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... monsieur le rapporteur de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, mes chers collègues, « J'avais vingt ans. Je ne laisserai jamais personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. » Ces mots très durs de Paul Nizan ont cela d'universel qu'ils pourraient parfaitement être prononcés aujourd'hui, pour refléter une réalité trop souvent douloureuse : le malaise croissant des étudiants. Mis en lumière lors de la crise du CPE, ce malaise, qui confine parfois au mal-être, peut s'expliquer non seulement par des conditions de vie pas toujours satisfaisantes et des difficultés d'insertion dans l'emploi, mais aussi par un manque de confiance dans l'avenir. Comment une société moderne comme la nôtre peut-elle accepter cela ? Les années qui suivirent Mai 68 ont suscité d'immenses es...
...e capitale européenne sans université européenne. La future université unique de Strasbourg, qui regroupe les trois universités strasbourgeoises actuelles, pourrait être créée dès le 1er janvier 2009. Les neuf conseils des trois universités ont voté à une forte majorité en faveur de ce projet. Cette université, qui deviendra l'une des grandes, sinon la plus grande, de notre pays, comptera 43 000 étudiants, dont près de 20 % d'étrangers, et 4 000 à 5 000 enseignants, chercheurs et personnels administratifs. Ce projet de fusion, véritable laboratoire expérimental, rendra service à toute la communauté universitaire de France en constituant un modèle dont pourront s'inspirer d'autres sites universitaires. Je pense notamment aux universités d'Aix-Marseille qui ont annoncé leur intention de se réunifie...
...i relatif aux libertés et responsabilités des universités. Pourquoi plus de libertés et de responsabilités certains diront plus d'autonomie pour nos établissements d'enseignement supérieur ? La raison principale réside, sans aucun doute, dans la nécessité de pouvoir prendre les bonnes décisions au niveau le plus pertinent. Plus libres, nos universités pourront mieux répondre aux attentes des étudiants et du monde professionnel. Elles seront en capacité de relever les défis de l'économie de la connaissance et de la mondialisation. Plus responsables, elles pourront être plus réactives et elles construiront les partenariats qui leur permettront d'aller résolument de l'avant. Plus de libertés et plus de responsabilités pour nos universités, c'est une bonne nouvelle pour notre pays qui, à l'instar...
...t, à l'heure actuelle, les plus mal préparées pour affronter les règles du jeu de la mondialisation et de la nouvelle économie. Le constat sur la crise des moyens de l'université est connu. Nous avons fait le choix de dépenser beaucoup dans le secondaire et de délaisser par conséquent nos universités. Mme la ministre vient de le rappeler : la France consacre 6 700 euros de financement public par étudiant, contre 10 700 euros par lycéen. Certes, tel ou tel ne manquera pas de nous faire observer qu'il eût fallu un collectif budgétaire pour donner immédiatement à l'université les moyens de se réformer. (« Évidemment ! » sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
...ront dans la transparence, avec le contrepoint de l'État. Tout est public, en effet, dans les délibérations des instances. Le contrôle de légalité du recteur sera effectué de manière annuelle. Quant au contrepoint de l'État, la politique contractuelle prendra, je l'espère, un nouveau tour. L'État disposera ainsi d'une meilleure évaluation en matière de recherche et d'insertion professionnelle des étudiants, comme il pourra aussi affiner ses critères de péréquation. Ainsi, l'intégration de données socio-économiques permettra aux universités qui consentent, pour recruter leurs étudiants, un effort en matière de diversité socioculturelle, d'être payées de retour par la dotation d'État. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) C'est là un point essentie...
...e désengage et n'aborde pas les sujets de fond sur lesquels cette réforme pouvait être bâtie. J'évoquerai trois points, déjà évoqués au cours du débat, qui représentent autant de freins à la mise en oeuvre de ce qui devait être, selon les mots du Président de la République, une « mission absolument prioritaire au sein du Gouvernement ». Le premier est la lutte contre la précarité dont souffrent étudiants et jeunes chercheurs, à laquelle s'ajoute la dérive induite par la création d'emplois contractuels. La précarité financière oblige les plus démunis à travailler dans des conditions difficiles, qui les privent d'une réelle implication dans leurs études. Les difficultés sociales imposent d'autres mesures et d'autres moyens d'accompagnement que ceux qui sont proposés, notamment un accompagnement mé...
... et que la réforme de l'université est une nécessité vitale. Le défi que la France doit enfin relever, avec lucidité et courage, consiste à redonner à l'université un niveau d'excellence qui lui permettra de figurer dans la bataille mondiale de l'intelligence, de plus en plus exigeante. Nous devons y parvenir en engageant le chantier de l'enseignement supérieur, confronté au défi de la masse des étudiants dont nous savons bien qu'ils n'ont pas tous vocation, même s'ils sont bacheliers, à poursuivre un cursus universitaire qui se doit de rester exigeant. Beaucoup d'enseignants considèrent qu'il est plus que temps de proposer des solutions au défi de la démocratisation et de la massification de l'université, une massification, qui pour nombre de spécialistes, va à l'encontre d'une réelle démocratis...
...és développées se joue sur leur capacité de conception, d'innovation, et de création, c'est-à-dire sur leur matière grise. Nos universités sont donc vitales, mais elles sont malades d'une massification mal maîtrisée et d'une mondialisation à laquelle elles ne s'étaient pas préparées. Déclassées par rapport à leurs concurrentes européennes, asiatiques et américaines, elles n'assurent plus à leurs étudiants les perspectives qu'ils attendent. Je voudrais ensuite vous féliciter, madame la ministre, pour cette ouverture d'esprit et ce pragmatisme dont vous faites preuve depuis que ce dossier est entre vos mains. Trouver des solutions suffisamment fortes pour avancer et suffisamment raisonnables pour éviter tout emballement, ce n'est pas un exercice facile. Vous y réussissez excellemment. (Murmures su...
et un nouveau rapport à la décision pour les communautés universitaires. Ce changement d'attitude devrait permettre demain d'aborder des questions qui sont, aujourd'hui encore, taboues. Je souhaiterais en évoquer rapidement deux : celle de l'orientation des étudiants et celle des droits d'inscription.
En matière d'orientation, les étudiants ont trop longtemps été trompés et, quand ils découvrent la vérité, il est souvent bien tard. Cette vérité, c'est qu'au nom du refus de la sélection, l'orientation est aujourd'hui terriblement lacunaire. Les premières victimes de cette carence sont les étudiants eux-mêmes, qui prennent une mauvaise route et vont alors à l'échec puisque même l'obtention d'un diplôme ne leur offre pas toujours l'ac...
Il nous a semblé, en effet, que la désignation par le nouveau président des personnalités extérieures sera un choix stratégique fort. Ainsi, le président et son conseil d'administration choisiront probablement des scientifiques de renom si leur projet universitaire est celui de l'excellence scientifique. À l'inverse, l'université qui se donnera pour priorité première d'insérer les étudiants dans la vie active choisira plutôt de multiplier les nominations de chefs d'entreprise. Afin de faciliter l'émergence de projets universitaires, la commission a adopté un amendement proposant de limiter la prime majoritaire à la seule liste des professeurs. Nous y reviendrons. D'autres amendements ont été adoptés, dont je ne ferai pas la liste. Nous aurons l'occasion, au fil du débat, d'en dis...
Je termine, monsieur le président. Madame la ministre, ce que redoutent plus que tout les acteurs de la vie universitaire que j'ai rencontrés à Saint-Étienne, pôle universitaire pluridisciplinaire de taille moyenne avec ses 14 000 étudiants et ses 1 300 personnels je pense en particulier au personnel IATOSS dont nous avons peu parlé ce soir , c'est que l'État se désengage, qu'il ne joue pas son rôle de garant de la solidarité et de l'aménagement harmonieux du territoire,
...président d'une communauté d'agglomération, je suis surpris que des présidents d'université ne prennent pas contact avec moi alors que j'ai tenté d'établir ce lien. Ces contacts réguliers avec les collectivités ou avec les entreprises sont une condition de la réussite. L'horizon à cinq ans, c'est aussi une insertion professionnelle facilitée qui réduise le sentiment de déclassement de beaucoup d'étudiants. Si nombre d'entre eux s'engagent dans une idéologie dépassée, c'est peut-être en raison de ce sentiment : à nous de participer au rétablissement de la confiance. À cet égard, je dois dire que la plupart des centres d'information et d'orientation me paraissent aujourd'hui très peu adaptés à leur fonction souvent pour des raisons liées à la formation.
Pourra-t-on créer d'ici cinq ans un observatoire des parcours d'étudiants ? Je sais que quelques universités ont fait des progrès, mais, si nous voulons parvenir à une meilleure connaissance du parcours des étudiants, je crois que la CNIL pourrait nous aider un peu plus. Nous devons, enfin, mener une réflexion sur les 23 milliards d'euros de la formation professionnelle nous l'avons dit en commission. La formation continue à l'université en est, en effet, à ses déb...
...ur le rapporteur, mes chers collègues, oui, je crois que ce débat est important pour notre assemblée et pour la législature qui commence. Je voudrais d'abord rendre hommage à la communauté universitaire. Les professeurs, les enseignants-chercheurs, les chercheurs, les personnels administratifs ou techniques ont été confrontés ces dernières années à une massification très importante du nombre des étudiants. Et cette croissance extrêmement rapide s'est faite, comme vous l'avez rappelé, madame la ministre, avec des moyens financiers relativement limités. Ainsi, le rapporteur nous donnait-il tout à l'heure les chiffres de l'OCDE, qui nous place sous la moyenne de ses membres en matière de crédits consacrés à l'université et aux étudiants de premier cycle. Je voudrais aussi rendre hommage aux collect...
...litain, notamment jusqu'aux départements français d'Amérique. Il est, certes, urgent de rénover une législation qui a plus de vingt ans, mais il est tout aussi urgent de donner des moyens suffisants et adéquats aux universités qui assurent outre-mer une mission de service public qui ne se limite pas à la formation générale. En effet, l'université des Antilles et de la Guyane, forte de ses 13 117 étudiants et de ses formations en médecine, géographie, histoire, chimie, mathématiques, informatique, langues, littérature étrangère, droit et sciences économiques notamment, assume déjà et de manière importante une mission fondamentale de préparation des jeunes à l'emploi et à une insertion professionnelle plus valorisante. Ces deux missions complémentaires font de l'université Antilles-Guyane un bâtis...
...par la commission des affaires culturelles de notre assemblée. La réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche devrait avoir pour première priorité la lutte contre la précarité. Le constat est connu et les solutions existent : il y a moins d'un an, un député UMP, aujourd'hui porte-parole du Gouvernement, présentait un rapport d'information très complet sur la situation de précarité des étudiants. Certes, ce chantier est renvoyé à plus tard, madame la ministre, mais l'aborder dans le cadre de la réforme des universités et de la recherche aurait été un signe fort. Pour s'attaquer à la précarité, il faudrait revoir la structure des bourses dont on sait qu'il ne suffit pas de les augmenter et réfléchir à un revenu étudiant. Il faudrait également remédier aux difficultés rencontrées par ...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, l'OCDE nous range parmi les pays développés qui dépensent le moins pour leurs étudiants. En 2005, la France dépensait 6 800 euros par étudiant, alors que la moyenne des pays développés était supérieure à 9 000 euros. À peine plus de 1 % de notre PIB est consacré à leur formation, contre 1,7 % pour l'ensemble de l'OCDE et 2,7 % pour les États-Unis. Là se trouve, pour l'essentiel, l'explication du mauvais classement de nos universités et de leur manque de compétitivité. Or le malais...
...ités dont les moyens étaient inégaux sont devenues concurrentes, ce qui a provoqué de graves inégalités territoriales. Si l'autonomie universitaire utile et nécessaire, je le répète consiste à établir une concurrence entre des universités de tailles différentes et disposant, surtout, de moyens très dissemblables, on aboutira inéluctablement à l'aggravation des inégalités de chances entre les étudiants, mais aussi entre les territoires. Il suffit d'imaginer un instant les abondements privés dont bénéficieront les fondations de certaines universités d'un département où sont installés les sièges sociaux de grandes entreprises en comparaison de petites universités celle de Corte, par exemple pour comprendre qu'il est impératif que l'État assume pleinement son rôle. L'autonomie est toujours u...
...us avez parlé d'unanimité au Sénat sur ce point. Nous aurons l'occasion d'émettre un certain nombre de réserves à cet égard, s'agissant notamment du pouvoir des présidents d'université. Je vous ai bien écoutée, madame la ministre. Mais il n'en reste pas moins qu'il faudrait mettre en oeuvre une vraie réforme de l'université. Celle-ci est attendue par tous les citoyens, et en premier lieu par les étudiants et les universitaires. Une vraie réforme nécessiterait un travail approfondi avec l'ensemble des partenaires, syndicats d'enseignants, d'étudiants, ou présidents d'université. Si nous sommes d'accord sur le constat, c'est sur les mesures à prendre pour relever le défi de l'excellence universitaire française qu'apparaîtront sans doute certaines divergences. Une vraie réforme mériterait préciséme...