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Absolument, mon cher collègue. De même, M. Bouvard l'a rappelé, l'Allemagne a refusé tout mécanisme d'ajustement en cas de défaillance d'un des pays membres, considérant que chacun devait être responsable de sa situation économique et financière. Cela explique les difficultés à répondre aux demandes de la Grèce. Notre voisin n'est à l'évidence pas sorti de cette conception même si, depuis, les économies européennes n'ont cessé de diverger. Non seulement le temps n'a pas rapproché les économies membres de l'euro, mais la crise a accentué les différences. Les critères de stabilité financière et budgétaire qui devaient accompagner la création de l'euro n'ont jamais été réellement satisfaits, même avant la...
...u. Autre aspect beaucoup plus difficile : les déséquilibres commerciaux, les déséquilibres de compétitivité entre les pays. Deux types d'économies cohabitent en zone euro. On trouve d'abord des économies de rattrapage, celles des pays qui accusent un certain retard. Songez à l'Espagne quand elle a intégré la Communauté économique européenne en 1986 quel chemin parcouru ! ou au Portugal, à la Grèce qui nous avait rejoints un peu avant. C'est le cas aujourd'hui de pays comme la Slovénie ou la Slovaquie où l'inflation est souvent, pour des raisons historiques, supérieure à la moyenne, au risque de dégrader leur compétitivité donc leur solde commercial. La seconde catégorie se compose des économies beaucoup plus matures, avancées, comme celles de l'Allemagne ou de la France. Nous devons donc ...
modérément apprécié, si vous voulez, même si j'ai trouvé et je me tourne vers Jérôme Cahuzac notre discussion constructive. Nous devons donc poursuivre dans cette voie. Autant vous avez eu raison, madame, j'y insiste, de dire ce que vous avez dit, autant je trouve que la chancelière a aujourd'hui raison de dire que nous devons demander des contreparties réelles, sévères à la Grèce.
...e véritable gouvernance économique de la zone euro. Si on veut échapper à l'alternative que j'ai évoquée soit les déficits, soit la récession , il faut donner aux institutions communautaires une véritable capacité d'intervention et de soutien à l'économie européenne. Cela passe par une augmentation significative du budget européen. L'Europe vient de débloquer 80 milliards sur trois ans pour la Grèce. Le budget européen atteint aujourd'hui quelque 800 milliards sur sept ans, et il est possible de l'augmenter significativement pour en faire un véritable instrument de relance économique au niveau européen. De même, il faut donner à l'Union la possibilité d'emprunter pour soutenir les pays qui en ont besoin, comme la Grèce aujourd'hui. C'est en donnant à l'Union des capacités d'intervention écon...
Madame la ministre, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, à défaut de faire l'unanimité, ce projet de loi suscite un assez large consensus pour au moins trois raisons. D'abord, défendre la Grèce, c'est défendre la zone euro, c'est défendre l'euro, c'est-à-dire notre monnaie. Et si nous avons abandonné, en passant du franc à l'euro, une souveraineté monétaire exclusive, la souveraineté partagée sur l'euro ne doit pas nous rendre moins ardents dans sa défense. Nombre d'entre-nous souscrivent à cette idée. Ensuite, ce faisant nous aidons la Grèce, pays auquel nous lient des traités interna...
Reconnaissons que le taux qui a été fixé pose questions. Avant de les poser, et pour essayer d'être le plus objectif possible, rappelons deux éléments. Premièrement, sans l'aide de la zone euro, ce n'est pas à 5 % que la Grèce devrait emprunter, mais à beaucoup plus. Avant de critiquer ce taux, prenons quand même conscience que sans ce plan, les choses seraient encore plus terribles pour ce pays ami. Deuxièmement, et tous ceux qui se sont penchés sur cette question peuvent en témoigner, ce taux est assez proche de ce que le Fonds monétaire international s'efforce de faire. Et que je sache, l'action de ce dernier vise ...
...dotique. Les spéculateurs n'attaquent plus une monnaie, ils attaquent un État, avant le prochain épisode, qui s'appellera Portugal, Irlande, Espagne. Et à quand le tour de la France ? Et peu importe la monnaie dans laquelle les spéculateurs récupèrent les profits de leurs turpitudes. Cette crise est grave : c'est la crise d'un système, de votre système. D'un système à bout de souffle ! Sauver la Grèce, dites-vous ? Non, sauver les créanciers de la Grèce sans qu'ils n'aient à contribuer au financement de leurs propres turpitudes. Leurs noms : Société générale, Crédit agricole, BNP, Deutsche Bank, Hypobank, Crédit suisse. Et il y en a dont on ne parle pas : ce sont les fabricants d'armes allemands et français, qui ont des créances très importantes. Nous y reviendrons, mais vous êtes parfaitement...
...es de draps de votre grand-mère, quelques titres d'emprunts russes que vous n'avez pas réussi à vous faire rembourser, que vous allez nous faire sortir les mouchoirs de la poche ! J'espère que vous avez d'autres titres, et en particulier des titres de gloire : cela vaut toujours mieux que les actions qui se développent au détriment de ceux qui les font prospérer dans les entreprises. L'aide à la Grèce rapportera 160 millions d'euros à la France, environ 240 millions à l'Allemagne, et près de 700 millions d'euros à l'ensemble des pays prêteurs. De la solidarité, ça ? Non ! C'est de l'usure au petit pied ! Vous êtes âpres, inexorables. Prenons-en pour preuve les contreparties exigées de ceux à qui vous prêtez, les banques en 2008-2009, le peuple grec maintenant. Faisons la comparaison. Votre g...
...ers collègues, de cet aphorisme d'Étienne de La Boétie : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. ». Notre peuple, pas plus que le peuple grec, n'a vocation à vivre à genoux. Malheur à ceux qui veulent lui imposer cette posture ! Mes chers collègues, parce que vous avez l'occasion de vous lever au nom de tous ceux que vous représentez dans cet hémicycle, parce que ce n'est pas la Grèce qui a une dette envers nous, mais parce que c'est toute l'Europe qui a une dette envers le peuple grec, je vous demande, en votre âme et conscience, de réfléchir. Pensez à notre histoire ! Pensez aux ponts qui se sont établis entre nous dans les moments les plus difficiles de notre histoire ! À ce moment-là, vous ferez le bon choix en votant cette motion de renvoi en commission, parce qu'il y a d...
Je serai très bref. En effet, l'excellente démonstration de notre collègue Jean-Pierre Brard se suffit à elle-même pour expliquer le vote des députés communistes et républicains. Nous voterons évidemment cette motion de renvoi en commission, comme nous voterons contre le plan soumis par le Gouvernement aujourd'hui à l'Assemblée nationale et abusivement qualifié de plan d'aide à la Grèce. Il s'agit d'un dispositif dont l'objectif est de renflouer les marchés financiers, de venir au secours des créanciers de la Grèce, et non du peuple grec, de sauver les banques qui ont enfoncé la Grèce dans la crise en spéculant sur la dette publique de ce pays. Au passage, l'État français, de la manière la plus immorale qui soit, envisage de tirer bénéfice de cette opération en encaissant 160 m...
...commission des finances, mes chers collègues, comme nous l'avons dit en commission la semaine dernière, le groupe socialiste considère que, dans la situation actuelle, la priorité est d'agir vite. Il fallait enrayer un processus spéculatif qui pouvait mettre en danger l'ensemble de la zone euro. Aussi, dès la réunion de la commission, nous avons indiqué que nous soutiendrions ce plan d'aide à la Grèce, même si nous n'étions pas d'accord sur toutes ses modalités. L'Europe a trop tardé à intervenir et chaque jour perdu a été malheureusement un jour gagné pour la spéculation. Qu'il faille quatre mois pour passer du principe à son application montre une fois encore à quel point le processus intergouvememental est inadapté à la gestion des crises. Les tergiversations de l'Allemagne, les élections...
afin de convaincre Angela Merkel et les parlementaires allemands qu'il y avait urgence à mettre en place ce plan, sans attendre le 10 mai. Premier élément positif de ce plan : son montant 110 milliards d'euros qui permet à la Grèce de ne pas dépendre des marchés pour financer sa dette pendant dix-huit mois, et donc de résoudre la crise de liquidités. Autre élément positif : l'allongement de 2012 à 2014 de la période de retour au seuil de 3 %. Cependant, ce plan comporte aussi des éléments négatifs dont nous avons déjà discuté : le niveau du taux d'intérêt et le risque que représente la thérapie de choc demandée à la Grèce....
...etits paysans grecs puissent continuer, demain, à ramasser leurs olives. Ensuite, ce fut au tour de la géographie et de la mondialisation. On n'est jamais déçu avec Jean-Pierre Brard sur ce plan : d'Athènes au discours de Toulon, il aurait aussi pu faire un crochet par Montreuil, cela aurait été utile pour la bonne compréhension du débat. (Sourires sur les bancs du groupe UMP.) Votre image de la Grèce, monsieur Brard, n'a plus rien à voir avec Olympie. La Grèce d'aujourd'hui est un pays riche de ses traditions, mais dans lequel, hélas, il ne reste que des souvenirs. La situation de la Grèce est dramatique et il ne suffira pas, cher Jean-Pierre Brard, de citer Aristote pour éviter la révolte dont vous avez parlé à la fin de votre propos. Le groupe Nouveau Centre ne vous suivra donc pas et ne v...
Pour réduire l'endettement, il faut des taux d'intérêt bas, mais aussi ne pas casser la croissance par une politique d'austérité excessive. Malgré un déficit élevé au cours des années 2000, la Grèce a pu stabiliser la progression de sa dette grâce à une croissance de 4 % par an. Si le plan d'austérité conduit à casser sa croissance, la Grèce aura beaucoup de mal à rétablir ses comptes publics.
La Grèce a besoin d'une politique de réduction des déficits adaptée et de taux d'intérêt bas. Reconnaissons que les conditions dans lesquelles l'aide européenne a été mise en place sont souvent éloignées de ces deux nécessités. Enfin, il y a un fossé entre la vitesse à laquelle les États sont intervenus pour sauver les banques sans aucune condition de régulation et les quatre mois de délai qu'a demandé l...
...recque que la comparaison avec la situation française. Le président de la commission des finances a dit, de façon diplomatique, que s'agissant d'autres pays, le Gouvernement sous-entendait que ce qui était bon pour les uns ne l'était pas forcément pour les autres je fais bien sûr allusion à la hausse des impôts. Je rappellerai donc à Jérôme Cahuzac que le taux moyen d'imposition est de 32 % en Grèce contre environ 44 % de taux de prélèvements obligatoires en France. Si la Grèce a un taux moyen d'imposition de 32 %, un taux d'impôt sur les sociétés de 25 % et un taux de tranche marginale supérieure maximum de l'impôt sur le revenu des personnes physiques de 40 % contre 45 % en France, ceci explique peut-être cela. Loin de la majorité UMP l'idée de donner une quelconque leçon. En revanche, lo...
... agences de notation qui se permettent de dégrader la notation d'un État souverain à quelques dizaines de minutes de la fermeture des marchés, déclenchant la spéculation ? Il existe vraiment un fossé entre ce qui a été fait pour les banques et ce qui est fait pour les citoyens de l'Union monétaire. Puisque j'évoque les banques, je voudrais soulever un dernier point. En contribuant à soutenir la Grèce, nous soutenons aussi les banques françaises, qui sont fortement engagées. Alors, serait-il anormal de les faire contribuer au redressement des comptes publics, comme nous le proposions avec la taxe de 10 % sur les profits bancaires ?
Bref, le FMI et les dirigeants de l'Eurogroupe ont pris la décision qui s'imposait. Ils ont bâti un plan accepté par la Grèce qui semble juste et de nature à ramener ce pays à un niveau de déficit des comptes publics inférieur à 3 %, en l'occurrence à 2,5 % du PIB en 2014.