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Les langues régionales sont bien des langues, c'est ce qu'affirment les linguistes. Claude Hagège et bien d'autres reconnaissent ainsi la qualité de langue au corse, au picard ou au breton, sans évoquer le basque ou l'occitan. La République n'est pas menacée dans son unité par une ratification de la Charte européenne des langues régionales alors même que l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, l'Espagne, la ...
Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, je suis très heureux qu'un tel débat soit organisé aujourd'hui. Les difficultés que j'ai eues pour m'inscrire prouvent d'ailleurs qu'il suscite le plus grand intérêt. Né à Perpignan, j'ai parlé le catalan dans mon enfance. J'ai donc eu très tôt la possibilité d'apprécier les nuances de cette langue, sa sensibilité et ses spécificités au point que certains mots ne peuvent être traduits en français. Cet acquis du plus jeune âge représente à mes yeux une richesse incontestable pour un individu. Aujourd'hui député de l'Hérault, je suis confronté au problème de l'occitan. J'ai découvert l'occitan au travers des radios associatives, très actives dans notre région, mais également des écoles « c...
Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, avec la majorité des collègues du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et apparentés, nous avons au début de l'année déposé une proposition de loi constitutionnelle tendant à la reconnaissance des langues régionales. Elle visait à compléter le premier alinéa de l'article 2 de la Constitution par ces simples mots : « dans le respect des langues régionales qui font partie de notre patrimoine » afin de permettre la ratification par notre pays de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Mais que de réticences et de résistances à ces quelques mots ! Depuis l'édit de Villers-Cotter...
Ce principe, en effet, ne saurait s'arrêter aux frontières. Depuis Prosper Mérimée, nous avons pu concevoir la sauvegarde d'un patrimoine matériel, renforcé et reconnu par la loi Malraux, mais qu'en est-il des langues et des cultures comme patrimoine vivant à préserver ? Que faire ? En Corse, la loi du 22 janvier 2002 fruit du processus de Matignon cher à Lionel Jospin a confié à l'Assemblée de Corse le soin d'élaborer un plan de développement de la langue et de la culture corses. Sont entre autres proposés trois heures hebdomadaires d'enseignement à tous les niveaux, la généralisation du bilinguisme à l'...
Je suis convaincu, madame la ministre, qu'en intégrant dans notre ordre la Charte des langues régionales et minoritaires vous rendrez nos identités plus riches, les Français plus ouverts, notre pays plus grand et, au fond, plus généreux. Nos langues régionales sont les saveurs et les couleurs de la France, sa vérité et son authenticité. Sur le plan symbolique, pour nos régions, la France est la mère Patrie. Alors, comme en Corse, disons : « O Ma, parla mi corsu ! » « Maman, parle-moi...
Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, l'occasion nous est donnée aujourd'hui de débattre des langues régionales. Cette volonté du Premier ministre est, pour nous, un premier pas vers leur reconnaissance. En effet, elles ont été trop longtemps méprisées ou ignorées par notre nation, qui prône, par ailleurs, la diversité culturelle dans le monde. Cette initiative du chef du Gouvernement est aujourd'hui à souligner. Des collègues comme Marc Le Fur, Camille de Rocca Serra et d'autres nous ont bien ...
J'évoquerai ici les chiffres disponibles pour l'académie de Toulouse et l'enseignement de l'occitan en 2007 : 1 780 élèves suivent leur scolarité en section bilingue, 600 en immersion dans les calandretas ; plus de 40 000 élèves suivent un enseignement extensif de la langue, c'est-à-dire une sensibilisation avec, en moyenne, une vingtaine de séances par an. Une thèse soutenue par une étudiante de troisième cycle, fin 2007, à l'Université de Toulouse II-Le Mirail, souligne le développement des compétences métalinguistiques par les élèves suivant cet enseignement, lesquelles permettent des résultats supérieurs aux évaluations régionales et nationales en français, en m...
Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, trente et un départements français, peuplés de 15 millions d'habitants, appartiennent linguistiquement à l'Occitanie. Si le nombre des locuteurs quotidiens représente aujourd'hui moins de 10 % de cette population, la compréhension de la langue existe pour 20 %. Toutes les enquêtes, même pour des régions d'Occitanie éloignées de son coeur historique, telle l'Auvergne, démontrent qu'une large majorité de cette population est favorable au maintien et au développement des efforts tendant à propager l'enseignement de la langue et son utilisation dans les médias, la vie quotidienne, les créations artistiques et littéraires. À Béziers, au pr...
Une dynamique s'est créée, malgré le recul de la transmission familiale d'une langue et d'une culture séculaires. Des troubadours du XIIIe siècle à Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904, cette langue a nourri de prestigieuses créations poétiques diffusées dans l'Europe entière, tout en continuant à dire dans les moindres chaumières « l'eau, le vent, le travail et l'émotion des hommes », comme l'écrit si bien Claude Marti. Aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers...
Et ce sont des régions socialistes Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon qui ont voté récemment des plans de développement de la langue et de la culture occitanes (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire)
Non, l'apprentissage et la diffusion de l'occitan ne relèvent pas d'un registre de nostalgie ni d'archaïsme ! Les touristes et les hommes d'affaires qui se rendent à Barcelone peuvent observer en direct que l'accès au catalan est immédiat pour tout pratiquant de la langue d'oc ! Ainsi se trouvent vérifiées les intuitions exprimées dès 1911, au cours d'un voyage à Lisbonne, par un grand socialiste, mais aussi un grand penseur reconnu et révéré bien au-delà de notre seule famille politique : Jean Jaurès.
Il écrit dans La Dépêche du Midi, le 15 août 1911 : « Quelle joie et quelle force pour notre France du Midi si, par une connaissance plus rationnelle et plus réfléchie de sa propre langue et par quelques comparaisons très simples avec le français d'une part, avec l'espagnol et le portugais d'autre part, elle sentait jusque dans son organisme la solidarité profonde de sa vie avec toute la civilisation latine. »
Monsieur le président, permettez-moi, tout d'abord, de dire combien je me réjouis que, dans cet hémicycle, mon patronyme flamand soit toujours prononcé correctement ! Madame la ministre, mes chers collègues, je souhaite d'abord exprimer toute ma satisfaction quant à la tenue de ce débat sur les langues de France, le premier de la Ve République concernant cette thématique. Il est donc important que la représentation nationale se penche sur cette composante essentielle de notre société. En effet, s'exprimer sur les langues patrimoniales, c'est mettre en avant la richesse culturelle de notre pays, c'est promouvoir les particularités qui font la diversité de l'Hexagone, c'est aussi s'intéresser a...
...exposer mais nous protéger de la concurrence entre États à l'intérieur de l'Union européenne, concurrence vive qu'il faudra atténuer en construisant des règles sociales ou fiscales nouvelles, et de la concurrence mondiale. Enfin, il faut que cette Europe nouvelle qui s'annonce avec le traité de Lisbonne respecte la devise de l'Union européenne, « unis dans la diversité ». Elle doit respecter les langues, les États et la diversité. En conclusion, ce traité représente une avancée importante. Vous avez compris que j'y suis favorable, mais tout dépendra de l'usage que l'on en fera. Souhaitons que la France joue à nouveau un rôle majeur dans sa mise en oeuvre et sache en faire l'instrument de la démocratie, de l'équité et de la diversité. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union...
Je signale que nous avons malencontreusement oublié d'inscrire le nom de Simon Renucci parmi la liste des cosignataires de cet amendement. Le 7 mai 1999, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires a été signée. Or, le 15 juin 1999, le Conseil constitutionnel, saisi par le Président de la République, a expliqué que nous ne pouvions ratifier cette charte en raison du premier alinéa de l'article 2 de la Constitution. Par la suite, lors de l'examen de différents textes, nous avons essayé d'y revenir, regrettant que la démarche engagée en 1999 soit restée lettre mor...
De plus, comme chacun le sait, le Président de la République a pris l'engagement d'ouvrir un débat sur la réforme de nos institutions, et c'est la raison pour laquelle et cette raison me paraît la plus importante l'adoption de ces amendements me paraît tout à fait inopportune. En revanche, une réflexion au sein de notre assemblée sur la question des langues régionales se justifie pleinement (« Eh oui ! » sur divers bancs) car les langues régionales font partie du patrimoine de notre pays et, à ce titre, elles méritent d'être préservées et transmises.
C'est un débat politique aux niveaux national, régional et départemental, et une question d'identité. Les langues régionales posent bien d'autres questions, mais faut-il, pour autant, aller jusqu'à modifier notre Constitution ? Je viens d'ailleurs d'entendre dire qu'il faut ratifier la Charte parce que les quelques dizaines d'objectifs visés peuvent d'ores et déjà être atteints. On voit la limite de ce raisonnement. Si l'on est en mesure aujourd'hui d'atteindre ces objectifs, faut-il pour autant ratifier la...
...dent, pour la commission des lois, la sagesse commande de s'en tenir au chemin tracé, qui est approuvé par un grand nombre d'entre nous, dans la majorité et même au-delà : il s'agit de permettre la révision constitutionnelle, préalable indispensable à la ratification du traité de Lisbonne. Par ailleurs, j'appelle l'attention du Gouvernement sur la nécessité d'un débat sur le rôle et la place des langues régionales dans notre pays, dont elles sont une part du patrimoine. Nous attendons sa réponse. Lorsque le débat aura lieu, il nous dira quelle sera sa politique et l'action qu'il entend mener, avec les collectivités. Le cas échéant, il nous proposera une révision constitutionnelle. Mais ne nous abritons pas derrière cette révision : ce n'est pas en inscrivant dans la Constitution la Charte europ...
...us allons modifier la Constitution française pour un fait on ne peut plus majeur : le Parlement va adopter un texte qui ne l'avait pas été par le peuple français. Ne peut-on en profiter pour rattraper ce grand retard et faire ce que nous aurions dû faire depuis longtemps et que beaucoup de pays voisins ont déjà fait en levant l'embargo qui, dans notre Constitution, empêche l'apprentissage des langues régionales ? Ce n'est pas un retour vers le passé. Comme vient de l'indiquer excellemment M. Méhaignerie : c'est notre tradition, notre culture, notre histoire, notre patrimoine, et la France n'a pas à en rougir. Si elle a du souci à se faire, c'est plutôt au sujet de l'anglais, qui gagne chaque jour davantage de terrain et qui, d'ici à dix ans, sera la langue unique dans la Communauté européenn...
Pourtant, il n'y a pas de sujet plus européen que celui des langues régionales, pour une raison très simple : je signale au président Warsmann que, depuis 1993, tout État adhérant à l'Union européenne doit obligatoirement signer la Charte.