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Madame la ministre de la santé et des sports, l'objectif de cette commission d'enquête est de faire le bilan des points forts et des points faibles de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1), en vue d'une gestion optimale de problèmes de santé publique similaires au cas où ils viendraient à se présenter ce qui est malheureusement probable. De ce point de vue, je tiens à observer que nos travaux seront handicapés par le refus de l'Organisation mondiale de la santé, pourtant encore assez largement financée par les différents États, d'être auditionnée par notre commission, alo...
...référence objective et fiable. Ses interventions ne peuvent que contribuer à neutraliser les effets délétères de certaines déclarations infondées reprises par les médias. Ne pensez-vous pas que les futurs médecins généralistes, relais auprès de l'opinion publique, devraient mieux connaître la mécanique des crises sanitaires et la part d'incertitudes qu'elles comportent surtout s'agissant de la grippe, affection réputée bénigne mais qui n'évolue jamais comme on s'y attend ? Cela faciliterait largement la communication d'État, dans un pays cartésien où la science est censée tout savoir, remédier à tout et nous garantir contre tout. Les Français comprendraient alors mieux que l'on prenne au début un maximum de précautions, avant de passer à une phase de décélération si ces précautions se révélai...
Pensez-vous qu'un taux de vaccination plus élevé contre la grippe saisonnière aurait permis de mobiliser davantage la population en faveur d'une vaccination de masse ? La France a fait le choix de cibler des populations à risques, contrairement aux États-Unis où les citoyens, habitués, se sont montrés du coup moins réticents à la vaccination contre la grippe A(H1N1).
...ise. Le principal défaut du plan est de ne pas avoir pris en compte la réaction de la population. Il aurait fallu lui dire beaucoup plus tôt la vérité. Or je ne me rappelle pas avoir entendu les autorités, notamment scientifiques, déclarer que le virus n'était pas aussi mortel qu'on l'avait cru après son apparition au Mexique. Pourquoi ne pas avoir repris le mode de communication employé pour la grippe saisonnière puisqu'il donnait toute satisfaction ? La priorité aurait été donnée à certains publics mais il aurait été précisé à l'ensemble de la population qu'elle pouvait se faire vacciner ailleurs que dans les centres car on avait observé des décès touchant des personnes ne présentant aucun facteur de risque. S'agissant de la grippe A(H1N1), leur nombre n'a pas, du reste, été très important, m...
...us, pourquoi l'Académie nationale de médecine n'a-t-elle jamais été consultée alors que, dans l'esprit des Français, elle serait le lieu naturel de ce débat ? Son intervention aurait du reste permis de hiérarchiser dans leur esprit la multiplicité des autorités qui sont intervenues sur le sujet. Enfin, les positions des instances d'expertise nationale, notamment celle du Comité de lutte contre la grippe, ne devraient-elles pas être rendues publiques dans ce type de crise ? Pourquoi ne le sont-elles pas ?
...la même façon, fini par vacciner l'entourage du personnel hospitalier. Le professeur Antoine Flahault, directeur de l'École des hautes études en santé publique, nous a affirmé qu'on fait face, dans cette affaire, à des années d'incurie sur les études de vaccination, si bien qu'on ne sait pas démontrer la nécessité ou l'efficacité des vaccinations, même en milieu médical. La vaccination contre la grippe saisonnière toucherait également un nombre insuffisant de Français, pour des raisons financières, puisqu'on ne cesse de restreindre le public remboursé. C'est donc manifestement une affaire d'argent, alors même qu'on vient d'en dépenser largement dans la gestion de la grippe A(H1N1). Nous nous retrouvons donc dans la situation suivante : d'une part, l'efficacité de la vaccination en cas d'épidém...
Docteur Marc Girard, je vous remercie d'avoir répondu à l'invitation de la commission d'enquête parlementaire sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1). J'indique à nos collègues que cette invitation a été demandée par M. Gérard Bapt et acceptée par le rapporteur, M. Jean-Pierre Door, et par moi-même.
Vous ne reprenez pas ces propos. Vous vérifierez et vous y rajouterez vos prévisions, afin qu'elles puissent être comparées à celles des autres experts, que vous qualifiiez tout à l'heure de « collègues » et qui ont, quant à eux, prévu 30 000 décès à cause de la grippe lesquels ne se sont pas produits non plus, je vous l'accorde. Que les autres experts se trompent et se soient trompés à chaque fois, comme vous venez de le dire, peut inviter chacun à un peu plus d'humilité.
... difficile de se fonder sur la parole des experts, tant de précisions ayant été systématiquement infirmées. Je n'ai donc pas parlé de vos expériences passées et me contente de dire que, pour défendre les intérêts de la collectivité, chacun gagnerait à un peu plus d'humilité dans ses prévisions et dans ses analyses. J'ai lu par ailleurs que vous jugiez inutile la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière. Pouvez-vous l'expliquer aux membres de la commission cette fois avec des faits, et non pas à l'aide de chiffres extrapolés ou fantasmés ? C'est là en effet une position originale parmi les personnes auditionnées y compris celles qui étaient hostiles à la vaccination en général ou opposées à la vaccination contre la grippe A(H1N1). Vous pourriez sans doute, avec des arguments scie...
Cela signifie-t-il qu'à vos yeux, tous les vaccins réalisés chaque année contre la grippe saisonnière sont dangereux ? Je cite encore, à cet égard, un extrait de la même émission télévisée : « Question. C'est presque grave, ce que vous dites là. On est prêt à tous se faire vacciner, et vous, vous dites : il ne faut pas se faire vacciner. On est bien d'accord ? « M. Marc Girard. Oui. C'est un vaccin qui est absolument développé à la va-vite, dans des conditions qui mettent en danger...
... ce que vous avez dit à propos de l'hépatite B. Plus exactement, ceci ne justifie pas cela. Certaines personnes nous ont dit qu'à la suite de la vaccination contre l'hépatite B, les Français avaient davantage de doutes à propos de la vaccination. Je me souviens cependant que, selon le sociologue que nous avons auditionné, l'élément déterminant en la matière était que les Français considéraient la grippe comme peu dangereuse pour eux ; comme l'illustrait un graphique, ils étaient peu nombreux à invoquer le précédent de l'hépatite B. Il ne me semblait pas inutile de rectifier ce point.
Nous accueillons M. Jean-Claude Manuguerra, président du Comité de lutte contre la grippe.
Cela signifie-t-il que je n'aurai pas la possibilité de me faire vacciner contre la seule grippe saisonnière tout en refusant d'être vacciné contre le virus A(H1N1) ?
Les laboratoires se sont-ils abstenus de produire des vaccins contre le virus de la grippe monovalents, bivalents, ou trivalents ne concernant pas le virus A(H1N1) ? Ont-ils décidé d'inclure dans la protection contre le virus H3N2 le vaccin contre la grippe A(H1N1) qu'on leur avait fait produire ?
J'ai plutôt le sentiment qu'en fonction de la stratégie des laboratoires, vous avez préféré disposez d'un stock réservé aux gens à protéger contre la grippe saisonnière et valider une intégration automatique du vaccin contre le virus A(H1N1) dans celui contre le virus H3N2. Je ne pourrai l'an prochain me faire vacciner contre la grippe saisonnière sans être vacciné contre le virus A(H1N1). Cela me semble légèrement attentatoire à ma liberté de choix.
Nous accueillons M. Thierry Blanchon, responsable adjoint du réseau Sentinelles à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale et Jean-Marie Cohen, coordinateur national des groupes régionaux d'observation de la grippe.
Nous souhaitons aborder avec vous, messieurs, la question de la collecte d'informations relatives à la pandémie grippale. De nombreuses questions se posent, d'autant que certains ont émis des doutes sur la réalité même de la pandémie, des confusions ayant eu lieu entre grippe et état grippal. Vous pourrez également nous donner votre sentiment sur l'organisation de la campagne de vaccination elle-même. Je vous propose de nous exposer brièvement comment vos structures respectives ont travaillé dans le cadre de cette pandémie ou de cette épidémie.
Les méthodes de collecte des informations par les groupes régionaux d'observation de la grippe et le réseau Sentinelles, assez différentes au départ, se sont donc rapprochées ?
Ce sont là de pures supputations, dans un sens comme dans l'autre d'ailleurs, sur lesquelles on ne peut donc fonder un quelconque raisonnement. L'une des questions clés est de savoir combien de personnes seraient aujourd'hui immunisées contre la grippe H1N1 parce qu'elles l'auraient déjà contractée.
On faisait effectuer des prélèvements par les médecins sur quasiment tous les patients suspectés de grippe durant l'été, puis du jour au lendemain, on a expliqué à l'automne que ce n'était plus possible car il y avait trop de cas. Votre réseau de surveillance a certainement, lui, continué de faire des prélèvements. Mais à partir de quand, selon vous, ne se justifiaient-ils plus ?