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Interventions en hémicycle de Pierre Méhaignerie


1293 interventions trouvées.

C'est la raison pour laquelle, si l'on veut être sérieux, on ne peut voter et je ne le ferai donc pas aucun des quatre amendements en discussion. Mais je souhaite, monsieur le ministre, que le sujet soit examiné lors de la loi de finances.

Nous sommes tout de même loin, monsieur Muzeau, de la parodie et on ne peut pas dire qu'un travail de qualité n'a pas été engagé.

Rappelons que la commission a préparé cette réforme en amont pendant trois mois, avec un important programme d'auditions, auxquelles vous avez d'ailleurs très largement participé, ouvertes à l'ensemble des commissaires

Cela ne s'est pas limité à une mission d'information : il y a eu trente-deux auditions entre le mois de février et le mois de juin, et quarante-trois heures de réunion.

Nous avons entendu les ministres à plusieurs reprises. J'ai fait en sorte que la discussion du projet de loi en commission dure le temps nécessaire à un débat de qualité.

Comme la tradition l'exige ! Contrairement à l'habitude, l'audition des ministres a été suivie d'une nouvelle discussion générale, qui a duré six heures trente.

Il faudrait remonter loin dans les annales pour trouver un débat aussi long. Enfin, nous avons discuté de 434 amendements pendant dix-huit heures trente. Autant de raisons qui me conduisent à rejeter ce renvoi en commission. Cela dit, monsieur Muzeau, je rends hommage à votre sincérité

et je vais vous répondre sur quelques points. Vous avez affirmé à juste titre que la part du travail dans la valeur ajoutée avait diminué de 9 % ; mais c'était entre 1983 et 1988, vous étiez vous-mêmes au gouvernement. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP. Protestations sur les bancs du groupe GDR.) Ce sont des faits !

Je ne rappelle que des faits. Depuis quinze ans, la part du travail est restée absolument stable

et, aussi bizarre que cela puisse paraître, elle est plus grande en France et aux États-Unis qu'en Allemagne et que dans d'autres pays européens.

Vous prétendez ensuite que nous abandonnons le modèle du Conseil national de la Résistance et que nous mettons à bas le modèle social. Or nous sommes le seul pays où les prestations sociales ont augmenté de 5,4 % en 2009. Aucun autre pays européen n'a vu une telle augmentation. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Vous parlez de cho...

Ce sont des faits, auxquels il faut simplement réfléchir. Enfin, vous avez raison, monsieur Muzeau, d'aborder le problème des ouvriers dans la société française, et je partage avec vous cet objectif. Puis-je rappeler simplement qu'en 2002, avant la réforme de François Fillon, de nombreux ouvriers travaillaient 44 ou 45 ans ?

Aujourd'hui, sur les 110 000 personnes qui vont partir à la retraite, bon nombre seront des ouvriers.

Prenez garde : vos comparaisons ne vont pas forcément dans le sens que vous souhaitez. Telles sont les raisons, chers collègues, pour lesquelles je pense qu'il faut rejeter cette motion de renvoi en commission. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur plusieurs bancs du groupe NC.)