Je veux faire quatre observations pour justifier l'inscription de la défense des langues régionales à l'article 2 de la Constitution.
Tout d'abord, cette inscription ne porterait pas atteinte à la prééminence du français, puisque celle-ci est réaffirmée.
Ensuite, ce choix donnerait une plus grande force aux effets juridiques de cette reconnaissance car nous ne voulons pas nous contenter, comme le disait Jean-Jacques Urvoas, d'un effet déclaratif.
Troisièmement, cette position dans la Constitution donnerait une place prééminente à des langues régionales dont les locuteurs ont pu considérer, à juste titre, qu'ils n'étaient pas suffisamment reconnus.
Enfin, à l'heure ou l'anglais est devenu la langue internationale, le français va mécaniquement, comme l'allemand ou l'italien, se transformer en langue minoritaire. Notre capacité à défendre notre langue comme langue minoritaire dans le monde sera mesurée à l'aune de la défense de nos langues régionales, devenue en quelque sorte une préfiguration de la défense du français et de sa place internationale.