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Heureusement qu'il ne faut pas exiger une telle traduction avant de prendre en compte la pénibilité, ne serait-ce que pour la prévenir. D'où ma question, madame la ministre : pouvez-vous nous dire très clairement si vous reconnaissez la pénibilité du métier d'infirmière, et comment allez-vous alors la prendre en compte ? Il faut bien sûr envisager des mesures de prévention et d'organisation du travail, car cette pénibilité augmente du fait de la charge accrue en nombre de malades et de la lour...
Comment le LMD pourrait-il réduire la pénibilité du métier d'infirmière ? Nous avons été très choqués par un tel marché. J'attends donc des réponses. Je regrette une fois encore que ce beau débat ne soit pas réservé pour la réforme des retraites.
On aurait pu approfondir ce débat si nous en avions eu le temps. Je discutais l'autre jour avec des infirmières qui ont pris une journée de congé pour se rendre devant l'Assemblée nationale, partant de Morlaix à trois heures du matin, et repartant d'ici à quatorze heures trente. Certes, elles ont l'habitude de la pénibilité, elles pouvaient faire un tel voyage ! Elles me disaient qu'elles étaient prêtes à discuter de beaucoup de choses concernant leur métier, quand, tout à coup, l'une d'elle s'est exclamée : « J'ai cinquante-quatre ans et demi. C'est cet été que je dois prendre une décision. Qu'est-ce que cela veut dire ? Quelles sont ces façons de faire ? » Il y a un effet de panique dans un métier qui subit déjà b...
... ont cinquante-cinq ans et que l'on vient de rappeler ou qui ne peuvent pas partir faute de remplacement. « Il y a des risques », vous disent-ils, et nous le savons tous. C'est un vrai sujet de discussion : ne peut-on pas ouvrir une autre passerelle professionnelle à un médecin anesthésiste qui, passé soixante ans, est encore obligé de se lever la nuit, de rester au même poste, quelle que soit sa pénibilité et quelles qu'en soient les conséquences pour lui et pour les autres, jusqu'à soixante-cinq ans ? La question se pose de la même façon pour plusieurs corps paramédicaux. Voilà de vrais sujets de discussion. Or au lieu d'ouvrir un débat qui serait intéressant pour ces personnels et pour tous les usagers des hôpitaux publics, vous nous présentez un texte qui braque tout le monde. Vous aurez beau d...
Nous sommes prêts à chercher des solutions avec vous, mais il faut que vous reconnaissiez que les personnels vivent mal la pénibilité de leur travail et leurs difficultés à répondre aux besoins dans les hôpitaux qui ne sont pas les mieux dotés. Et, tout à coup, ils sont confrontés à un chantage c'est le terme qu'ils emploient : « Ou bien tu prends ta revalorisation, que tu attends depuis longtemps, et tu pars à soixante ans, ou bien tu ne la prend pas et tu pars à cinquante-cinq ». Ce n'est pas une parole d'État que de dire...
...ment de déshumanisation se développe ; on a l'impression de ne pas disposer du temps nécessaire pour accomplir correctement certains actes, pour parler aux patient ou s'en occuper dans la durée. Bref, on peut être fier de son travail tout en ayant le sentiment de ne pas pouvoir le faire dans des conditions optimales. Or cette question, comme M. Poisson et moi l'avons souligné, ne relève pas de la pénibilité. Vous nous avez répondu, madame la ministre, sur les risques psychosociaux, évoquant une série de mesures, d'approches ou de notions telles que la dynamique du travail ; elles sont sans doute utiles, mais ne portent pas sur la pénibilité au sens strict. Je l'ai dit et je le répète : il ne faut pas confondre les deux sujets. M. Poisson a expliqué que le texte n'empêchait pas d'apporter une répons...
...les bancs de l'opposition, je vous le signale au passage, nous relayons cette demande des infirmières depuis le 16 décembre 2008 de manière assez constante ; nous l'avons encore fait le 22 juin avec le vote sur la L1 Santé. Avec le processus de Bologne, on a enfin accordé aux infirmières la reconnaissance qu'elles attendaient avec le système LMD. Mais ce n'est qu'un volet, avec lequel celui de la pénibilité n'a aucun rapport !
Non, madame la ministre ; c'est vous : dès lors que vous repoussez l'âge de la retraite à soixante ans, vous faites fi de la pénibilité du travail. L'espérance de vie des infirmières, dites-vous, est comparable à celle du reste de la population. Mais vous oubliez que les infirmières sont loin de faire trente-sept ans de carrière ! Les personnes auditionnées au sein de la mission dont je vous parlais nous ont dit que, dans certaines spécialités, la durée de vie professionnelle était de huit ans pour certains et de dix-sept ans po...
...t de ces choix, le Gouvernement entende imposer l'abandon du caractère actif de ces professions, ce qui implique un report de l'âge de la retraite de cinquante-cinq à soixante ans et la perte, pour les infirmiers actuels, de la majoration de durée d'assurance prévue par la réforme Fillon. Nous n'acceptons pas cette paupérisation programmée des retraites infirmières, pas plus que la négation de la pénibilité de leur métier. Rappelons qu'un tiers des personnels visés partent en retraite pour invalidité avant cinquante-cinq ans, principalement pour des pathologies du rachis.
...ent revendiquée par les personnels, ce qui, déjà, est critiquable en soi. Le fait que cette valorisation de la profession soit payée par les agents eux-mêmes, qui se voient imposer un recul de cinq ans de l'âge de départ en retraite et la perte de la catégorie active, est encore plus inadmissible. Nous avions d'ailleurs proposé de garantir les droits acquis à la retraite anticipée au titre de la pénibilité aux personnels bénéficiant du protocole de la réforme statutaire de la catégorie B et intégrant en catégorie A des professions dont les formations sont reconnues dans le processus LMD. Je rappelle que l'intégration de fonctionnaires en catégorie A n'implique pas obligatoirement le passage en catégorie sédentaire. La preuve en est la situation des infirmiers spécialisés, infirmiers anesthésistes, ...
L'article 30 et la méthode qui a permis de l'introduire dans ce projet de loi représentent un signal extrêmement négatif à la veille de l'ouverture, dans tout le pays, du grand débat sur les retraites dans lequel la question de la pénibilité est centrale. Ce signal n'est pas seulement adressé au personnel hospitalier, aux infirmiers, aux infirmières et aux personnels paramédicaux, mais à l'ensemble de la société. Nous en avons tous conscience, sur ce sujet, il faut débattre sereinement, complètement, sans tabou et organiser la solidarité nationale. Les Français sont prêts à accepter que certains travaillent plus longtemps pour rendr...
...sponsabilités. C'est un contrat de confiance. Quel paradoxe que cet article 30 au sein d'un texte prônant la rénovation du dialogue social ! Quelle surprise de voir surgir une lettre rectificative portant sur la réforme des retraites pour les personnels infirmiers ! La surprise est d'autant plus grande que, quelques semaines auparavant, face à une infirmière, notre Président avait affirmé que la pénibilité de son métier serait reconnue et que la discussion serait engagée avec les syndicats. Certes, définir la pénibilité est une tâche complexe. Son évaluation peut-être subjective, sans oublier que les évolutions du travail créent de nouvelles formes de pénibilité. La pénibilité doit être prévenue et la pédagogie est nécessaire. Cependant, trois critères semblent créer le consensus : le travail de ...
...sabilités grandissantes et qui sont un maillon essentiel de notre système de soins, aux côtés du corps médical et de l'ensemble des professionnels paramédicaux. À cet instant, je reprendrai, pour ma part et contrairement à notre collègue Marisol Touraine, les dispositions de ce texte point par point, parce que j'estime qu'il est trop facile d'éluder l'ensemble des avancées au seul prétexte de la pénibilité. À Mme Touraine, je dirai que je n'ai pas exercé en cornette. En revanche, je l'ai fait en toute connaissance de conditions de travail particulièrement compliquées. Pendant dix ans, j'ai exercé en travaillant la nuit un mois sur deux, en faisant un week-end sur deux et des gardes de douze heures dans un service de réanimation néonatal.
Mais j'avais, comme beaucoup de mes collègues, la passion de mon métier chevillée au corps, une certaine idée de la conscience professionnelle, de l'amour et de l'attention pour les autres. C'est pourquoi je ne pense pas que nous devons évoquer la question de la pénibilité au détour d'un seul article de ce projet de loi.
Et il s'y connaît en pénibilité, le Président de la République ! C'est lui qui est pénible !
Je n'étais pas députée alors. Aviez-vous évoqué la question de la pénibilité à cette occasion ?
En conclusion, madame la ministre, je compte également sur votre détermination pour poursuivre les démarches engagées sur la question de la pénibilité au travail et sur celle de l'amélioration des perspectives de carrières. Par ailleurs, vous avez parlé d'étendre progressivement la réforme aux professions paramédicales bac + 3. Avez-vous d'ores et déjà arrêté un échéancier à ce sujet ? Je vous remercie. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
...des ; parce que l'on vit dans une pression permanente, avec des traitements toujours plus difficiles à délivrer et une responsabilité par conséquent toujours plus grande. J'ajoute que, bien souvent, on court d'un malade à l'autre, on se déplace beaucoup et on travaille souvent debout c'est par exemple le cas des infirmières anesthésistes et des infirmières de bloc opératoire. Quatrièmement, La pénibilité de ce travail est-elle moindre qu'autrefois ? Non ; je puis, je crois, en témoigner au nom de mes quarante-cinq ans d'expérience hospitalière. Les infirmières ont davantage de malades à leur charge, des traitements plus difficiles à gérer et des responsabilités plus lourdes et plus pressantes. On ne peut utiliser l'espérance de vie comme mesure d'une pénibilité dont vous avez prétendu, madame la...
L'espérance de vie témoigne des conditions de vie davantage que de la pénibilité d'un métier ; nous aurons d'autres occasions d'en débattre. Enfin, nous aurions accepté de discuter d'une évolution de la carrière des infirmières ; mais, pour le faire loyalement, il ne faut pas nous lier les mains en tranchant d'abord sur l'âge de départ en retraite. La discussion doit rester ouverte ; elle doit être complète et s'inscrire dans le cadre de celle, beaucoup plus globale, que nou...