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Commission des affaires sociales

Séance du 2 mars 2011 à 10h00

Résumé de la séance

Les mots clés de cette séance

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La séance

Source

COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES

Mercredi 2 mars 2011

La séance est ouverte à dix heures.

(Présidence de M. Pierre Méhaignerie, président de la Commission)

La Commission des affaires sociales poursuit l'examen, sur le rapport de M. Guy Lefrand, du projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge (n° 2494 et lettre rectificative n° 3116).

TITRE II SUIVI DES PATIENTS

Article 2 (articles L. 3212-1 à L. 3212-12 du code de la santé publique) : Admission en soins psychiatriques sans consentement à la demande d'un tiers ou en cas de péril imminent

La Commission est saisie de l'amendement AS 40 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Comme tous nos autres amendements de suppression d'article, celui-ci vise à protester contre le caractère réducteur du projet. Méritant une approche beaucoup plus large, le sujet aurait appelé à notre sens une loi cadre sur la maladie mentale.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Nous voyons au contraire un intérêt majeur à ce texte, même si un grand plan sur la santé mentale, et pas seulement sur la psychiatrie, apparaît en effet très souhaitable.

La Commission rejette l'amendement.

Elle adopte l'amendement AS 70 du rapporteur, visant à réparer un oubli.

Elle est saisie de l'amendement AS 41 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Il s'agit de poser des critères rigoureux pour le recours aux soins sans consentement.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Avis défavorable. Les critères figurant à l'article L. 3212-1 du code de la santé publique sont suffisamment clairs.

La Commission rejette l'amendement.

Elle adopte successivement les amendements de précision AS 71 et AS 72 et les amendements rédactionnels AS 73 et AS 74, tous du rapporteur.

Elle examine l'amendement AS 75, également du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Un tuteur ou un curateur a par définition des relations étroites avec son protégé mais, étant son représentant, il lui est difficile aujourd'hui d'être le tiers qui fait une demande de soins sans consentement. Cet amendement lui donne expressément la faculté d'intervenir à titre personnel, indépendamment de sa fonction.

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

Avis favorable.

La Commission adopte l'amendement.

Elle adopte aussi, successivement, les amendements AS 76 à AS 80 du rapporteur, les trois premiers étant rédactionnels et les deux autres de précision.

Elle est saisie de l'amendement AS 81, toujours du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Le projet de loi crée une nouvelle voie d'admission en soins psychiatriques sans consentement, dans les cas de péril imminent. C'est une avancée considérable parce que la procédure des soins à la demande d'un tiers n'est pas toujours applicable – faute de tiers. Mais, comme y insistent les psychiatres, le recours à cette deuxième voie doit rester exceptionnel, et strictement limité aux cas où il est impossible de passer par la première. C'est ce que précise cet amendement.

PermalienPhoto de Martine Carrillon-Couvreur

Il arrive que des tuteurs ou curateurs soient directement rattachés à l'hôpital psychiatrique, et il leur est encore plus difficile qu'aux autres de faire une demande de soins sous contrainte. Il faut traiter de cette situation particulière.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

L'amendement AS 75, que nous venons d'adopter, autorise le tuteur ou curateur à intervenir à titre personnel mais il s'agit bien sûr d'une faculté, en rien d'une obligation.

PermalienPhoto de Martine Carrillon-Couvreur

Il est difficile de trouver suffisamment de tuteurs ou curateurs. C'est donc une précaution importante pour le respect de la personne que de regarder ces cas de plus près.

PermalienPhoto de Serge Blisko

C'est pour la même raison que nous avons veillé à ce que certains certificats émanent de psychiatres n'appartenant pas à l'établissement. Cet amendement essaye de résoudre le problème de l'absence du tiers, mais il faut absolument éviter que le personnel de l'établissement d'accueil puisse demander l'hospitalisation. Il faudra trouver une rédaction appropriée.

La Commission adopte l'amendement.

Elle adopte successivement les amendements de précision AS 82 et AS 83 du rapporteur, ainsi que son amendement rédactionnel AS 84.

Elle est saisie de l'amendement AS 42 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Quand un malade n'a aucune relation connue, il importe de prévenir de son internement la commission départementale des hospitalisations psychiatriques.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Cet amendement est satisfait puisque l'article L. 3212-5 prévoit déjà que cette commission sera informée sans délai, et recevra communication du certificat médical.

L'amendement est retiré.

La Commission est saisie de l'amendement AS 85 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

En cas d'admission en soins sans consentement pour péril imminent, c'est-à-dire sans tiers, le projet de loi prévoit que le directeur informe la famille ou, à défaut, toute personne justifiant de relations antérieures avec le patient, mais « à l'exclusion des soignants » de l'établissement. Cette exception ne se justifie pas.

La Commission adopte l'amendement.

Elle adopte l'amendement rédactionnel AS 86 du rapporteur.

Elle examine l'amendement AS 8 de M. Jean-Luc Préel.

PermalienPhoto de Jean-Luc Préel

Je propose qu'un décret en Conseil d'État détermine les conditions dans lesquelles on pourrait réduire le nombre de certificats médicaux exigés.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Avis défavorable. On ne peut pas déroger par décret à une obligation légale.

PermalienPhoto de Catherine Génisson

Nous convenons tous que notre pays ne manque pas de psychiatres, mais qu'il existe un déséquilibre entre le secteur libéral et le secteur public. Mme la secrétaire d'État a dit hier vouloir y remédier mais l'exercice libéral étant par définition libre, comment envisage-t-elle d'orienter davantage de psychiatres vers le secteur public ?

PermalienPhoto de Marisol Touraine

Si je ne méconnais pas la valeur de l'objection juridique avancée par le rapporteur, il reste que l'amendement soulève un problème bien réel. Comment appliquer un dispositif qui s'appuie plus fortement sur les médecins, et en particulier sur les psychiatres, alors que des territoires entiers se vident de leurs professionnels de santé ? Quelles mesures la ministre entend-elle prendre pour que cette loi soit effectivement suivie d'effets ? Comment mieux répartir les professionnels de la psychiatrie et maintenir l'offre de soins sur l'ensemble du territoire ?

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

Le Gouvernement prend à bras-le-corps le problème de la démographie médicale et de la répartition des professionnels de santé sur le territoire. La question des psychiatres entre dans le chantier bien plus large qui a été lancé sur la médecine de proximité. Par ailleurs, les modalités pratiques du maillage du réseau seront discutées dans le cadre du plan « psychiatrie et santé mentale ». Enfin, rien ne justifie d'abaisser les garanties offertes au patient à travers l'exigence de deux certificats médicaux – en tout dernier recours, il existe toujours la possibilité pour les tiers de faire appel à SOS Médecins, par exemple.

PermalienPhoto de Pierre Méhaignerie

Ce texte, nous le savons tous, est à la fois important et périlleux car il s'agit de trouver l'équilibre entre l'exigence de sécurité et le respect de la liberté du patient, tout en conjurant un risque d'encombrement pour les juges des libertés. Cela étant, nous avons déjà tenu une longue discussion générale qui nous a permis d'aborder ces sujets. Ne la recommençons pas !

PermalienPhoto de Catherine Génisson

Mais hier, la ministre a annoncé des mesures précises, non sur la désertification médicale en général, mais sur la répartition des psychiatres entre privé et public. Nous demandons simplement de quoi il s'agit.

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

J'ai aussi indiqué que l'organisation des soins ferait l'objet d'un travail dans le cadre du plan « psychiatrie et santé mentale ». Et ce travail devrait aboutir avant l'automne.

PermalienPhoto de Catherine Lemorton

Vous ai-je bien entendue à l'instant conseiller d'appeler SOS Médecins ? Drôle de dispositif !

PermalienPhoto de Jean-Luc Préel

Dans certaines zones, il sera difficile d'obtenir deux certificats, dont l'un d'un médecin n'exerçant pas dans l'établissement d'accueil. Si je retire la référence au décret, l'amendement devient-il acceptable, monsieur le rapporteur ?

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Nous sommes le premier pays en Europe, et le deuxième dans le monde, pour le nombre de psychiatres, mais il manque mille praticiens hospitaliers à plein temps dans le secteur public. Nous avons donc un problème d'organisation, auquel il faut s'attaquer dans le cadre du plan « psychiatrie et santé mentale » en se fixant pour perspective d'aboutir dans les années qui viennent à un plan d'ambition égale à celle des plans « cancer » et « Alzheimer ». En attendant, sans référence au décret, l'amendement n'aurait plus aucune substance et j'y resterais défavorable mais, comme le problème de fond n'est pas contestable, je propose d'y revenir dans le cadre de l'article 88.

L'amendement est retiré.

La Commission adopte successivement les amendements AS 87 et AS 88 du rapporteur, l'un rédactionnel, l'autre de précision.

Elle est saisie de l'amendement AS 89 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Pour les cas d'hospitalisation à la demande d'un tiers, la loi de 1990 exige deux certificats différents, sauf en cas de péril imminent où un seul suffit. Le présent projet prévoit une autre procédure, celle de l'hospitalisation sans tiers, pour laquelle il emploie les mêmes termes de « péril imminent ». Afin d'éviter une confusion, je propose de les remplacer, s'agissant de la procédure d'admission d'urgence demandée par un tiers, par ceux de « risque grave d'atteinte à l'intégrité du malade ».

La Commission adopte l'amendement.

L'amendement AS 275 du rapporteur est retiré.

La Commission adopte successivement les amendements AS 90, AS 91 et AS 92, de précision, AS 93, corrigeant une erreur de référence, et AS 94, rédactionnel, tous du rapporteur.

Elle est saisie de l'amendement AS 9 de M. Jean-Luc Préel.

PermalienPhoto de Jean-Luc Préel

En cas de soins sans consentement, à la demande d'un tiers ou pour cause de péril imminent, la décision du directeur doit être conforme aux certificats médicaux des psychiatres.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Il est tout à fait raisonnable que le directeur de l'établissement d'accueil soit tenu de modifier la prise en charge en fonction de ce que propose le psychiatre. D'ailleurs, en matière de levée de soins, sa compétence est liée de facto. En revanche, il convient de revoir la rédaction d'ensemble de l'alinéa, qui se lirait ainsi : « Lorsque le psychiatre qui participe à la prise en charge du patient propose de modifier la forme de cette prise en charge, le directeur de l'établissement est tenu de procéder à cette modification sur la base du certificat ou de l'avis mentionnés à l'article L. 3211-11. »

La Commission adopte l'amendement rectifié.

Elle adopte successivement les amendements de précision AS 95, AS 96 et AS 97 du rapporteur.

Elle est saisie de l'amendement AS 43 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Nous souhaitons que le juge des libertés soit averti dès le début d'une hospitalisation sans consentement.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Il ne faut pas noyer le juge sous des informations redondantes. Dans la moitié des cas, ces certificats ne lui seront pas utiles.

La Commission rejette l'amendement.

Elle adopte successivement neuf amendements du rapporteur : AS 98 visant à réparer un oubli, AS 99 et AS 100 de précision, AS 101 de cohérence, AS 102 visant à réparer un oubli, AS 103 et AS 104 rédactionnels et AS 105 et AS 106 de précision.

La Commission est saisie de l'amendement AS 44 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Il convient d'informer le patient de toute modification dans sa prise en charge.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Certes, mais je ne vois pas comment le patient pourrait ne pas être informé qu'il passe de l'hospitalisation à des soins ambulatoires, d'autant qu'il doit donner son accord au protocole.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Que coûte-t-il dès lors d'ajouter trois mots pour prévoir expressément son information ?

PermalienPhoto de Martine Carrillon-Couvreur

Les patients sont trop souvent tenus à l'écart des décisions les concernant. Cette précision n'alourdirait pas beaucoup la rédaction, et représenterait un bénéfice important pour les intéressés.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

L'article L. 3211-3 prévoit déjà l'information du patient avant toute décision le concernant. L'amendement est donc satisfait.

PermalienPhoto de Jacques Domergue

Arrêtons d'empiler des précisions qui ne sont en fait que des redondances ! Depuis la loi de 2002, le droit du patient à être informé sur les décisions qui le concernent est garanti, dans tous les domaines de l'hospitalisation. En psychiatrie, si les patients ne sont parfois pas informés, c'est qu'ils ne sont pas aptes à recevoir l'information.

PermalienPhoto de Dominique Tian

Au contraire, il n'est pas inutile de préciser que le directeur informe le patient : cela le protégera d'éventuels recours.

PermalienPhoto de Maxime Gremetz

Parce qu'il s'agit de patients un peu particuliers, on considère souvent qu'ils n'ont pas à être tenus au courant… Cette précision est certes redondante, mais elle n'est en rien dérangeante.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

L'alinéa 25 de l'article 1er du projet de loi dispose déjà : « Avant chaque décision prononçant le maintien des soins en application des articles L. 3212-4, L. 3212-7, L. 3213-1 et L. 3213-4 ou définissant la forme de la prise en charge en application des articles L. 3212-4, L. 3213-1 et L. 3213-3, la personne faisant l'objet de soins psychiatriques sans son consentement est, dans la mesure où son état le permet, informée de ce projet de décision … ». Cela répond à votre préoccupation.

La Commission adopte l'amendement.

Elle est saisie de l'amendement AS 45 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

L'alinéa 29 supprime des contrôles qui étaient exercés sur les établissements privés. Nous n'en voyons pas la raison : ces contrôles ne sont-ils pas dans l'intérêt des patients ?

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Dorénavant, seuls les établissements, publics ou privés, mentionnés à l'article L. 3222-1 du code de la santé publique, auxquels a été confiée la mission de service public de prendre en charge les personnes hospitalisées en soins psychiatriques sans leur consentement, peuvent accueillir de tels patients. Les contrôles sur les établissements privés qui ne se sont pas vus confier cette mission sont de ce fait devenus sans objet.

L'amendement est retiré.

La Commission adopte successivement les amendements AS 107, de coordination, et AS 108, de précision, du rapporteur.

L'amendement AS 46 de Mme Jacqueline Fraysse est retiré.

La Commission adopte successivement les amendements de précision AS 109 et AS 110 du rapporteur.

Elle est saisie de l'amendement AS 47 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Il s'agit encore de judiciariser les soins imposés en l'absence de consentement.

Après avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement.

Elle adopte l'amendement rédactionnel AS 111 du rapporteur.

La Commission est saisie de l'amendement AS 112 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

En cas d'hospitalisation sous contrainte, il est prévu que le juge soit prévenu à J+12. Cela lui laisse bien peu de temps pour intervenir avant J+15, comme il y est tenu, surtout s'il y a un week-end dans cet intervalle. Je propose donc que le certificat qui est établi à J+8 soit systématiquement adressé au greffe, ce qui permettra au juge d'avoir connaissance du dossier plus tôt.

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

J'y suis favorable.

PermalienPhoto de Maxime Gremetz

Si l'on n'augmente pas le nombre des juges, ce texte sera tout bonnement inapplicable.

PermalienPhoto de Pierre Méhaignerie

Nous avons longuement parlé hier de ce problème. Nous sommes conscients du risque d'encombrement.

PermalienPhoto de Jean-Luc Préel

Le juge ne peut pas prendre sa décision au quinzième jour sur la base d'un certificat établi au huitième : l'état du patient peut avoir beaucoup évolué entre-temps.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Mais le certificat du douzième jour est maintenu ! Il s'agit simplement de faire parvenir au juge le certificat du huitième jour, qui est de toute façon établi mais qui ne lui était pas transmis.

La Commission adopte l'amendement.

Elle adopte successivement les amendements AS 113, de coordination, et AS 114, de précision, tous deux du rapporteur.

La Commission est saisie de l'amendement AS 48 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Cet amendement rend obligatoire la levée de la mesure de soins lorsque les conditions qui ont motivé celle-ci ne sont plus réunies, et il prévoit l'intervention à ce stade du juge des libertés et de la détention. Il s'agit de protéger la liberté des patients.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Le système que vous proposez nous semble judiciarisé à outrance. Le juge se retrouvera submergé sous les certificats médicaux ! Mais, outre que les conditions de son intervention sont définies à l'article 1er, l'article L. 3211-12 du code de la santé publique précise déjà que le juge des libertés et de la détention peut se saisir d'office et à tout moment.

PermalienPhoto de Vincent Descoeur

À ce propos, comment se fait la levée de la mesure ?

PermalienPhoto de Guy Lefrand

S'agissant en l'occurrence d'une hospitalisation à la demande d'un tiers, c'est le directeur d'établissement qui l'ordonne, sur proposition du psychiatre. Il a sur ce point une compétence liée. La levée peut par ailleurs être demandée par le tiers ou par la commission départementale des soins psychiatriques – l'avis du psychiatre étant systématiquement requis.

La Commission rejette l'amendement.

Elle est saisie de l'amendement AS 49 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Il s'agit de rendre obligatoire la levée d'une mesure de soins qui n'a plus lieu d'être, alors que ce n'est qu'une faculté dans la rédaction actuelle.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Nous parlons ici des soins sans consentement à la demande d'un tiers, pas de l'hospitalisation sur décision du représentant de l'État. En l'occurrence, c'est le directeur d'établissement – qui a déjà pris la décision d'entrée – qui prend la décision de sortie. Il a sur ce point une compétence liée : il doit suivre l'avis du psychiatre. Et vous proposez que le préfet passe par-dessus l'avis à la fois du directeur et du psychiatre… C'est pour le moins surprenant !

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

Je suis entièrement d'accord avec vous, monsieur le rapporteur.

L'amendement est rejeté.

La Commission adopte successivement l'amendement de précision AS 115 et les amendements rédactionnels AS 116 et AS 117, tous du rapporteur.

La Commission examine l'amendement AS 50 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Il s'agit du premier d'une série d'amendements relatifs à la notion d'ordre public, que je trouve floue, mal adaptée au contexte de soins et susceptible de mener à des excès. Bien qu'il ait été précisé en discussion générale que la jurisprudence encadre rigoureusement son application, je maintiens ces amendements.

PermalienPhoto de Michel Issindou

Cette expression évoque effectivement un trouble volontaire à l'ordre public, ce qui est tout à fait inapproprié dans le cas d'une personne malade. Peut-être faut-il trouver une formulation moins contraignante juridiquement et moins lourde ?

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Défavorable. La notion d'ordre public – qui figure dans la loi de 1990 – fait l'objet d'une jurisprudence très abondante en droit administratif et ne souffre donc d'aucune imprécision. Elle n'a aucun caractère moral : il s'agit du bon ordre de la sécurité, de la salubrité et de la tranquillité publique.

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

Même avis.

PermalienPhoto de Pierre Méhaignerie

Il est vrai que l'usage qui peut être fait de cette notion dans certains pays est inquiétant, mais sa définition précise nous a été donnée hier. Restons-en à la règle juridique.

La Commission rejette l'amendement.

Puis elle examine l'amendement AS 118 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Il est inutile de conserver l'article L. 3212-10, désormais redondant avec le deuxième alinéa de l'article L. 3212-8.

La Commission adopte l'amendement.

Puis elle adopte successivement les amendements de précision AS 119 et AS 120, ainsi que l'amendement rédactionnel et de précision AS 121, tous du rapporteur.

PermalienPhoto de Serge Blisko

Nous avons à examiner un grand nombre d'amendements de précision et d'amendements rédactionnels, preuve que ce projet de loi a été rédigé dans la hâte.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Il faut féliciter la division des lois de l'Assemblée, qui a beaucoup travaillé sur les coordinations nécessitées par la lettre rectificative. Ce sont toujours les mêmes précisions qui reviennent au fil des articles.

PermalienPhoto de Pierre Méhaignerie

Chacun a noté hier la qualité du travail du rapporteur.

La Commission adopte l'article 2 modifié.

Article 3 (articles L. 3213-1, L. 3213-3, L. 3213-4, L. 3213-5, L. 3213-5-1 [nouveau], L. 3213-6 et L. 3213-8 à L. 3213-11) : Admission en soins psychiatriques sans consentement sur décision du représentant de l'État.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement de suppression AS 51 de Mme Jacqueline Fraysse.

Puis elle adopte successivement l'amendement de précision AS 122, l'amendement visant à corriger une erreur AS 123, l'amendement de coordination AS 124, l'amendement visant à corriger une erreur AS 125 et les amendements rédactionnels AS 126 et AS 127, tous du rapporteur.

La Commission est saisie de l'amendement AS 268 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Dans la continuité des dispositions adoptées hier, cet amendement vise à instituer un « droit à l'oubli » des antécédents psychiatriques des patients ayant été déclarés pénalement irresponsables ou ayant séjourné en unités pour malades difficiles (UMD), lorsqu'un délai supérieur à une durée fixée en Conseil d'État s'est écoulé depuis l'hospitalisation.

La Commission adopte l'amendement.

Puis elle adopte l'amendement rédactionnel AS 128 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement AS 52 de Mme Jacqueline Fraysse.

Puis elle adopte successivement l'amendement rédactionnel AS 129 et les amendements de précision AS 130 et AS 131 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement AS 53 de Mme Jacqueline Fraysse.

Puis elle adopte l'amendement rédactionnel AS 132 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement AS 54 de Mme Jacqueline Fraysse.

Puis elle adopte l'amendement AS 133 du rapporteur, supprimant une disposition redondante.

Elle est ensuite saisie de l'amendement AS 269 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Cet amendement concerne encore le « droit à l'oubli ».

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Les trois quarts des amendements touchant à ce sujet ont été adoptés hier. Il serait difficile de revenir sur ce point !

La Commission adopte l'amendement.

Puis elle adopte successivement l'amendement de précision AS 134, l'amendement rédactionnel AS 135, l'amendement de coordination AS 136, l'amendement de précision AS 137, l'amendement rédactionnel AS 139, l'amendement de précision AS 140 et l'amendement rédactionnel AS 141, tous du rapporteur.

Elle est ensuite saisie de l'amendement AS 142 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Il s'agit d'un amendement de coordination avec les dispositions prévues par l'amendement AS 112, relatives à la transmission du certificat médical établi à J+8. Il vise aussi à fusionner différentes dispositions relatives aux documents qui doivent être transmis par le directeur d'établissement au préfet et à la commission départementale des soins psychiatriques.

La Commission adopte l'amendement.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette successivement les amendements AS 55 et AS 56 de Mme Jacqueline Fraysse.

Puis elle adopte successivement les amendements de précision AS 143, AS 279 et AS 144 du rapporteur.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, la Commission rejette l'amendement AS 57 de Mme Jacqueline Fraysse.

Elle est saisie de l'amendement AS 58 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Il convient que ce soit le psychiatre en charge du patient qui modifie in fine la prise en charge de celui-ci.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Vous semblez faire une confusion. C'est le préfet qui modifie la forme de la prise en charge, tandis que le psychiatre modifie le protocole de soins.

La Commission rejette l'amendement.

Puis elle adopte l'amendement rédactionnel AS 145 du rapporteur.

Elle examine ensuite l'amendement AS 276 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

S'inspirant des dispositions figurant à l'article L. 3211-12 permettant au juge de fixer les délais dans lesquels les résultats des expertises doivent lui être remis, cet amendement propose que le préfet fixe les délais dans lesquels l'avis du collège et l'expertise doivent être produits.

Actuellement, il n'est fait mention d'aucun délai : le préfet peut décider de maintenir indéfiniment le patient en hospitalisation, en se retranchant derrière l'absence d'expertise.

PermalienPhoto de Jean-Luc Préel

Passés ces délais, le préfet est tenu de statuer. Mais sur quoi peut-il fonder sa décision s'il ne dispose pas d'une expertise ?

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Il peut se fonder sur les certificats médicaux, établis mensuellement dans le cadre de l'hospitalisation d'office. L'expertise en cause n'a qu'un caractère de complément.

PermalienPhoto de Catherine Lemorton

Sur quels critères le Conseil d'État peut-il se fonder pour encadrer ces délais, puisque l'amendement prévoit qu'il fixera une « limite maximale » ?

PermalienPhoto de Dominique Tian

Comme dans le cas du « droit à l'oubli », nous allons confier au Conseil d'État le soin de déterminer un délai alors que ses membres n'ont pas de compétence médicale. Ne conviendrait-il pas plutôt de se tourner vers un collège d'experts ?

PermalienPhoto de Catherine Génisson

Je comprends la motivation du rapporteur, mais je redoute que cette mesure ne soit trop largement utilisée et qu'elle ne devienne une solution de facilité, palliant le manque manifeste d'experts.

PermalienPhoto de Serge Blisko

Ce n'est pas parce que les experts sont peu nombreux qu'il ne faut plus faire appel à eux. Certes, ce serait là une source d'économies mais je n'ose croire qu'une telle solution ait été envisagée !

M. Tian et Mme Lemorton posent une question importante. Peut-être pourrions-nous, avant de nous retrouver en séance publique, réfléchir au délai qu'il serait convenable de prévoir pour le « droit à l'oubli ». La numérisation des archives les rend beaucoup plus aisément consultables. Il me semble donc gênant que les hospitalisations d'office de courte durée fassent l'objet d'une inscription durable dans les fichiers. Cela peut concerner de jeunes gens, conduits en cellule de dégrisement puis hospitalisés pendant 48 heures en établissement psychiatrique, après avoir trop « arrosé » leur diplôme.

PermalienPhoto de Jean Bardet

Ne comparons pas le cas d'un adolescent aviné un jour avec celui d'un délinquant sexuel, potentiellement récidiviste. L'exemple choisi par M. Serge Blisko n'est pas judicieux.

Il me semble dangereux que l'amendement AS 276 puisse obliger le préfet à statuer en l'absence d'expertise. Celui-ci devra alors décider en fonction de considérations subjectives, sans pouvoir justifier son choix.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Dans l'état actuel du texte, le préfet peut maintenir indéfiniment une personne en hospitalisation au prétexte qu'il ne dispose pas d'expertise, sans avoir à se justifier. Cet amendement propose que, passé un certain délai, le représentant de l'État, fort des certificats des psychiatres, soit tenu de statuer et de motiver sa décision.

PermalienPhoto de Dominique Tian

Cela lui confère une lourde responsabilité puisqu'il décidera peut-être de faire sortir un individu dangereux.

PermalienPhoto de Fernand Siré

Il faut absolument protéger l'individu qui peut être « oublié » et maintenu dans l'établissement psychiatrique pour des raisons de procédure administrative.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

S'il ne statue pas, le préfet porte la lourde responsabilité de laisser enfermée une personne sans motif valable. Je suis favorable à cet amendement, même si je me demande s'il faut laisser au Conseil d'État le soin de fixer la limite maximale. Les juges du Palais-Royal seraient-ils plus compétents dans ce domaine que les parlementaires ?

PermalienPhoto de Catherine Génisson

Ne faudrait-il pas recueillir un avis médical, celui de la Haute autorité de santé, par exemple ?

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

Avis défavorable à l'amendement. Même s'il est important que le préfet soit tenu de motiver sa décision, il me semble gênant d'instaurer un délai obligatoire. Que se passera-t-il si l'expert ne remet pas son expertise dans les 48 heures ? Devra-t-il être sanctionné ? Si les contraintes se multiplient, cette activité deviendra de moins en moins attractive aux yeux des psychiatres et le nombre d'experts diminuera encore.

PermalienPhoto de Serge Blisko

Le groupe SRC votera en faveur de l'amendement. Toutefois, nous demandons au rapporteur de préciser ce que pourrait être un délai raisonnable, soit dans le cadre de l'article 88, soit lors de la séance publique.

La Commission adopte l'amendement.

Puis elle adopte l'amendement rédactionnel AS 146 du rapporteur.

Elle est ensuite saisie de l'amendement AS 10 de M. Jean-Luc Préel.

PermalienPhoto de Jean-Luc Préel

L'amendement dispose que lorsque les certificats ou avis médicaux et la décision du préfet sont divergents, le directeur de l'établissement saisit sans délai le juge des libertés et de la détention.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Je suis tout à fait d'accord avec l'esprit de cet amendement. Mais il convient de préciser que la faculté de faire appel de manière automatique au juge des libertés et de la détention est accordée au directeur de l'établissement, en cas de désaccord entre le psychiatre et le préfet sur la levée de la mesure de soins visée à l'article L. 3213-5. Dans les autres cas, cette faculté est sans intérêt puisque le juge est automatiquement saisi à J+15. Je vous propose donc de retirer cet amendement au profit de l'amendement AS 277, qui va dans le sens que je viens d'indiquer.

L'amendement est retiré.

La Commission adopte successivement les amendements de précision AS 148, AS 147 et AS 149, les amendements rédactionnels AS 150 à 152, l'amendement de précision AS 153 et l'amendement rédactionnel AS 154, tous du rapporteur.

Puis elle examine l'amendement AS 155 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Lorsque le psychiatre propose la levée de la mesure de soins, le préfet peut demander en vertu de l'article L. 3213-5-1 une expertise extérieure. En conséquence, l'amendement prévoit que le délai de trois jours dont dispose le préfet pour statuer après la réception du certificat du psychiatre est prolongé d'une durée qui ne peut excéder quatorze jours afin que cette possibilité de demander une expertise soit effective.

La Commission adopte l'amendement.

Puis elle est saisie de l'amendement AS 277 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Même si cette situation ne concernera probablement que quelques dizaines de cas par an, le fait que le préfet puisse décider de maintenir un patient en soins psychiatriques sans son consentement, contre l'avis du psychiatre, pose problème aux personnes que nous avons auditionnées. Cet amendement prévoit donc, dans ces cas de désaccord, une saisine systématique du juge des libertés et de la détention par le directeur de l'établissement.

PermalienPhoto de Serge Blisko

La circulaire du 11 janvier 2010 a contribué à aggraver la situation. Les patients comprennent difficilement que le préfet s'oppose à la levée de la mesure de soins bien que les psychiatres aient autorisé leur sortie. Ils adoptent alors une attitude de refus, fuyant les soins et le contact avec les médecins. Incidemment, l'opposition du préfet a pour conséquence de bloquer un lit d'hospitalisation, quand les places en psychiatrie sont comptées. Les juges des libertés et de la détention pourront, après avoir pris tous les avis, statuer sur ces situations en toute objectivité. Cet amendement permet de sortir d'une situation pour le moins scabreuse aujourd'hui.

PermalienPhoto de Martine Carrillon-Couvreur

Rappelons qu'il s'agit d'une demande soutenue par l'ensemble des associations et les malades.

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

Sagesse.

La Commission adopte l'amendement AS 277. En conséquence, l'amendement AS 278, du même auteur, n'a plus d'objet.

PermalienPhoto de Jean Bardet

Monsieur le président, il serait souhaitable que les amendements rédactionnels ou de précision, nombreux sur ce texte, figurent sur une même feuille lorsqu'ils sont du même auteur. Cela permettrait une économie de papier non négligeable, au bénéfice de l'environnement.

PermalienPhoto de Pierre Méhaignerie

Toutes les suggestions sont bonnes à entendre, mais celle-ci se heurte à des difficultés techniques.

La Commission adopte successivement les amendements AS 156 et AS 157, l'un. de précision, l'autre rédactionnel.

Puis elle examine l'amendement AS 270 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

L'amendement dispose que le préfet fixe les délais dans lesquels l'expertise doit lui être rendue.

La Commission adopte l'amendement.

Elle est saisie de l'amendement AS 158 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

L'article L. 3213-6 du code de la santé publique fixe actuellement les conditions dans lesquelles une hospitalisation à la demande d'un tiers peut être transformée en hospitalisation d'office : le préfet est habilité à prendre à cet effet un arrêté provisoire, qui doit être confirmé dans les quinze jours.

Le maintien d'une telle mesure pendant quinze jours sans que puissent s'appliquer les dispositions de droit commun nous semble peu compatible avec les avancées que comporte ce projet de loi, en particulier avec le contrôle du juge sur toutes les hospitalisations sans consentement.

Modifiant l'article L. 3213-6, le projet ne fait donc plus référence à une mesure provisoire, mais il continue de mentionner une « confirmation » ultérieure de la décision. L'amendement tend à établir un dispositif cohérent en précisant les conditions dans lesquelles l'admission en soins a lieu dans cette situation très spécifique. Il est notamment prévu un régime « aménagé » d'admission en soins sans consentement sur décision du préfet, qui permet, à la différence d'une décision provisoire, d'appliquer aux personnes concernées l'ensemble des dispositions protectrices figurant dans le projet de loi.

PermalienPhoto de Dominique Tian

À force d'encadrer, on ôte toute souplesse au dispositif et on le rend inopérant. Au bout du compte, le juge n'a plus d'autre solution que d'ordonner la sortie de patients, même réputés dangereux, au motif que les délais ne sont pas respectés.

PermalienPhoto de Catherine Génisson

Je suis favorable à cet amendement mais je me demande s'il sera facile de trouver des psychiatres qui acceptent d'établir des certificats médicaux sur la seule base du dossier médical.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Il s'agit dans ce cas d'un avis sur dossier, non d'un certificat. Je rappelle à Dominique Tian que cet amendement ne fait qu'expliciter ce qui est prévu par le projet de loi, afin d'éviter les contentieux.

La Commission adopte l'amendement.

Suivant l'avis défavorable du rapporteur, elle rejette l'amendement AS 59 de Mme Jacqueline Fraysse.

Puis elle adopte l'amendement de coordination AS 159 du rapporteur.

La Commission est ensuite saisie de l'amendement AS 60 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Il convient que ce soit le juge des libertés et de la détention qui statue sur la poursuite ou non de la mesure de soins psychiatriques sans consentement, en s'entourant des avis qu'il jugera nécessaires.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Défavorable. Les conditions dans lesquelles le juge est saisi et se prononce sont déjà fixées à l'article 1er.

La Commission rejette l'amendement.

Puis elle adopte les amendements de précision AS 160 et AS 161, l'amendement de coordination AS 162 et l'amendement de précision AS 163, tous du rapporteur.

Elle est saisie de l'amendement AS 271 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Cet amendement traite encore du « droit à l'oubli ».

La Commission adopte l'amendement.

Elle examine ensuite l'amendement AS 164 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Je propose que le préfet fixe les délais dans lesquels les avis du collège et les deux expertises doivent être produits, dans le cadre de la levée d'une mesure de soins sans consentement prise sur décision du représentant de l'État à l'encontre de personnes ayant déjà été déclarées pénalement irresponsables ou ayant déjà séjourné en UMD. Il s'agit de faire en sorte que le préfet puisse prendre sa décision dans un délai raisonnable.

La Commission adopte l'amendement.

Puis elle examine l'amendement AS 61 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Il convient de laisser au juge des libertés et de la détention le soin d'aviser de la poursuite ou de la levée des décisions de soins psychiatriques sans consentement, ainsi que des modifications apportées à cette prise en charge.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Défavorable. Le préfet reste l'autorité décisionnaire. C'est sur lui, et non sur le juge, que doit reposer l'obligation d'information.

La Commission rejette l'amendement.

Elle adopte successivement les amendements rédactionnels AS 165 à 167, l'amendement de précision AS 168, les amendements rédactionnels AS 169 et AS 170, l'amendement de précision AS 171 et l'amendement rédactionnel AS 172, tous du rapporteur.

La Commission adopte l'article 3 modifié.

TITRE III DISPOSITIONS DIVERSES

Article 4 (articles L. 3214-1 à L. 3214-4 du code de la santé publique) : Admission en soins sans consentement des personnes détenues

La Commission adopte successivement l'amendement de précision AS 173, l'amendement rédactionnel AS 174, l'amendement de précision AS 175, l'amendement rédactionnel AS 176, l'amendement de précision AS 177, l'amendement visant à corriger une erreur rédactionnelle AS 178, l'amendement visant à corriger une erreur de coordination AS 179, les amendements de précision AS 180 et AS 181, l'amendement de coordination AS 183, l'amendement de précision AS 182, l'amendement rédactionnel AS 184, l'amendement de précision AS 185 et l'amendement rédactionnel AS 186, tous du rapporteur.

Puis elle adopte l'article 4 modifié.

Article 5 (articles L. 3215-1 à L. 3215-4 du code de la santé publique) : Dispositions pénales

La Commission adopte successivement l'amendement de précision AS 187, l'amendement rédactionnel AS 188, l'amendement de coordination AS 189, les amendements de précision AS 190 et AS 191, les amendements rédactionnels AS 192 et AS 193 et l'amendement visant à corriger une erreur de référence AS 194, tous du rapporteur.

Puis elle examine l'amendement AS 195, également du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Les dispositions pénales mentionnées à l'article 5 visent à prévenir et à punir les atteintes à la liberté des patients, à la seule exception du 6° qui vise la simple omission d'informer de la levée de la mesure de soins. La disproportion avec les autres faits, passibles de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende, est flagrante et justifie que ce cas de figure soit supprimé.

La Commission adopte l'amendement.

Puis elle adopte successivement deux amendements du rapporteur : l'amendement AS 196, rédactionnel, et l'amendement AS 197, visant à corriger une erreur de référence.

La Commission adopte l'article 5 modifié.

Article 6 : Organisation de la prise en charge psychiatrique

La Commission est saisie de l'amendement AS 272 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Cet amendement dispose que, dans chaque territoire de santé, l'Agence régionale de santé organise un dispositif de réponse aux urgences psychiatriques, en relation avec la gendarmerie, la police, le SAMU, les ambulanciers et les pompiers.

La Commission adopte l'amendement AS 272 ; de ce fait, l'amendement AS 273, du même auteur, n'a plus d'objet.

La Commission est saisie de l'amendement AS 11 de M. Jean-Luc Préel.

PermalienPhoto de Jean-Luc Préel

Cet amendement vise à prendre en compte la sectorisation psychiatrique en vue d'organiser la prise en charge des personnes hospitalisées sans leur consentement au sein de chaque territoire de santé.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Avis défavorable. Cet amendement revient sur les dispositions de la loi « hôpital, patients, santé, territoires » (HPST), l'article L. 3222-1 du code de la santé publique disposant que seuls les établissements auxquels cette mission de service public a été confiée peuvent prendre en charge les patients sans leur consentement. La réintroduction de critères uniquement liés à la sectorisation imposerait de revoir l'architecture de ce texte.

PermalienPhoto de Jean-Luc Préel

La loi HPST n'a traité ni des hôpitaux psychiatriques ni des CHU. Or des relations existent entre le secteur psychiatrique hospitalier, les médecins libéraux et les médecins de premier recours, et il n'est pas possible de faire abstraction de la sectorisation telle qu'elle fonctionne aujourd'hui.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Cette question de l'articulation entre secteurs psychiatriques et territoires de santé ne peut être réglée par un simple amendement !

PermalienPhoto de Serge Blisko

Jean-Luc Préel aborde là un vrai problème. Nous espérions que la psychiatrie serait organisée à la faveur de la loi HPST mais, même à l'heure où l'on évalue l'application de celle-ci, elle reste à l'écart de ce grand maelstrom ! Il importe que le secteur psychiatrique reste cette pierre angulaire qu'il est depuis les années soixante, cet élément qui a assuré à la France une position de pionnière, mais on ne peut pour autant faire abstraction de la régionalisation et des territoires de santé, en repoussant sans cesse le débat, quelle qu'en doive être l'issue !

PermalienPhoto de Catherine Génisson

Il est en effet urgent de traiter cette question : nous nous heurtons trop souvent au problème de la sectorisation lorsque nous sollicitons un établissement pour prendre en charge dans l'urgence une situation dramatique.

La Commission rejette l'amendement.

Elle adopte successivement les amendements de précision AS 198 et AS 199 du rapporteur.

Elle est saisie de l'amendement AS 274 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Cet amendement traite du suivi et de la réinsertion des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques ambulatoires sans consentement. Afin notamment d'organiser leur retour en hospitalisation lorsqu'elles ne respectent pas le protocole, il est proposé que le directeur de chaque établissement de santé conclue des conventions avec le représentant de l'État dans le département, avec les collectivités territoriales et avec le directeur de l'ARS.

La Commission adopte l'amendement.

Elle adopte l'amendement de coordination AS 200 du rapporteur.

Puis elle est saisie de l'amendement AS 201 du rapporteur.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Le code de la santé publique prévoit que les établissements de santé ayant pour mission d'accueillir des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques sans leur consentement sont régulièrement visités – tous les six mois, voire tous les trois mois – par six autorités censées s'assurer du respect des droits garantis aux patients. Or, bien souvent, les visites n'ont pas lieu car le nombre des autorités concernées aboutit à diluer la responsabilité de ce contrôle.

Dans un souci de simplification, je propose que les établissements soient visités une fois par an par le préfet ou son représentant, par le président du tribunal de grande instance ou son délégué, et par le maire de la commune ou son représentant.

PermalienPhoto de Serge Blisko

Certains présidents de tribunaux de grande instance visitent les établissements avec régularité – pour peu que ces derniers ne soient pas trop éloignés du tribunal… Cela étant, je suis pour que les maires procèdent à ces contrôles régulièrement : les autorités que vous citez sont-elles toutes mobilisées, ou ces visites seront-elles le fait d'une seulement, à défaut des autres ?

PermalienPhoto de Guy Lefrand

L'obligation incombera aux trois. Par ailleurs, je vous rappelle que le contrôleur général des lieux de privation de liberté intervient également et fait un travail remarquable.

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

Je suis défavorable à cet amendement car il me semble malvenu de supprimer l'intervention du procureur de la République, qui est la personne la plus réactive, qui connaît le mieux les détenus, et les majeurs protégés, et qui dispose de compétences générales.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Cet amendement porte sur les visites obligatoires. Le procureur peut toujours s'autosaisir et procéder à des visites.

PermalienPhoto de Catherine Génisson

Je suis favorable à l'amendement car les visites ne se font pas actuellement ! Si la loi n'est pas appliquée, à qui incomberont les responsabilités et quelles sanctions seront prises en cas d'événement grave ?

PermalienPhoto de Dominique Tian

Dans la mesure où ces visites sont inopinées, réduire le nombre des autorités concernées facilitera les choses. Cela étant, je serais pour que l'ARS y participe.

PermalienPhoto de Pierre Méhaignerie

Cela alourdirait le dispositif. Mais le préfet peut se faire représenter...

PermalienPhoto de Serge Blisko

Ce qui importe plus que le nombre d'autorités, c'est que les visites aient lieu. En effet, certaines associations sectaires, liées notamment à la Scientologie, prennent prétexte de leur absence ou de leur rareté pour dénoncer les défaillances de notre État de droit et nous faire condamner par la Cour européenne des droits de l'homme. Hostiles à la psychiatrie française, elles vont jusqu'à payer des avocats aux patients une fois ceux-ci sortis des établissements ! Il faut donc protéger les directeurs de ces établissements et les psychiatres – sans oublier que ces contrôles sont aussi indispensables pour préserver les libertés individuelles de gens soumis à des traitements contraignants, qui ne sont pas sans effet sur leur vie sociale, familiale et professionnelle.

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

Sagesse, compte tenu des arguments développés.

La Commission adopte l'amendement.

Elle adopte ensuite l'amendement de coordination AS 202 du rapporteur.

Puis elle est saisie de l'amendement AS 62 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Le juge des libertés et de la détention doit être informé de la situation des personnes faisant l'objet de soins sans leur consentement.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

L'amendement est satisfait : aux termes de ce même article L. 3223-1, la commission départementale des soins psychiatriques peut proposer au juge d'ordonner la levée d'une mesure de soins.

L'amendement est retiré.

La Commission adopte successivement les amendements de précision AS 203 et AS 204, et l'amendement rédactionnel AS 205, tous du rapporteur.

Puis elle est saisie de l'amendement AS 63 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Cet amendement procède du même esprit que l'amendement AS 62.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Avis favorable, cette fois, car le juge des libertés et de la détention pourrait utilement être destinataire du rapport de la commission départementale. Je propose toutefois de compléter l'amendement pour préciser qu'il s'agit du juge compétent dans le ressort de cette commission.

La Commission adopte l'amendement ainsi rectifié.

Puis elle adopte successivement les amendements de précision AS 206 et AS 207, et l'amendement rédactionnel AS 208, tous du rapporteur.

Elle est saisie de l'amendement AS 64 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Cet amendement vise à renforcer les pouvoirs de la commission départementale des soins psychiatriques.

Je précise que l'exposé sommaire de cet amendement n'est pas le bon.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Défavorable. Le rôle des soignants est avant tout d'être aux côtés des malades, et non de répondre à des convocations de cette commission. Tenons-nous en à l'obligation de répondre aux demandes d'information.

La Commission rejette l'amendement.

Elle adopte successivement l'amendement de précision AS 209 et l'amendement rédactionnel AS 210, tous deux du rapporteur.

Elle est saisie de l'amendement AS 65 de Mme Jacqueline Fraysse.

PermalienPhoto de Jacqueline Fraysse

Cet amendement découle de l'amendement AS 64.

Suivant l'avis du rapporteur, la Commission rejette l'amendement.

Puis elle adopte l'article 6 modifié.

Après l'article 6 :

La Commission est saisie d'un amendement AS 267 du rapporteur, portant article additionnel après l'article 6.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Cet amendement propose une expérimentation consistant à intégrer dans chaque SMUR un infirmier ayant acquis une expérience professionnelle dans une structure de psychiatrie.

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

Il ne me semble pas opportun d'alourdir le dispositif existant. Les professionnels des SMUR sont déjà polyvalents et ont donc des compétences en psychiatrie.

En outre, je me demande comment le médecin régulateur pourrait, sur le fondement d'une simple conversation téléphonique, juger « qu'un patient peut présenter un trouble mental » et estimer dès lors nécessaire d'envoyer un infirmier psychiatrique.

Par ailleurs, la présence de cet infirmier pourrait ouvrir la porte à d'autres demandes, concernant toutes les spécialités médicales : pourquoi, par exemple, ne pas prévoir aussi un infirmier en néphrologie, pour secourir des victimes d'insuffisance rénale ?

Enfin, cette disposition relève du domaine réglementaire.

PermalienPhoto de Catherine Génisson

Le rôle du médecin régulateur est de proposer, par téléphone, en fonction des renseignements qui lui sont fournis, les solutions les plus adaptées à une situation donnée.

Les équipes des SMUR se réduisent actuellement à un chauffeur, à un médecin urgentiste et à un infirmier anesthésiste. Abstraction faite des difficultés liées à l'insuffisance des moyens dont dispose l'hôpital public, je suis favorable à l'amendement du rapporteur. La prise en charge psychiatrique n'a rien à voir avec celle d'une insuffisance rénale, cardiaque ou respiratoire : elle nécessite des gestes spécifiques et un médecin psychiatre ou un infirmier de psychiatrie sur place peut faire des miracles !

PermalienPhoto de Martine Carrillon-Couvreur

Je suis moi aussi pour cet amendement, mais je vois un autre obstacle à la mise en oeuvre de cette expérimentation : on a cessé de former des infirmiers psychiatriques !

PermalienPhoto de Jean Bardet

J'ignore ce qu'un infirmier psychiatrique fera de plus qu'un infirmier généraliste dans l'ambulance : en cas d'urgence psychiatrique, il faut prescrire un calmant en attendant de procéder à des examens complémentaires et de poser un diagnostic plus précis.

En outre, il faudrait définir ce qu'on entend par infirmier psychiatrique puisque cette formation n'existe plus comme vient de le rappeler Mme Carrillon-Couvreur.

PermalienPhoto de Serge Blisko

Cet amendement me semblant très intéressant mais d'application difficile tel quel, je propose d'en garder l'esprit mais de le transformer quelque peu en expérimentant plutôt la présence dans les services d'urgence d'un médecin psychiatre référent qui, par convention, apporterait une aide aux équipes d'accueil, y compris sous forme de formation.

PermalienPhoto de Paul Jeanneteau

Cet amendement est certes intéressant mais, outre qu'il ouvrirait la porte à la demande d'autres spécialités, je pense que les médecins urgentistes peuvent, sinon « faire des miracles », madame Génisson, du moins prendre en charge rapidement des personnes victimes d'un problème psychiatrique aigu.

Enfin, pourquoi prévoir dans la loi des moyens supplémentaires dont nous ne savons que trop que nous ne pourrons pas les obtenir, surtout après que les trente-cinq heures ont totalement désorganisé l'hôpital public ?

PermalienPhoto de Céleste Lett

Je suis favorable à l'amendement car la présence d'un infirmier formé à la psychiatrie me semble indispensable. Par contre, je suis surpris que le rapporteur parle d'expérimentation. En effet, les équipes des SMUR qui dépendent de l'hôpital psychiatrique de ma ville comportent déjà des infirmiers psychiatriques et j'ai personnellement pu apprécier le travail formidable qu'ils accomplissent auprès des patients admis en urgence.

PermalienPhoto de Catherine Génisson

Le terme « miracle » n'était sans doute pas celui qui convenait, mais il est exact qu'on pourrait d'ores et déjà tirer les leçons d'expérimentations en cours. Ainsi, dans le Nord-Pas-de-Calais, on peut appeler vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pour des situations d'urgence psychiatrique grave, une cellule médico-psychologique composée d'au moins un médecin psychiatre, parfois d'un psychologue, et d'un infirmier de psychiatrie. Le travail qu'elle accomplit est remarquable.

PermalienNora Berra, secrétaire d'état chargée de la sant

Le dispositif proposé est de nature à rigidifier un système qui fonctionne déjà correctement. Vous évoquez les bonnes pratiques dans votre ville, monsieur Lett, et dans le Nord-Pas-de-Calais, madame Génisson : c'est la preuve qu'il faut faire confiance aux agences régionales de santé qui, à l'échelle de leur territoire, proposent la meilleure façon de prendre en charge les patients.

Par ailleurs, cet amendement conduirait à affaiblir la mobilisation d'équipes dont les compétences sont aujourd'hui reconnues. De toute façon, compte tenu de la démographie des infirmiers psychiatriques, il est inapplicable sur l'ensemble du territoire.

Je propose donc de laisser aux agences régionales de santé le soin d'organiser l'offre de soins à l'échelle des territoires.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Je vous remercie tous de l'intérêt que vous portez à mon amendement. Ayant pratiqué la médecine d'urgence pendant vingt ans, j'ai pu moi aussi mesurer toute l'utilité des infirmiers qui ont une compétence en psychiatrie : ils savent régler neuf problèmes sur dix, sans médicament, simplement par la parole ! Cela étant, j'ai bien compris les difficultés auxquelles se heurte ma proposition en l'état : je la retire donc.

L'amendement est retiré.

Article 7 (article L. 1112-3 du code de la santé publique) : Coordinations dans le code de la santé publique

La Commission adopte l'amendement de coordination AS 211 du rapporteur, puis l'article 7 ainsi modifié.

Article 8 (article L. 706-135 du code de procédure pénale) : Coordinations dans le code de procédure pénale

La Commission adopte l'amendement de coordination AS 212 du rapporteur, puis l'article 8 ainsi modifié.

Article 8 bis : Rapport du Gouvernement sur l'état de la recherche médicale française en psychiatrie

La Commission est saisie d'un amendement AS 213 du rapporteur, portant article additionnel.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Nous avons tous souligné hier la nécessité d'un plan ambitieux de santé mentale. Cet amendement propose donc que, dans un délai d'un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement dépose sur le bureau des assemblées un rapport sur l'état de la recherche médicale française en psychiatrie, faisant état des principaux besoins identifiés, notamment en matière d'observance thérapeutique et de suivi épidémiologique des patients.

PermalienPhoto de Martine Carrillon-Couvreur

Je remercie le rapporteur de cette proposition car il est indispensable d'évaluer ce qui a pu être fait et ce qui reste à faire. On nous annonce un plan « psychiatrie et santé mentale », mais il faut aller au-delà et élaborer une loi qui règle ces questions primordiales pour notre société.

PermalienPhoto de Catherine Lemorton

Nous discutons d'un texte de loi pour lequel les moyens sur le terrain sont inexistants. Ainsi les décrets d'application de la loi HPST concernant la fongibilité des enveloppes au sein des ARS n'ont toujours pas été pris. À quoi sert dans ces conditions d'imaginer les meilleurs plans du monde ? Nous avons le sentiment de légiférer dans le vide !

PermalienPhoto de Pierre Méhaignerie

Je voudrais aborder le problème des moyens. Selon certains procureurs, l'instauration de la RTT a désorganisé la gestion du service public en France, avec 45 jours non travaillés dans beaucoup de secteurs. Aucun pays n'est dans cette situation. Et nous comptons beaucoup plus d'emplois publics qu'ailleurs ! Il faut rappeler certaines vérités !

PermalienPhoto de Céleste Lett

Ce sont les trente-cinq heures qui font souffrir les hôpitaux !

PermalienPhoto de Catherine Lemorton

Notre pays a aussi l'originalité d'exonérer les médecins libéraux de l'obligation de garde depuis 2003 !

La Commission adopte l'amendement.

TITRE IV DISPOSITIONS OUTRE-MER

Avant l'article 9

La Commission adopte l'amendement AS 280 du rapporteur, modifiant l'intitulé du titre IV.

Article 9 (article L. 3844-1 du code de la santé publique) : Adaptation de certaines dispositions du projet de loi pour leur application en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française

La Commission adopte successivement dix-sept amendements du rapporteur : AS 281 et AS 298, de coordination ; AS 282, AS 299 et AS 283, rédactionnels ; AS 284, de coordination et de rectification d'une erreur matérielle ; AS 300, rédactionnel ; AS 285, AS 301, AS 286, AS 297 et AS 302, de coordination ; AS 304, rédactionnel ; AS 305, de précision ; AS 287 à AS 289, de coordination.

Puis elle adopte l'article ainsi modifié.

Article 10 (article L. 3844-2 du code de la santé publique) : Adaptation de certaines dispositions du projet de loi pour leur application en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française

La Commission adopte successivement les amendements de coordination AS 303, AS 306, AS 290 et AS 291, ainsi que les amendements rédactionnels AS 292 et AS 293, tous du rapporteur.

Puis elle adopte l'article ainsi modifié.

Article 11 : Mayotte

La Commission adopte l'article sans modification.

Article 12 : Mayotte

La Commission est saisie de l'amendement AS 294 du rapporteur, tendant à supprimer l'article.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Dans un souci de coordination et afin de tenir compte de la lettre rectificative du mois de novembre dernier, je propose de supprimer cet article dont les dispositions sont incompatibles avec celles de l'article 11, que nous venons d'adopter.

La Commission adopte l'amendement et l'article est ainsi supprimé.

Article 13 : Relatif aux îles de Wallis et Futuna

La Commission adopte les amendements rédactionnels AS 295 et AS 296, du rapporteur.

Puis elle adopte l'article ainsi modifié.

Titre

La Commission est saisie de l'amendement AS 1 de M. Jean-Luc Préel tendant à modifier le titre du projet de loi.

PermalienPhoto de Jean-Luc Préel

Il s'agit d'un amendement ambitieux puisqu'il vise à modifier le titre du projet sur pas moins de trois points ! En premier lieu, en bon français, mieux vaudrait dire que les personnes « requièrent » des soins plutôt qu'elles en font « l'objet ». Ensuite, je souhaiterais que l'on n'évoque pas seulement la prise en charge, mais aussi l'organisation de cette dernière. Enfin, parler d'« accompagnement » permettrait de prendre en compte les dimensions sociale et médico-sociale du sujet.

PermalienPhoto de Guy Lefrand

Avis défavorable. Outre que ce texte porte davantage sur les aspects juridiques que sur l'organisation et l'accompagnement de la prise en charge, il me paraîtrait malvenu de parler des personnes qui « requièrent » des soins car on viserait non plus celles qui sont effectivement suivies dans le système psychiatrique, mais toutes celles qui sont potentiellement en souffrance mentale. Or, on estime qu'un pour cent de la population souffre de schizophrénie – six membres de notre assemblée seraient donc concernés…

La Commission rejette l'amendement.

PermalienPhoto de Catherine Lemorton

Sur l'ensemble du projet, les commissaires du groupe SRC s'abstiendront.

La Commission adopte l'ensemble du projet de loi modifié.

PermalienPhoto de Pierre Méhaignerie

Je tiens à remercier tout particulièrement le rapporteur pour le travail qu'il a accompli sur ce sujet délicat.

La séance est levée à douze heures cinq.