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Je suis Français et j'assume toute l'histoire de la nation française, et pas seulement de la République. Les jeunes Français ne devraient pas savoir cette histoire ? Ce serait une vision bien étriquée : quelqu'un n'a-t-il pas dit : « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir » ? Pourquoi valoriser les aspects positifs de la République et passer sous silence tout ce qui n'est pas beau ?
...endant des décennies, dans nos départements d'outre-mer, le terme d'esclavage était un gros mot à ne pas prononcer. On ne fêtait que Victor Schoelcher le 21 juillet, soit 8 jours après le 14 juillet pour son action de lobbying auprès des autorités de l'hexagone et pas tous ceux, comme Ignace par exemple, qui s'étaient également battus pour que l'abolition soit prononcée. En 1970, le mouvement nationaliste, par son travail de recherche, permit aux Guadeloupéens de savoir que le 27 mai, le jour où le décret d'abolition avait été pris, était un grand jour. Il y eut alors de nombreuses manifestations en vue d'effacer cet oubli. Cet oubli était pesant et ne permettait pas à la population de fêter le 14 juillet. On se disait en effet qu'il s'agissait de deux fêtes différentes, de deux communautés ...
Je voudrais redire à M. Becker que nous ne sommes pas du tout dans un débat sur la repentance. Je ne connais personne qui ait réclamé, où que ce soit, une repentance de qui que ce soit. Ce que l'on attend, c'est que les commémorations regroupent bien toutes les phases de notre histoire. Or l'esclavage en était absent, et il est bon qu'il soit réintégré dans la mémoire nationale. Il ne s'agit pas de rappeler un certain nombre de faits pour attiser des conflits. M. Kodderitzsch a relaté, avec beaucoup d'émotion, la souffrance de quelques-uns. Aujourd'hui, nous cherchons, par les commémorations, à faire en sorte que l'on puisse partager. En ce sens, les commémorations sont un moyen de renforcer la cohésion nationale. J'ai une grande admiration pour ce que fait le comi...
...ue les dates pouvaient être relatives, qu'elles étaient, en quelque sorte, « à la carte ». Ce n'est évidemment pas le cas. Elles peuvent l'être pour un historien, car le domaine de la science peut laisser une part au relativisme, à la discussion sur certaines dates. En revanche, lorsque l'on parle de commémoration, on n'est plus dans la science, mais dans la formation de l'unité, de la conscience nationale. C'est un rite républicain, en rapport avec le « sacré » républicain, si vous me permettez ces approximations. C'est la raison pour laquelle il existe des dates indiscutables. On peut se demander si le 14 juillet correspond à la prise de la Bastille ou à la Fête de la fédération, mais quoi qu'il en soit, c'est la fête nationale ! Il n'y a pas, il ne peut pas y avoir de discussion sur ce point...
Comment se fait-il que, malgré plusieurs propositions de loi déposées en ce sens, il n'existe pas encore de Journée nationale de la Résistance ? Les historiens qui se trouvent dans cette salle le savent-ils ?
...es mémorielles. Il existe en réalité plusieurs sensibilités : certains historiens ont exprimé, par des tribunes, des ouvrages, des pétitions, des rassemblements, leur soutien à ces lois, parce qu'elles s'adossent à leur propre travail. En ce qui concerne l'éducation, il est évident que son rôle est essentiel. Nous y sommes particulièrement sensibles, mais il faut se rendre compte que l'Éducation nationale n'est malheureusement plus la source dominante du savoir. Il faut donc réfléchir à des méthodes, à des supports pédagogiques originaux, plus efficaces, pour assurer cette mission. Celle-ci étant par nature régalienne, la nation doit préciser autour de quel axe et avec quel ton doit être enseignée son histoire, afin de faire vivre ses valeurs et de préparer l'avenir. Sur l'histoire en tant que...
Je remercie chacun des orateurs. Les débats ont été longs, mais nous avions beaucoup de choses à nous dire. La mission se réunira à nouveau dans deux semaines, pour réfléchir sur le rôle du Parlement. Puis nous poursuivrons nos travaux par l'audition du ministre de l'éducation nationale, du secrétaire d'État chargé de la défense et des anciens combattants et du secrétaire d'État chargé de l'Outre-mer, avant de nous préparer à l'examen et à l'adoption de notre rapport. Même si nos débats ont parfois donné le sentiment que nous n'avancions pas beaucoup, il n'en est rien. Nous avons cheminé, et ces travaux, une fois analysés, nous fourniront beaucoup de matière. Je ne prétendr...
... de presse de l'OTAN. Vous le savez, l'article 35 de la Constitution subordonne désormais à autorisation du Parlement la prolongation des opérations militaires extérieures au-delà d'un délai de quatre mois. Le débat et le vote concernant l'Afghanistan auront lieu le lundi 22 septembre. Ces auditions communes sont donc particulièrement importantes pour éclairer la décision des représentants de la nation que nous sommes. L'Afghanistan constitue la plus importante des opérations menées par l'Alliance depuis sa création. C'est dans une large mesure sa crédibilité qui est en jeu dans cette affaire. Nous serions intéressés, monsieur Howard, de connaître votre analyse, votre retour d'expérience de la situation actuelle de la coalition sur le terrain. Quel est le point de vue de l'OTAN sur les aspect...
...s de l'OTAN sont perçus comme des croisés : ils n'appartiennent pas au système de pensée islamique. Les responsables politiques occidentaux appréhendent mal l'islam. Durant les 1 400 ans d'hégire, les montées d'intégrisme ont été récurrentes et les prendre de front conduit à l'échec. Comme l'a dit M. Moubarak à M. Bush : « Entrez en Afghanistan, vous créerez mille Ben Laden. ». La situation internationale incite à devenir de plus en plus combatif contre les terroristes également autour de l'Afghanistan mais, parmi les pays environnants notamment l'Iran, le Pakistan ou la Chine , nous n'avons pas que des amis. Jusqu'où allons-nous aller dans cette voie ?
L'OTAN et les pays engagés en Afghanistan ne peuvent échouer dans le défi qu'ils se sont lancé. Tous mes collègues ne sont peut-être pas de mon avis mais je crois que nous n'échouerons pas. En Algérie, la France était seule contre les Algériens et l'opinion internationale. Au Vietnam, les États-Unis étaient seuls contre le Vietcong et l'opinion internationale. En Afghanistan, les Soviétiques étaient seuls contre la population locale et l'opinion internationale. Par contre, aujourd'hui, la communauté internationale s'est largement mobilisée. On ne mesure pas suffisamment le poids de ce facteur. Jusqu'à ce jour, aucune coalition internationale n'a jamais perdu co...
La « communauté internationale » dont parlait M. Fromion, c'est l'OTAN, donc l'Occident ; que je sache, ni les Russes, ni les Chinois, ni les pays arabes ne sont engagés. Les tensions actuelles avec la Russie en Europe centrale ne risquent-elles pas de nuire à l'efficacité de la pacification et de la reconstruction en Afghanistan ? La dualité de commandement suscite parmi nous une grande perplexité. Le chef d'état-major de...
L'ordre du jour appelle une déclaration du Gouvernement sur le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et le débat sur cette déclaration. La parole est à M. le Premier ministre.
...vail qui a été effectué a pu ainsi être de très grande qualité. Je tiens surtout à saluer la très grande pédagogie dont vous avez fait preuve, monsieur le ministre de la défense, ainsi que la qualité de vos informations et celle de votre communication avec les parlementaires, grâce à une collaboration régulière avec la commission de la défense. Le sujet est délicat, technique et à dimension internationale : il méritait bien autant d'attention. Permettez-moi, avant d'entrer dans le vif du sujet, d'avoir une pensée plus particulière pour le 8e RPIMa basé à Castres, qui, dans quelques jours, va être projeté en Afghanistan pour une des missions les plus délicates et dangereuses que notre armée va avoir à mener depuis bien des années. Je connais peut-être mieux que quiconque le professionnalisme, l...
... globalisé, les menaces ont, elles aussi, changé ; ce ne sont plus les mêmes. Au temps de la guerre froide et dans les années qui ont suivi, elles étaient davantage identifiées : le monde était globalement bipolaire, avec un bloc contre l'autre, les revendications et les moyens d'attaque étaient connus et l'équilibre de la terreur permettait une lecture finalement assez simple des relations internationales, avec des menaces si ce n'est de bloc à bloc, tout au moins identifiées d'État à État. Plus particulièrement avec les attentats du 11 septembre 2001, la donne a changé et les choses ne sont plus aussi claires. Tout semble se brouiller : les groupuscules terroristes se multiplient ; les revendications changent ; les moyens utilisés sont plus diversifiés, souvent nouveaux, bien plus puissants ...
C'est pour faire face à cette nouvelle donne que le Livre blanc, tout en les distinguant, place la défense et la sécurité intérieure sur un pied d'égalité et les inclut ensemble dans sa nouvelle stratégie de sécurité nationale. Cette grille de lecture peut surprendre, mais elle permet de prendre en compte les nouvelles menaces et de ne pas se limiter à une vision dépassée des conflits armés. Il me semble évident que si la France a connu la paix sur son territoire métropolitain pendant plus d'un demi-siècle, la sécurité extérieure et la sécurité intérieure ne sont plus indissociables aujourd'hui. Il faudra cependant...
...opre défense. Alors que nous mobilisons des moyens élevés, avec environ 75 % des dépenses américaines, nous avons en Europe une capacité militaire largement inférieure à celle des États-Unis. Les pays européens conjuguent donc la dispersion des financements et des stratégies avec l'impuissance des moyens. L'Europe de la défense passera, selon nous, par une véritable coopération entre les armées nationales et une plus grande mutualisation des forces. Attention ! nos armées devront rester nationales, il ne s'agit pas de revenir sur ce principe. Il faut procéder de manière ciblée, thématique et souple, tout en entretenant la communication sur des schémas et des éléments d'expérience. N'oublions pas que c'est aussi par une défense européenne cohérente et efficace que l'Europe sera considérée et re...
...formation commune des militaires sur le modèle d'Erasmus ; le développement de capacités communes en matière d'observation satellitaire ou en partie communes concernant le programme A400M par exemple ; ou encore la mise en place d'un plan d'évacuation des ressortissants européens en cas de crise dans le monde. Un bémol cependant concernant l'arme nucléaire, qui est et doit rester une prérogative nationale. Cette indépendance totale issue de la position du général de Gaulle fait notre différence. Et bien que les choses aient beaucoup changé depuis l'élaboration de cette doctrine et que certains intérêts vitaux de notre pays soient devenus européens, c'est une nécessité pour nous d'affirmer une continuité et une indépendance en ce domaine. Il est un autre sujet que je souhaite aborder et qui me ...
...a gendarmerie et se poser les bonnes questions notamment sur son rôle au niveau de la défense opérationnelle du territoire. Nous aurons l'occasion d'en parler très prochainement dans le cadre d'une future loi-cadre. La reconnaissance par le Livre blanc d'une autre forme de continuum avec le rôle essentiel que jouent la sécurité civile et la police dans le cadre de crises graves sur le territoire national pandémies, attaques biologiques, actes terroristes, cyber-attaques, etc. nous interpelle. Et je vois dans votre présence, madame le ministre de l'intérieur, un symbole que je me devais de souligner. En conclusion, la souveraineté de la France et sa vocation à jouer un rôle universel dépendent largement de sa capacité à conduire une politique militaire efficace et concrète, à dépasser les m...
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de la défense, mesdames les ministres, le 17 juin dernier certains auraient préféré le 18 ! , le Président de la République a présenté les conclusions du Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale. Ce Livre blanc est le fruit d'un long travail près d'un an effectué par la commission dirigée par Jean-Claude Mallet. Cet exercice était attendu. Le dernier Livre blanc datait de 1994 et, depuis, nos armées ont été confrontées à des événements majeurs qu'il était nécessaire de prendre en compte : mise en place de la professionnalisation à partir de 1995, multiplication des menaces et des...
...oit permettre d'améliorer notre capacité de renseignement et d'information afin de préparer au mieux nos éventuelles interventions sur le terrain, mais aussi d'anticiper les crises ou les attaques terroristes. Ensuite, la protection de la population et du territoire. Cela peut paraître étrange d'y voir un aspect novateur car, après tout, le rôle premier de nos armées est la défense du territoire national et des Français. Nos armées ont été dans l'histoire, à de nombreuses reprises, des armées de conquête et d'expansion sur le continent européen ou bien plus loin. Elles ont aussi été des armées défensives fixées sur le front de l'Est, attendant que l'ennemi déferle. Pour la première fois depuis très longtemps je crois même pouvoir le dire : depuis que la France est France , nous ne nous sento...