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Interventions sur "médecin" de Jean Leonetti


57 interventions trouvées.

Cet amendement qui comporte une erreur de référence sera satisfait par mon amendement AS 231 après l'article 24, selon lequel le rapport annuel d'activité de l'Agence de la biomédecine contient un bilan de la mise en oeuvre des diagnostics préimplantatoire et prénatal.

Avis défavorable, le rapport de l'Agence traitant déjà de ces questions ; mais je vous proposerai qu'il y ait chaque année un débat parlementaire sur le rapport annuel d'activité de l'Agence de la biomédecine.

Ce rapport illustre parfaitement la mutation profonde de l'exercice médical. Il expose également les voies à privilégier pour créer les conditions d'une médecine moderne, capable de répondre aux besoins de la population, grâce à une offre de soins équilibrée et une formation beaucoup plus proche de la réalité que la formation purement universitaire. La médecine générale étant aujourd'hui le parent pauvre de notre système de soins, l'ensemble des mesures proposées me semble efficace, moderne et pragmatique. J'en viens à l'amendement sur l'aide médicale d...

...x qui ne se sont jamais posé cette question sont fort démunis, lorsqu'ils arrivent au bord de leur finitude. Nous vivons aussi dans une société qui nie la mort, qui la dénie, qui rejette l'idée du deuil, du rite et qui considère que la mort doit être discrète, peut-être même masquée. Elle est, en effet, devenue moins familiale, moins familière, plus hospitalière et quelquefois surmédicalisée. La médecine a fini par créer des situations complexes insupportables. À force de vouloir défendre la vie à tout prix, on se trouve face à des situations dans lesquelles la vie n'est acceptable ni pour ceux qui la subissent ni pour ceux qui l'entourent. On sait aussi que la loi d'avril 2005, si elle n'est pas parfaite, posait au moins deux principes : le non-abandon et la non-souffrance. En effet, la demand...

.... Mais nous sommes tous bien placés pour savoir que la vie fluctue. Ainsi, 75 % des gens qui ont tenté de se suicider n'attentent jamais plus à leur vie. La mort n'est donc pas une liberté, elle interrompt la liberté puisqu'elle ne lui permet plus de changer. Cette proposition est en rupture avec une pratique médicale. Vous pourriez me répondre que c'est une vision archaïque des choses et que la médecine doit s'adapter. Mais la médecine est faite pour soigner, guérir, soulager, consoler, accompagner : elle n'est pas faite pour tuer.

Et ceux qui le faisaient à cette époque-là étaient les médecins qui abandonnaient le moins leurs malades. Je suis de l'avis de Goldwasser, élève de Schwartzenberg, qui considère qu'avec les techniques médicales, notre connaissance de l'humain et l'évolution de notre culture et de notre civilisation, l'euthanasie est aujourd'hui une démarche d'incompétence médicale. Il le dit avec en force en soulignant que c'est un ex-progrès devenu ringard. Il est ringard ...

... : l'abandon ou la solitude d'une part, et la souffrance physique et morale d'autre part la souffrance physique, plus encore que la souffrance morale, déstructurant complètement l'individu au point d'altérer profondément sa lucidité. Qui n'a pas un jour, à cause de douleurs insuffisamment calmées, souhaité disparaître plutôt que de continuer à les subir jusqu'à la mort ? Ainsi, la loi impose au médecin de supprimer la souffrance du malade en phase terminale, même au prix d'abréger sa vie. Le double effet y est instauré, car la qualité de la fin de vie primant sur la durée de la vie, ce ne sont pas les doses utilisées qui sont prises en compte, mais la souffrance exprimée par le malade, physique ou morale, qui impose au médecin de répondre à sa demande. En outre, les traitements peuvent être ar...

...ne dense, on lui interdira de s'installer sur le territoire dans lequel il a été formé. Même à l'intérieur des territoires qui peuvent paraître très denses, il y a des zones désertifiées. D'aucuns pourraient croire qu'il y a, d'un côté, les zones rurales désertifiées, et, de l'autre, les zones urbanisées qui sont densifiées. Or, vous le savez, il existe des zones rurales suffisamment pourvues en médecins tandis que des zones urbaines le sont beaucoup moins.

...tre, répond à un certain nombre de propositions de quatre députés, Michel Vaxès pour le groupe communiste, Gaëtan Gorce pour le groupe socialiste, Olivier Jardé pour le groupe Nouveau Centre et moi-même pour le groupe UMP. Il contient plusieurs éléments. Il repose d'abord sur un consensus, sur nos bancs mais aussi dans le pays, chez les malades, les accompagnants, l'ensemble des soignants et des médecins de soins palliatifs. Il s'agit ensuite d'une mesure simple : 49 euros par jour pendant trois semaines pour une personne qui cesse son activité et qui se consacre à l'accompagnement d'une personne en fin de vie à domicile. Enfin, ce texte est porteur d'une forte symbolique, le fait que l'État, la nation, la société reconnaissent que, désormais, l'accompagnement est un élément important dans la ...

La volonté commune d'hommes et de femmes qui se sont engagés dans le service public hospitalier finit par faire triompher l'intérêt général. Cependant, il y a des conflits, par exemple sur la nomination d'un médecin. Si j'en crois ma petite expérience d'une vingtaine d'années à la présidence d'une CME, de temps à autre un chef de service considère que ce service est son territoire, qu'il est le chef suprême de cet espace qu'il maintient cloisonné. Dans ces conditions, il propose des nominations qui servent plus son intérêt et son maintien que l'intérêt général. Ce sont des choses qui existent.

Mais il y a eu une évolution réelle. Petit à petit, les médecins sont allés vers le décloisonnement, dans le sens de l'intérêt général, avec la volonté de travailler en commun et surtout d'obtenir, ce qui est l'essentiel, les moyens de travailler efficacement. Ils ont donc abandonné cette notion de pouvoir médical territorial pour revendiquer un pouvoir médical éthique. En cas de conflit donc, le chef de pôle qui occupe désormais une situation particulière, ...

Si vous voulez laisser l'hôpital dans sa situation actuelle, alors il y aura effectivement une médecine à deux vitesses. L'hôpital public restera cadenassé dans ses archaïsmes, tandis que l'hôpital privé choisira ses malades et les pathologies et sera le plus rentable.

...s et de ses missions, qui s'étendent de la recherche la plus technique à la solidarité la plus humaine. Il assure souvent seul la couverture sanitaire de notre pays ainsi que la continuité des soins. Il souffre d'un manque d'attractivité, d'une lenteur et d'une rigidité administrative qui le pénalisent par rapport au secteur privé, de cloisonnements stériles et de morcellement territorial. Les médecins et les soignants quittent aujourd'hui l'hôpital parce qu'on leur propose à l'extérieur des tâches mieux rémunérées et moins pénibles. L'hôpital est lent à recruter, lent à retenir les meilleurs, lent à s'adapter et à reclasser des professionnels qui ne remplissent plus ou pas leur mission de service public. L'hôpital est morcelé, cloisonné entre services, entre établissements voisins. Il souffr...

Le bouclier sanitaire public que nous souhaitons doit être ouvert à tous. L'hôpital a aussi besoin d'un meilleur pilotage, d'une plus grande souplesse de gestion et d'une coopération sanitaire accrue. Cette loi lui en donne la possibilité. Des voix s'élèvent pour dire que cette loi fragiliserait l'hôpital. Mais c'est le statu quo qui fragiliserait l'hôpital, et aboutirait à terme à une médecine à deux vitesses, avec d'un côté l'hôpital public, qui traiterait la pénibilité, la fragilité, la précarité, la gravité, et d'un autre côté une médecine qui s'organiserait pour recevoir des malades sélectionnés par la technicité et la rentabilité. La tarification à l'activité doit prendre en compte des paramètres désormais qualitatifs, et les missions d'intérêt général doivent être mieux évaluée...

Si les mêmes règles s'appliquent, alors il faut que ce soit le cas dans tous les domaines, y compris dans celui de la mission de service public, avec toute la difficulté, la pénibilité, la gravité, la complexité qu'elle comporte. Pourquoi, d'ailleurs, ne pas rappeler que la médecine libérale est comme la médecine hospitalière financée par des fonds publics, et que son organisation doit donc être globale et unique ? Derrière ces réformes de structures persiste bien sûr le problème de fond : qu'est-ce que soigner, qu'est-ce que prendre soin du malade et des plus fragiles ? La technicité et la science sont indispensables, et elles doivent encore progresser. Mais l'humain ...

ils ne choisissent pas les pathologies, ils accueillent toutes les détresses physiques, morales ou sociales. Si l'hôpital est en crise, c'est probablement du fait de l'ambition et de l'ampleur de sa mission. Son attractivité est fragilisée. Les jeunes médecins préfèrent l'exercice privé, généralement plus rémunérateur et moins contraignant. Quand on sait que les radiologues du secteur privé ont une rémunération supérieure de 350 % à celle des radiologues du secteur public, il faut qu'ils aient la foi chevillée au corps pour continuer à exercer.

Il convient aussi de mieux évaluer les missions d'enseignement et de recherche. Surtout, il faut relever les défis posés à notre société par la dépendance, le grand âge, le handicap et les soins palliatifs dont vous avez, madame la ministre, présenté un plan de développement il y a quelques jours, à Bourges, avec le Président de la République. En médecine, paradoxalement, tout ce qui est possible n'est pas obligatoirement nécessaire, et tout ce qui est possible n'est pas forcément utile : on peut faire moins et mieux.