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...ement autonomes, à se doter d'un moyen à l'échelle nationale permettant de faire évoluer leur statut, chacune d'entre elles étant maîtresse chez elle et refusant d'évoluer. De fait, une réflexion sur la gouvernance des universités serait pauvre si elle n'abordait pas la question de la gouvernance de l'Université, en portant notamment sur les types de diplômes, sur l'adaptation des formations aux étudiants, non pas en difficulté, mais, dirons-nous plutôt, non autonomes, ou encore vaste sujet ! sur la promotion de la recherche dans la sélection des élites françaises. Ma deuxième remarque a également trait au thème de la gouvernance : les choix que vous proposez en la matière sont-ils les meilleurs ? Je prendrai, à cet égard, l'exemple de l'extrême concentration des pouvoirs entre les mains du ...
Le fait que j'ai entretenu, en ma qualité de ministre, de très bonnes relations avec la conférence des présidents d'université, ne m'empêche pas de penser que la question mérite d'être posée. Vous avez argué du fait que les trois universités marseillaises avaient décidé de se regrouper pour constituer un grand ensemble comprenant 75 000 à 80 000 étudiants. Peut-on vraiment imaginer, madame la ministre, que le président d'un ensemble d'une telle dimension concentre tous ces pouvoirs ? Vous donnez, par exemple, aux présidents d'université la possibilité de distribuer des primes. Comment peut-on envisager sérieusement que cela puisse se faire dans une université d'une telle taille ? Cette concentration absolue des pouvoirs...
...u'en baisse, reste encore largement au-dessus de la moyenne de ses partenaires européens. Nos jeunes ne trouvent pas de travail, non parce qu'ils n'ont pas de diplômes, mais parce que les formations ne sont pas toujours adaptées et que leurs diplômes ne leur permettent pas de s'insérer rapidement sur le marché du travail. Trop de filières encore sont des impasses dans lesquelles s'engouffrent les étudiants ; elles sont trop cloisonnées et monodisciplinaires, trop orientées vers des débouchés exclusifs par exemple la recherche ou les concours de l'enseignement secondaire pour les filières littéraires et de ce fait trop théoriques. Il faut cependant reconnaître que des efforts importants ont été amorcés. La professionnalisation des diplômes a beaucoup progressé dans nos universités, et les ense...
...s bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Une concertation préalable avec le monde universitaire des départements français d'Amérique aurait permis de l'éviter. D'autre part, vous avez choisi de vous attaquer en priorité à la gouvernance des universités. Or des sujets tels que l'orientation par l'échec, la mauvaise insertion professionnelle, les conditions de vie déplorables des étudiants, la revalorisation du statut des enseignants-chercheurs, le manque d'effectifs et de financements sont au coeur de la crise universitaire et appellent des réponses tout aussi urgentes. Permettez-moi de faire une parenthèse sur la situation des étudiants guyanais dans l'Hexagone, qui sont confrontés, outre aux problèmes de ressources, aux pires difficultés pour trouver un logement. À l'insuffisan...
Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, le constat selon lequel notre pays a, en une génération, accumulé un retard fort préjudiciable dans la formation supérieure de sa jeunesse, est largement partagé. Les chiffres en la matière ont été maintes fois cités, et je ne les reprendrai pas à cette tribune, sinon pour citer celui de 40 % d'étudiants qui n'atteignent jamais la troisième année de licence : qui pourrait s'en satisfaire ? Il y a là un devoir pour notre pays d'agir afin d'adapter l'université française à un monde qui, lui, a, dans le même temps, évolué. La mondialisation a bouleversé tous nos systèmes traditionnels, et l'université ne peut échapper à toute confrontation. À l'heure où la concurrence entre les nations est vive, i...
Elle fait peur aussi à tous ceux qui en refusent les contreparties, à savoir la responsabilité et, en l'occurrence, l'évaluation comparée. Elle fait peur, enfin, à ceux et certains se sont succédé à cette tribune qui dissimulent, sous la bannière de l'égalité des chances pour les étudiants, la défense de corporatismes d'une autre époque. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) Cette première étape, madame la ministre, en appelle d'autres, et je salue votre volonté de ne pas vous enfermer dans une « loi cathédrale » qui voudrait tout régler d'un seul coup et qui, en fait, ne changerait rien, tout comme je salue l'attention que vous av...
... collègues, au cours de la campagne tant des présidentielles que des législatives, la société de la connaissance et du savoir est apparue comme un thème majeur pour notre pays. Si la recherche et les universités ont été des priorités pour bon nombre de candidats, nous le devons aux chercheurs et enseignants-chercheurs, aux personnels des organismes de recherche et des universités, mais aussi aux étudiants. Ils ont su rappeler aux politiques l'urgence et la nécessité de les replacer au coeur des projets politiques. Je tiens à les en remercier et à les en féliciter, car par leurs cris de colère, parfois, ils ont réussi là où, élus de tout bord, nous avions eu le plus grand mal à nous faire entendre. Si ce sujet est une priorité pour tous, nous n'apportons cependant pas les mêmes réponses. Les uni...
Le troisième danger ne se trouve pas dans ce texte mais dans vos déclarations et dans les mesures que la majorité a adoptées à l'occasion du « paquet fiscal », s'agissant des étudiants. J'aurais souhaité que votre projet de loi leur définisse enfin un vrai statut. Pour faire face à leurs besoins croissants, les étudiants sont conduits à prendre des petits boulots, avec la possibilité de défiscaliser offerte par la nouvelle loi, ou à emprunter pour ceux qui le peuvent, car seuls ceux qui ont choisi une filière sans risques de chômage y ont droit. Or, chaque étudiant doit pouvoi...
...i ne doit échapper aux questions qui sont les siennes, qui sont inhérentes à son nom même et que notre époque soulève avec plus d'acuité et plus d'exigence que jamais. Quel horizon ouvre-t-elle aux jeunes d'aujourd'hui et, indirectement, à la nation tout entière ? Comment, dans la multiplicité des disciplines enseignées, dans la diversité féconde de ses enseignants, dans la variété infinie de ses étudiants, peut-elle porter un message respectueux de chacun, et pourtant universel ? Question difficile, j'en conviens, mais incontournable, que ne doit pas faire oublier quelque illusoire succès arithmétique, fût-ce dans les classements internationaux. Question qui, si elle n'est pas explicitement posée, par et pour les enseignants et les étudiants, pourrait nous valoir la « meilleure » des universités,...
...sous des gouvernements différents, de gauche comme de droite, des progrès ont été faits : la création d'Edufrance, il y aura bientôt dix ans par Claude Allègre ; la mise en place des pôles de recherche et d'enseignement supérieur ; la décision de mettre en oeuvre le système LMD, la création des PRES et tout ce qui a été fait l'année dernière pour assouplir les conditions d'entrée et de séjour des étudiants étrangers en France. Beaucoup de travail a déjà été réalisé. Cependant, il reste un énorme travail à faire dans plusieurs directions. Tout d'abord, coordonner la promotion de l'enseignement français à l'étranger, l'accueil des étudiants et le suivi de leurs études. Le précédent gouvernement avant lancé le projet Campus France. Je souhaite, madame la ministre, connaître vos idées sur la mise en ...
... exprimées qu'en termes génériques. Nous savons que l'Université vient de loin. Je pourrais parler de celles de Tombouctou ou d'Al Qarawiyin, mais je me contenterai d'évoquer simplement la première organisation globale de l'université en France. Elle remonte quand même à 1806, cinq siècles après la création de la Sorbonne, collège fondé il est opportun de le rappeler pour faciliter l'accès d'étudiants pauvres à l'enseignement supérieur. Il y a deux siècles, l'Université était chargée « de l'enseignement et de l'éducation publique dans tout l'Empire ». Surtout, elle a reçu l'injonction « de diriger les opinions politiques et morales ». Tel n'était pas l'idéal de Condorcet qui, quelques années plus tôt, avait souhaité que l'instruction publique identique pour les garçons et pour les filles c...
Ils y trouveraient la veine imaginative et les élans permettant d'apporter les meilleures réponses aux nécessités de modernisation, de repenser les relations entre le savoir et le pouvoir, la liberté du corps professoral et les problématiques pédagogiques, l'inventivité de la subversion des étudiants et de la puissance stimulante de la raison critique. Ils pourraient aussi aider le pays à prospérer dans l'espace européen, l'arrimer aux nouveaux essors géopolitiques et l'entraîner dans des audaces fécondes. Au lieu de cela, vous cédez à la tyrannie de l'arithmétique ! Et lorsqu'on vous parle d'une université en Guyane, qui pourrait rayonner sur le bassin amazonien, vous répondez qu'il y a 1 ...
Les professeurs et les chercheurs ne sont pas des employés comme les autres. Madame la ministre, je partage avec vous un douloureux constat : nos universités ont souvent quitté l'élite mondiale ; les débouchés offerts à nos étudiants se font plus rares ; la recherche est hésitante : le taux d'échec traduit les dégâts d'une orientation insuffisante. Il convenait donc de réagir sans plus tarder et c'est votre mérite de l'avoir fait. Pourtant, avant d'évoquer les améliorations qui me paraissent utiles pour que votre projet de loi atteigne toute son efficacité, je voudrais revenir sur deux ou trois sujets qui me tiennent à coeu...
On dit qu'il existe un problème de taille. Mais dans le domaine de la technologie, le MIT occupe la première place alors qu'il ne compte que 6 000 étudiants. Cinq ou six établissements universitaires suisses, dont les deux écoles polytechniques, figurent dans les cent premiers du classement : ils n'ont en moyenne que 10 000 étudiants. J'ai quelques faiblesses pour l'université de Genève qui m'a formé : quand j'étais étudiant, le collège des professeurs de la faculté des sciences était déjà majoritairement composé de professeurs étrangers. Cela nous...
...00 emplois. C'est tout le problème du lien de l'université avec la société et le monde qui l'entoure qui est posé. Doit-on apprendre pour apprendre ou doit-il y avoir un but à l'apprentissage : l'insertion dans la vie économique et sociale ? En outre, il faut renforcer l'attractivité des carrières, revaloriser l'université aux yeux de l'opinion publique et redonner confiance aux enseignants, aux étudiants car, comme le disait le recteur de l'université de Louvain : « Les universités sont le bouillon de culture de l'épanouissement personnel et social. Elles contribuent à civiliser et à humaniser le monde ainsi qu'à augmenter la prospérité et le bien-être ». (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
... et de la transmission des savoirs est orthogonale à celle qui prévaut pour les produits marchands. Comme l'a rappelé un de mes prédécesseurs à cette tribune, leur organisation ne saurait être calquée sur celle de l'entreprise. De surcroît, vous nous proposez un président autonome par rapport aux corps intermédiaires de son établissement les enseignants-chercheurs, les personnels IATOSS et les étudiants , un président qui a finalement très peu de comptes à rendre une fois élu, un président qui peut être amené à renforcer les forts au détriment des faibles dans son établissement, soit par choix soit pour attirer des crédits privés supplémentaires. Vous nous proposez une organisation qui peut aboutir à la disparition des universités les moins prestigieuses parce qu'elles auront de moins en moin...
...nération qui entreprennent des études supérieures, environ 80 % sortent avec un diplôme alors que 20 % sont en échec. Cela impose donc des réformes et nous avons proposé des améliorations que votre majorité au pouvoir depuis plus de cinq ans n'a pas voulu ou n'a pas pu prendre en compte. Mais l'échec lors des études supérieures recouvre des situations diverses suivant le type de baccalauréat de l'étudiant : son taux est relativement faible pour les titulaires de baccalauréats généraux, plus important pour les étudiants titulaires d'un baccalauréat technologique, très important pour ceux qui ont eu un bac professionnel.
Madame la ministre, je tiens en premier lieu à vous remercier d'avoir conduit de main de maître ce projet de loi tant attendu. Vous avez su être à l'écoute des partenaires, tels la CPU et les syndicats d'étudiants et d'enseignants, ce qui a contribué à sa grande clarté. Je remercie également notre rapporteur pour son excellent rapport. Nous sommes satisfaits de constater avec quelle célérité et quel courage la majorité aura réussi, en deux ans, à réformer la recherche puis dans la foulée l'université. Car nous sommes conscients, les uns et les autres, que les universités et la recherche sont indissociabl...
Monsieur le président, peut-être étiez-vous dans cet hémicycle quand, en octobre 2004, j'interrogeais le ministre de l'économie et des finances d'alors, qui s'appelait M. Sarkozy, sur des propos qu'il était censé avoir tenus à New York vous allez tout de suite comprendre où je veux en venir, car cela a évidemment trait à nos travaux. Il devait en effet avoir déclaré, devant une assemblée d'étudiants et en présence de dizaines de journalistes français : « Je me sens étranger dans mon propre pays », cela en un temps où lui-même proclamait : « la France, on l'aime ou on la quitte. » L'ayant donc interrogé sur le point de savoir s'il avait vraiment tenu ces propos devant, je le répète, des dizaines de journalistes, imaginez que M. Sarkozy ne voulut point me répondre. Ce n'est qu'à la sixième in...
..une chose cependant m'étonne. L'objet du projet de loi, nous a-t-on dit et redit, est de valoriser le travail, car il y aurait un vrai problème à cet égard dans notre pays. Ainsi que nous l'avons fait remarquer sur tous les bancs de la gauche, il ne faut tout de même pas exagérer. Nos compatriotes ne sont ni des fainéants ni des oisifs. Quoi qu'il en soit, si l'on veut valoriser le travail des étudiants, la première priorité ne serait-elle pas de les inciter à se concentrer sur leur travail, c'est-à-dire à étudier et à se consacrer à leur réussite scolaire ? Dans un pays où faire des études n'est pas toujours une chose simple et où la réussite, que ce soit à l'université ou dans d'autres cursus n'est pas toujours au rendez-vous, ne devrions-nous pas avoir justement comme première priorité, que...