On me rétorque que l'enfant en question n'aura pas de père. Il arrive que la vie impose ces circonstances sans même qu'il y ait eu assistance médicale. Il arrive aussi, malheureusement, que cela ait des conséquences, y compris psychologiques, sur les enfants concernés – et je sais de quoi je parle. Peut-on pour autant affirmer, dès lors que la volonté du père et de la mère était claire, que la femme qui le désire n'a plus le droit – car nous faisons le droit – de « prolonger » cette volonté. Pour notre part, avons-nous le droit d'interdire par la loi ce que la nature n'interdit pas ? Avons-nous le droit d'interdire ce que la nature interdit parfois ?
Le droit doit protéger le plus faible, qui peut se trouver dans cette situation accidentellement ou volontairement. Certes, l'enfant a des droits, mais la nature le prive souvent de ses droits. Lorsque la volonté parentale est affirmée et que le projet parental existe, je ne crois pas que le droit que nous disons ici doive venir s'interposer ; il faut simplement que nous laissions le choix.