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La tonalité que vous donnez au débat montre la réalité de l'objectif que vous poursuivez avec cette proposition de loi. Monsieur le ministre, votre attitude me rappelle cruellement les états généraux sur la violence scolaire, par ailleurs passionnants, que vous avez clôturés par un discours en totale contradiction avec ses prescriptions.
L'objectif n'est pas tant de ramener les jeunes à l'école en punissant les parents que vous jugez défaillants, mais de tout faire pour qu'ils ne quittent pas cette école. Monsieur le ministre, je me souviens de cette phrase peut-être d'ailleurs étiez-vous là au moment où elle a été prononcée d'un des participants aux états généraux contre la violence scolaire : tout faire pour que les jeunes considèrent l'école comme leur maison. On est loin de la suspension des allocations familiales. Croyez-vous que c'est en rendant responsables leurs parents que vous allez donner à ces élèves le goût, l'envie de voir dans l'école, le collège, le lycée, leur maison ? Pourtant, les pistes pour lutter contre l'absentéisme scolaire existent. Il s'agit de crée...
... qui ont à les suivre les maires sont de ceux-là, et j'en suis un vont régulièrement voir les familles. Ils leur proposent ce que vous appelez le « contrat ». Surtout, ils leur proposent une main tendue pour les accompagner afin de sortir leur enfant de la situation où il se trouve, et afin de les sortir de la situation où elles se trouvent. Souvent, elles ont baissé les bras en raison de la violence. Et parce que l'espoir n'est pas au rendez-vous. Rappelez-vous, l'école de la République, que nous proposait-elle ? Le mot a été prononcé tout à l'heure : l'ascenseur social. Allez voir ce qu'il en est de l'ascenseur social dans les hypermarchés : les bac +2 ou bac + 3 aux caisses. Allez voir la réalité ! Et allez voir aussi l'ascenseur social qu'emprunte celui qui est sorti de la rue et qui, pa...
...xical de la peur et de la stigmatisation des jeunes. Le 24 mars, trois jours après la défaite électorale, il assure qu'il n'y aura « plus aucune concession » à l'égard des perturbateurs. À Bobigny, le 20 avril, il annonce que les allocations familiales pourraient être suspendues en cas d'absentéisme scolaire. Enfin, le 25 mai dernier, lors d'une visite dans un collège de Beauvais, il assimile violences scolaires et absentéisme. Ces déclarations successives ont au moins le mérite de nous éclairer sur la vision de Nicolas Sarkozy. Pour lui, l'absentéisme est nécessairement une propédeutique de la délinquance et de la violence. Cet amalgame réducteur et stigmatisant est une manière d'évacuer la question des causes de l'absentéisme en l'expliquant par sa finalité criminogène supposée. Et il oblig...
...udes à la séparation de ses parents, mais aussi à un défaut d'orientation, comme le prouve le taux d'absentéisme dans l'enseignement professionnel. Mais ce n'est pas que cela. Avez-vous déjà pensé qu'un enfant qui ne va pas à l'école ne le fait pas toujours par choix ? Les causes de l'école buissonnière ne sont pas toutes identiques. Prenez l'exemple d'un enfant qui est victime de racket et de violence au collège mais qui n'ose en parler ni à ses parents ni à l'équipe enseignante par peur de représailles. Cet enfant, pour qui sécher les cours sera le seul moyen d'échapper à ses agresseurs, sera rangé dans la case des absentéistes, au même titre que ceux que vous soupçonnez d'être prédélinquants. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
...soit pas scellé au moment où l'on sort, où l'on est évacué de l'école. Il faut que chacun ait droit à un compte formation crédité de manière inversement proportionnel à ce que lui a fourni l'école. Savoir qu'on a la possibilité de reprendre un parcours de formation plus tard fera que cette sortie ne sera plus vécue comme un échec indépassable ou une relégation sociale qui engendre frustration et violence. La lutte contre l'absentéisme et le décrochage passe, non par un processus administratif et répressif, mais par un meilleur accompagnement des élèves, des familles, de leurs parents par des équipes éducatives stabilisées, pluridisciplinaires. Cela nécessite quelques moyens. Nous sommes d'accord pour lutter contre l'absentéisme, mais, monsieur le rapporteur, votre volonté farouche de l'assortir...
Les récents états généraux de la sécurité à l'école ont montré que la violence scolaire et l'absentéisme sont souvent liés. Dans la lutte contre l'absentéisme scolaire, on ne peut, même après avoir tout essayé, baisser les bras.
Depuis huit ans, vous avez supprimé 75 000 postes d'enseignant, excusez du peu ! Dès votre arrivée au pouvoir, vous avez fait disparaître les aides éducateurs pour vous étonner ensuite de la montée de la violence. Tout récemment encore, vous avez décidé de sacrifier la formation des enseignants Yves Durand l'a rappelé à juste titre ce que déplorent les enseignants qui viennent se plaindre à nous, car nous, nous les écoutons. La raison principale de l'absence de l'élève à l'heure où il devrait se trouver dans l'établissement n'est pas, monsieur le ministre, qu'il fait l'école buissonnière (Exclamation...
Notre collègue Jean-Patrick Gille vous a rappelé pour quelle autre raison les élèves étaient absents. C'est parce que la violence et le racket ont tellement augmenté depuis huit ans, à cause de votre politique
...uissants, malheureux ; coupables, les mères accablées de charges et de soucis qui élèvent seules leurs enfants ; coupables, les pères au chômage, dévalorisés, qui perdent peu à peu toute autorité. Comme si cela ne suffisait pas, la loi va ajouter à leur détresse et leur infliger une peine supplémentaire, parce que l'on a choisi de traiter les effets sans se préoccuper des causes. Cependant cette violence faite aux adultes rejaillira sur les enfants, que l'on rendra nécessairement responsable du surcroît de difficultés financières que connaîtra la famille. Il y a quelque chose d'indécent dans cette proposition qui subordonne l'attribution des allocations familiales à l'assiduité des enfants, comme si l'argent était un moteur plus puissant que le désir d'assurer l'avenir d'un enfant. L'école n'es...
Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, la proposition de loi de notre collègue Éric Ciotti, que j'ai cosignée, est un texte attendu et bienvenu. Elle est la traduction législative de l'engagement du Président de la République de faire de la lutte contre les violences et l'absentéisme scolaires une priorité de son action. L'absentéisme touche en moyenne 7 % des élèves du second degré, avec de fortes disparités selon les établissements : moins de 3 % des élèves dans la moitié des établissements alors qu'il atteint 30 % d'entre eux dans un établissement sur dix. Ce sont les lycées professionnels qui sont le plus touchés : selon les chiffres disponibles, l'abse...
En laissant passer dans le secondaire des élèves ne maîtrisant pas les bases de la lecture et de l'écriture, en obligeant ces élèves à rester scolarisés jusqu'à seize ans, en transformant les filières techniques en voies de garage, en bradant le baccalauréat pour l'offrir à 80 % d'une classe d'âge, les responsables de l'éducation nationale ont ouvert la porte à la pire des violences : celle qui commence par l'ennui et qui finit par la haine, celle qui par angélisme condamne tant de jeunes à la double peine, puisque sans intégration scolaire ils sont condamnés à la désintégration sociale. Ainsi, mes chers collègues, insidieusement, au fil du temps et des réformes, tous les obstacles à franchir dans le cadre du parcours scolaire du primaire vers l'université ont été levés. L...
...de aux familles. Comble de l'ubuesque : savez-vous qu'après cent jours d'absentéisme, le même élève qu'on veut ramener en classe, de force, se trouve exclu ! Vous est-il possible ne serait ce que d'imaginer ce qu'un ado en totale perte de vitesse, obligé d'aller au collège pour que sa famille ne soit pas punie, peut apporter ou apprendre dans une classe déjà surchargée ? La zizanie, le chahut, la violence, avec, pour lui, un bénéfice nul. Décidément, la pilule est amère et l'ordonnance un peu courte. L'éducation malade ne sera pas guérie par ce remède aussi efficace qu'emplâtre posé sur une jambe de bois.
...laboration a été rapide. Il faut pour cela saluer notre rapporteur Éric Ciotti. Nous espérons d'ailleurs que l'application de ce texte que nous allons voter sera tout aussi rapide. En effet, il y a urgence. L'absentéisme scolaire nuit gravement au principe républicain de l'égalité des chances. Il compromet la réussite scolaire de tous les élèves et, comme l'a décrit l'observatoire européen de la violence scolaire en 2003, il handicape la future vie professionnelle des enfants : les absentéistes occupent plus que les autres des emplois précaires lorsqu'ils arrivent sur le marché du travail. Décrit comme un fléau, l'absentéisme scolaire est avant tout une réalité inacceptable qui touche près de 300 000 jeunes. Cette situation ne peut perdurer. La tolérer serait démissionner et nous ne saurions sou...
... analyser les causes. Or l'absentéisme, comme M. Picq nous l'a encore expliqué cet après-midi lors de son audition portant sur le rapport de la Cour des comptes, est un puissant révélateur des inégalités du système éducatif français. Il recouvre une multitude de situations : certains ont un problème d'orientation ; certains ont besoin de gagner de l'argent en travaillant ; certains subissent des violences, du racket, etc. Je ne vais pas répéter ce que mes collègues ont très bien dit. Un élève absentéiste a le plus souvent une longue histoire derrière lui, faite de difficultés de compréhension, de retards accumulés, de démotivation. L'absentéisme débute au collège et explose au lycée, mais c'est dès l'école primaire que se créent des écarts difficilement réversibles. Selon le Haut conseil de l'éd...
...ctif est de permettre un jour le retour aux études de ceux qui s'en sont éloignés, alors il est important de perdre du temps à chercher ce qui se cache derrière la façade de l'absence, afin d'en gagner en adaptant les réponses à chaque élève et à chaque famille. La problématique de l'absentéisme scolaire ne recoupe que très partiellement alors qu'on veut faire croire le contraire celle de la violence scolaire. L'école buissonnière n'est pas l'école du crime. Je tiens enfin à souligner que le lien que vous semblez établir entre école, assiduité et allocations familiales ne semble pas fait pour susciter le désir d'étudier.
Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, M. Ciotti est un multirécidiviste chevronné. Il y a un an, nous débattions, en première lecture, d'une loi contre les violences de groupe dont une partie importante était consacrée aux violences scolaires. À l'époque, dans cette proposition de loi dont M. Ciotti était l'auteur, il n'y avait pas un mot, pas un seul, sur les élèves. Pourtant, 95 % des victimes de violences scolaires sont des élèves. Mais vous n'aviez accepté aucun de nos multiples amendements
qui proposaient, justement, d'instaurer des moyens efficaces de collaboration entre tous ceux qui doivent concourir à l'éducation d'un enfant et à la prévention des violences, à l'école comme en dehors de l'école. Quelques mois plus tard, en deuxième lecture, vous avez à nouveau refusé tous nos amendements. Du côté du Gouvernement, aucune avancée n'avait pourtant été réalisée sur la question des violences scolaires, à part la signature, par les ministres de l'intérieur et de l'éducation nationale, d'une circulaire d'instructions aux préfets dans laquelle pas un mot,...
Dès la première page de ce rapport, vous soulignez aussi que les enfants victimes d'ostracisme ou de harcèlement psychologique par leurs pairs, sont tout particulièrement sujets à l'absentéisme, comme à l'échec scolaire et à des conduites à risque. Pourtant, vous avez refusé tous les amendements que nous vous avions proposés l'an dernier sur les violences scolaires pour venir en aide à ces enfants. Vous proposez au contraire qu'on les force à revenir dans les établissements scolaires dont ils s'absentent parce qu'ils y sont victimes de harcèlement de la part de leurs pairs. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, vous n'aviez jugé utile d'assister à aucune des deux lectures de cette proposition de loi sur les violences de groupe. Cependan...
Monsieur le ministre, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, « absentéisme scolaire », « décrochage », « échec scolaire », « violence scolaire », depuis le début de notre débat, cette question me taraude : ne savez-vous donc parler de l'école qu'en des termes négatifs ? Cette proposition de loi, qui prévoit d'instaurer un dispositif compliqué, voire impossible à appliquer, ayant en outre fait la preuve de son inefficacité par le passé et étant, à ce titre, très largement critiqué dans la sphère éducative, n'aurait-il pas pour ...