CL 187 vise à rétablir la rédaction adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale.

PermalienPhoto de Pascal Terrasse

Les sénateurs ont passé beaucoup de temps à réfléchir sur la clause générale de compétence, que les parlementaires de gauche comme de droite ont souhaité rétablir. J'aimerais que le ministre et le rapporteur précisent leur avis sur cette question.

PermalienPhoto de Pierre Morel-A-L'Huissier

Il s'agit, d'une part, d'autoriser la collectivité à se saisir d'une compétence par délibération spécialement motivée pour les domaines qui ne sont pas mentionnés dans le texte et, d'autre part, de maintenir la compétence partagée sur le tourisme, le sport et la culture.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

Le rapporteur s'est peut-être réservé une poire pour la soif, en se laissant la possibilité d'accepter le texte du Sénat au cours de la commission mixte paritaire. Mais pourquoi perdre du temps, alors que l'on peut gagner en efficacité en répondant à l'attente des élus locaux ? Les maires de mon département sont très inquiets de la suppression même partielle de la clause de compétence générale. Il me paraît donc essentiel d'adopter la rédaction du Sénat, qui la maintient, d'autant que le développement et l'aménagement du territoire sont pleinement satisfaisants depuis la décentralisation de 1982.

PermalienPhoto de Olivier Dussopt

Comment accepter qu'un simple amendement remette en question la clause de compétence générale pour les départements ? Et pourquoi prétendre que l'on maintient cette clause pour les communes, si l'on ne leur donne pas les moyens financiers de l'exercer ? Le gel de leurs dotations, qui se déduit des déclarations du Président de la République, se traduira par une baisse pour 20 000 d'entre elles.

PermalienPhoto de Patrick Roy

Comme ceux qu'a rencontrés M. Derosier, les maires avec lesquels je me suis entretenu, quelle que soit leur tendance politique, sont horrifiés à l'idée que la clause de compétence générale soit compromise. Dans ma commune de Denain, la plus pauvre de France – qui, pourtant, n'est pas éligible à la dotation de développement urbain (DDU) –, que se passera-t-il si nos collectivités ne peuvent même plus accompagner les projets qu'attend la population ?

PermalienPhoto de Dominique Perben

Il faut resituer l'article 35 dans l'ensemble du projet de loi, qui prévoit la fusion des mandats des élus et l'existence d'un conseiller territorial siégeant à la fois dans la région et le département. On peut penser qu'une compétence qui sera traitée dans une collectivité ne le sera pas dans l'autre.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

Au contraire : les conseillers territoriaux iront chercher de l'argent partout !

PermalienPhoto de Dominique Perben

Par ailleurs, c'est après vous avoir longuement écoutés que j'ai proposé la rédaction de l'article 35 en première lecture, afin que nous ne soyons pas obligés d'attendre une loi sur les compétences pour nous doter de règles de fonctionnement raisonnables.

Le dispositif que nous proposons est simple : régions et départements s'en tiendront à la loi et, si celle-ci est muette, ils pourront d'eux-mêmes se saisir d'une compétence. On voit mal comment une mesure aussi modeste pourrait mettre les communes en difficulté.

PermalienMichel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire

L'architecture du texte vise à répondre à toutes les situations. Soit la loi a attribué une compétence générale aux communes ; soit elle a prévu des compétences d'attribution. Enfin, si elle est silencieuse, un droit à l'initiative est reconnu au conseil général comme au conseil régional. Le Gouvernement souhaite que l'on avance sur ces questions, car il est urgent que nous disposions d'un texte opérationnel permettant aux collectivités locales de continuer à fonctionner.

PermalienPhoto de Alain Rousset

Je ne partage pas la vision angélique du rapporteur, selon lequel la création d'un conseiller territorial permettrait de répartir toutes les compétences entre le département et la région.

Je le répète : on en revient, pour les régions, à l'établissement public régional, c'est-à-dire à la préhistoire de la décentralisation. Puisque, sauf convention, il n'y aura pas de répartition claire des compétences entre le département et la région, les dossiers qui n'auront pas été réglés par le budget du département reviendront à celle-ci. Autant dire qu'elle ne pourra plus assumer certaines compétences comme la recherche, l'investissement et la formation, qui sont déterminantes pour l'avenir du pays.

Je me trouve donc dans une situation paradoxale. Sur le fond, je suis en désaccord avec le rapporteur, puisque je considère que la création du conseiller territorial sera fatale aux régions. Pourtant, si l'on ne prévoit pas clairement la répartition des compétences, on devine ce qui arrivera : juste avant de voter le budget des régions, une conférence des présidents de départements dictera sa volonté aux présidents de région.

Le rapporteur introduit une bombe dans l'organisation des territoires. Ceux qui voteront ce texte porteront une lourde responsabilité. Ils introduiront un recul de la décentralisation, à l'heure même où l'État devrait au contraire transférer d'autres compétences. Il le fait d'ailleurs de manière insidieuse, parce qu'il n'a plus les moyens de mener à bien certaines opérations. Je pense notamment au plan Campus et aux programmes de recherche.

PermalienPhoto de Pascal Terrasse

Le débat actuel sème la confusion là où nous aurions besoin de clarté. On ne peut pas séparer ce texte de la réforme de la fiscalité locale que nous avons précédemment adoptée. Le principe d'autonomie fiscale a, en effet, été remplacé par celui d'autonomie financière. Dans ce contexte, la clause de compétence générale devient très difficile à appliquer.

Nous sommes au milieu du gué, faute d'aller jusqu'au bout de la réflexion sur la question de l'autonomie financière. Dans la plupart des pays de l'Union européenne, c'est l'État fédéral qui lève l'impôt puis transfère des ressources aux collectivités par l'intermédiaire de dotations ; dans ce modèle, les compétences ne sont pas partagées, mais spécialisées. Nous restons, pour notre part, au milieu du chemin.

Les régions et les départements sont appelés à passer des conventions de compétences. Or, tous les exécutifs départementaux ne souhaiteront pas nécessairement confier aux régions des missions identiques. Dans une même région, les départements pourraient donc ne pas exercer les mêmes fonctions. Que se passera-t-il si certains confient leurs compétences à la région en matière de routes départementales, de lycées, de collèges ou de chemins de fer, alors que d'autres ne le font pas ?

Le IV de l'amendement du rapporteur précise les compétences qui demeurent partagées – le tourisme, la culture, le sport –, mais il aurait fallu indiquer aussi que certaines compétences doivent être exercées de préférence par les régions, voire par les intercommunalités. Je pense en particulier aux compétences économiques : tout le monde fait tout et n'importe quoi, pour un coût très élevé. La Cour des comptes a d'ailleurs reconnu que l'action économique des collectivités territoriales est à la fois coûteuse et inefficace.

PermalienPhoto de Jacques Valax

Ce texte manque d'honnêteté intellectuelle. Il laisse inchangées les structures actuelles, et pourtant l'article 35 tend à asphyxier les communes. En réalité, c'est leur disparition que nous allons voter. J'aurais préféré que l'on s'interroge clairement sur le niveau de collectivité à supprimer. Ce texte ne répond en rien aux véritables préoccupations des Français.

On peut également s'interroger sur le respect de l'article 72-2 de la Constitution, qui pose le principe de l'autonomie financière des collectivités territoriales et celui de l'indépendance de leur gestion. Le rapporteur nous dit qu'il fait confiance au bon sens des futurs élus pour se comporter en tant que conseillers territoriaux aussi bien devant les conseils départementaux que devant le conseil régional. C'est la preuve éclatante que la création des conseillers territoriaux va ruiner l'indépendance de gestion des collectivités.

PermalienPhoto de Charles de La Verpillière

Alain Rousset affirme que l'institution des conseillers territoriaux conduira les régions à se transformer progressivement en super conseils généraux par la multiplication des subventions et des interventions canton par canton. Or, cette dérive n'est pas nouvelle. Cela fait une dizaine d'années que les conseils régionaux se sont écartés de l'épure initiale, qui faisait des régions des institutions de mission, en charge de l'investissement. Elles ont progressivement augmenté leurs dépenses de fonctionnement, fait du saupoudrage, et sont intervenues dans tous les domaines. L'article 35 nous permettra de revenir à l'esprit qui avait présidé à la création des régions.

PermalienPhoto de Alain Rousset

Les calculs réalisés par l'ARF, l'Association des régions de France, montrent que 90 % du budget des régions portent sur d'autres champs de compétences que ceux des conseils généraux.

En outre, ce sont les interventions des intercommunalités, et non celles des régions, qui ont augmenté les dépenses de fonctionnement des collectivités – le rapport de la commission Lambert et les travaux de la direction générale des collectivités locales l'ont bien montré.

Les dépenses de fonctionnement des régions ont certes beaucoup évolué, mais il ne faut pas oublier qu'une région comme la mienne n'employait que 600 personnes avant d'être amenée à prendre en charge près de 2 800 TOS, sans bénéficier d'effectifs supplémentaires pour gérer ces personnels. L'incidence des régions sur l'augmentation des dépenses de fonctionnement est très faible.

Je rappelle également que les dépenses les plus importantes des régions vont à la formation professionnelle, aux lycées et aux TER.

Quant à ce que vous appelez le saupoudrage, il est vrai que nous aidons les communes à boucler leur plan de financement. Mais nous le faisons par voie de convention et les montants ne sont pas significatifs par rapport à nos budgets.

En l'absence de suppression de la clause générale de compétence, nous craignons que les conseillers territoriaux ne défendent, avant tout, les projets intéressant leur territoire. Tous les politologues, tous les experts s'accordent sur ce risque : parce qu'ils souhaiteront être réélus, les conseillers territoriaux voudront des inaugurations et ils voudront que leur action se voie. Que se passera-t-il quand la conférence des présidents de départements imposera son budget au président du conseil régional ?

Le rapporteur sait bien que ses propos ne correspondent pas du tout à la réalité. Les régions sont menacées dans leur existence et dans les politiques qu'elles mènent par ce projet de loi.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Alain Rousset connaît ma position : nous débattons de cette question depuis des mois dans diverses enceintes. S'il est sincère, il doit voter les dispositions que nous proposons car elles permettront, comme il le souhaite, de protéger les régions.

La Commission adopte les amendements identiques CL 187 et CL 86.

En conséquence, les amendements CL 57, CL 31, CL 33 et CL 32 de M. Bernard Derosier deviennent sans objet et l'article 35 est ainsi rédigé.

Article 35 bis AA : Élaboration future d'un projet de loi d'adaptation à la montagne des dispositions d'une future loi relative aux compétences et financements locaux

La Commission adopte l'amendement de suppression CL 189 du rapporteur.

En conséquence, l'article 35 bis AA est supprimé.

Article 35 bis A (art. 28 de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales) : Conditions de fermeture des aérodromes transférés aux collectivités locales

La Commission examine l'amendement CL 208 de M. Bruno Le Roux.

PermalienPhoto de Bruno Le Roux

Il s'agit de reprendre, dans une rédaction légèrement différente, sur laquelle nous travaillons avec la direction générale de l'aviation civile, un amendement adopté à l'unanimité en première lecture, relatif à la fermeture des plateformes aéronautiques.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Nous ne pouvons pas adopter cet amendement dans sa rédaction actuelle. Cependant, il faudrait éviter que les collectivités fassent des bénéfices en revendant les terrains des aérodromes transférés par l'État.

PermalienPhoto de Bruno Le Roux

Je retire l'amendement. Nous le redéposerons avec Yves Fromion en vue de la séance publique.

L'amendement est retiré.

La Commission maintient la suppression de l'article 35 bis A.

Article 35 bis (art. L. 1111-4 et L. 1111-9 du code général des collectivités territoriales) : Schéma d'organisation des compétences et de mutualisation des services de la région et des départements

La Commission adopte l'amendement CL 188 du rapporteur, qui tend à rétablir le texte adopté par l'Assemblée en première lecture.

En conséquence, l'article 35 bis est ainsi rétabli.

Article 35 ter (art. L. 1111-10 du code général des collectivités territoriales) : Règles générales applicables au financement de projets locaux par les régions et les départements – Participation financière minimale des collectivités territoriales et de leurs groupements aux opérations d'investissement dont ils assurent la maîtrise d'ouvrage

La Commission examine l'amendement CL 190 du rapporteur.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Il s'agit de rétablir l'article 35 ter, supprimé par le Sénat.

PermalienPhoto de Olivier Dussopt

Sauf erreur de ma part, l'obligation faite aux communes assurant la maîtrise d'ouvrage de financer au moins 20 % du montant des opérations concernait les communes de moins de 2 000 habitants, alors que l'amendement du rapporteur vise les communes de moins de 3 500 habitants. Est-ce exact ?

Nous ne voterons pas cet amendement, car la prise en compte du seul critère démographique pour l'attribution des aides nous semble une mauvaise méthode. Il faudrait également prendre en compte le respect de la loi SRU et le pourcentage des logements sociaux. Nous devons faire en sorte que les besoins sociaux de chaque commune soient pris en considération. En outre, il ne faudrait pas négliger les spécificités des différentes collectivités : les communes centres des bassins de vie et les communes situées en périphérie des grandes agglomérations n'ont pas les mêmes besoins.

J'ajoute que cet amendement est contraire au principe de libre administration des collectivités territoriales : en exigeant un financement minimal des collectivités maîtres d'ouvrage, on interdit à leurs partenaires d'intervenir à la hauteur qu'ils pourraient souhaiter.

PermalienPhoto de Pascal Terrasse

Ce critère de 20 %, voire de 30 % pour certaines communes, pourrait poser problème en cas d'aléas climatiques importants. Dans le Rhône, par exemple, la réparation des digues situées sur le domaine public communal, qui ont été construites sous Napoléon III, coûte plusieurs millions d'euros. Or, la participation exigée des communes dépasse de beaucoup leurs capacités budgétaires. Dans ces conditions, peut-être faudrait-il prévoir des exceptions pour les communes déclarées en état de catastrophe naturelle ou subissant des dégâts très importants.

PermalienPhoto de Philippe Vuilque

Je suis maire d'une commune de 8 000 habitants qui ne participe à aucune intercommunalité – on nous refuse, en effet, ce droit. En application du dispositif qui nous est proposé, les communes de moins de 3 500 habitants et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre de moins de 50 000 habitants seront soumis à un seuil de 20 %. D'autres communes, telles que la mienne, seront soumises à une double peine : elles ne participent à aucune intercommunalité et elles devront, en outre, respecter un seuil de 30 %.

PermalienPhoto de Dominique Perben

La limite était déjà de 3 500 habitants en première lecture. La seule modification consiste à introduire une référence à la politique de la ville : le critère de 20 % s'appliquera « sans préjudice de l'application de l'article 9 de la loi du 1er août 2003 d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine ». Nous avions abordé ce sujet sans parvenir à une rédaction satisfaisante. C'est maintenant chose faite.

Comme l'indique Pascal Terrasse, il ne faudrait pas que la loi empêche les communes de faire face à leurs obligations après une catastrophe naturelle.

PermalienMichel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire

Nous travaillerons sur une rédaction permettant de traiter cette difficulté.

Le critère de 20 % existe déjà. Nous nous contentons de le faire passer du domaine réglementaire au niveau législatif.

S'agissant de la commune de M. Vuilque, je prends l'engagement de demander au préfet des Ardennes de l'intégrer dans une intercommunalité au lendemain de la promulgation de la loi.

La Commission adopte l'amendement.

En conséquence, l'article 35 ter est ainsi rétabli.

Article 35 quater (art. L. 1611-8 du code général des collectivités territoriales) : Limitation du cumul de subventions départementales et régionales

La Commission examine les amendements identiques CL 191 du rapporteur et CL 85 de M. Pierre Morel-A-L'Huissier.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Il s'agit de rétablir l'article, qui a été supprimé par le Sénat.

PermalienPhoto de Olivier Dussopt

Étant au centre de bassins de vie, de nombreuses communes de plus de 3 500 habitants membres doivent exercer des fonctions de centralité ; elles ont donc besoin de gymnases, de piscines et d'autres équipements collectifs. Comment pourront-elles faire face à leurs obligations si elles ne peuvent plus bénéficier de l'aide des départements et des régions, sachant que celle de l'État est de plus en plus faible ?

PermalienMichel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire

J'ai bien compris l'argument de M. Dussopt, mais la communauté de communes à laquelle il pense probablement ne dépasse pas le seuil de 50 000 habitants.

La Commission adopte, par un seul vote, les amendements.

En conséquence, l'article 35 quater est ainsi rétabli.

Article 35 quinquies (art. L. 3312-5 et L. 4311-4 du code général des collectivités territoriales) : Publicité des subventions départementales et régionales au profit des communes

La Commission adopte l'amendement CL 192 du rapporteur, qui vise à rétablir l'article adopté par l'Assemblée nationale en première lecture.

En conséquence, l'article 35 quinquies est ainsi rétabli.

Titre V Dispositions finales et transitoires

Article 36 A (article L. 1211-2 du code général des collectivités territoriales) : Composition du collège des présidents d'établissements publics de coopération intercommunale au sein du Comité des finances locales

La Commission adopte l'amendement CL 193 du rapporteur.

Suivant l'avis favorable du rapporteur, elle adopte ensuite l'amendement CL 72 de M. Pierre Morel-A-L'Huissier.

Puis elle adopte l'amendement CL 194 du rapporteur.

Elle adopte ensuite l'article 36 A modifié.

Article 36 B (article L. 3113-2 du code général des collectivités territoriales) : Conservation de la qualité de chef-lieu de canton

La Commission adopte l'amendement CL 195 du rapporteur.

En conséquence, l'article 36 B est ainsi rétabli.

Article 36 C (articles 8, 9, 9-1 et 9-1 A [nouveau] de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988) : Règles d'attribution de la première fraction de l'aide publique aux partis politiques

La Commission maintient la suppression de cet article.

Article 36 D (articles 8, 9, 9-1 et 9-1 A [nouveau] de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988) : Règles d'attribution de la première fraction de l'aide publique aux partis politiques

La Commission examine l'amendement CL 56 de M. Bernard Derosier.

PermalienPhoto de Bernard Derosier

En première lecture, notre assemblée a été subrepticement saisie par le rapporteur, à deux heures du matin, d'un amendement relatif au financement des partis.

Or, je ne retrouve pas le texte voté par l'Assemblée dans le tableau comparatif : seule apparaît la rédaction adoptée par le Sénat. Comment l'expliquer ?

Notre amendement tend à supprimer l'article, ce qui aura pour effet de protéger la majorité actuelle. Je ne voudrais pas que l'UMP soit amenée, un jour, à éponger les dettes de tel ou tel responsable politique qui se trouverait en difficulté.

PermalienPhoto de Dominique Perben

Si vous ne retrouvez pas le texte, c'est que le Sénat l'a introduit dans un nouvel article. Avis défavorable à votre amendement.

La Commission rejette l'amendement.

Puis elle adopte successivement les amendements CL 196, CL 197, CL 198 et CL 199 du rapporteur.

Elle adopte ensuite l'article 36 D modifié.

Article 36 : Entrée en vigueur des dispositions relatives au conseiller territorial

La Commission rejette l'amendement de suppression CL 50, de M. Bernard Derosier et adopte l'amendement CL 200 du rapporteur.

La Commission adopte ensuite l'article 36 modifié

Article 37 : Entrée en vigueur des dispositions relatives à l'élection et à la composition des conseils communautaires

La Commission adopte l'amendement CL 201 du rapporteur.

Suivant l'avis favorable du rapporteur, la Commission adopte l'amendement CL 61 de M. David Habib.

Elle adopte ensuite l'amendement CL 202 du rapporteur.

La Commission adopte l'article 37 modifié.

Article 39 (articles L. 5842-2 à L. 5842-4, L. 5842-10, L. 5842-11, L. 5842-15, L. 5842-19, L. 5842-25 et L. 5843-2 du code général des collectivités territoriales) : Application des dispositions à la Polynésie française

[rappelé pour coordination]

La Commission adopte successivement les amendements de coordination CL 203, CL 204, CL 205 et CL 206 du rapporteur.

Puis elle adopte l'article 39 modifié.

Article 42 : Validation législative d'arrêtés de création ou de transformation d'un établissement public de coopération intercommunale ou d'un syndicat mixte et d'arrêtés de transfert de compétences à un établissement public de coopération intercommunale ou à un syndicat mixte

La Commission adopte l'amendement de précision CL 207 du rapporteur.

Elle adopte ensuite l'article 42 modifié.

La Commission adopte l'ensemble du projet de loi modifié.

La séance est levée à 12 heures 30.