Les propos de M. Chassaigne sur la responsabilité me rappellent une situation que nous avons connue en Bretagne entre 1996 et 2000, lors du premier épisode de la crise de la « vache folle ». Les marchands d'aliments pour animaux ont alors fait le tour des exploitations pour inciter les agriculteurs à produire du poulet, la viande blanche, selon eux, étant amenée à connaître un essor extraordinaire : le poulet serait un véritable eldorado.
Or, la crise passée, la consommation de viande bovine est redevenue normale et la viande de poulet n'a pas trouvé son marché. Les producteurs se sont retrouvés seuls face au Crédit agricole. Quant aux commerciaux, dont l'objectif, en réalité, avait été d'écouler les excédents de céréales et d'aliments d'élevage issus d'usines en surcapacité, ils n'étaient plus là.
Dans une telle situation, le paysan est seul, même lorsque la responsabilité de ses ennuis est largement partagée.