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Interventions en hémicycle de Marisol Touraine


1790 interventions trouvées.

Je veux répondre à M. le ministre, après les propos étonnants que nous venons d'entendre.

Quel avantage y a-t-il, monsieur le ministre, à être exposé à des facteurs de pénibilité, à travailler de nuit ou à faire les trois huit ou les quatre huit ? Tout à l'heure, lorsque M. Gremetz a parlé des quatre huit, on a entendu des ricanements s'élever des bancs de la majorité. Pourtant, un tel système d'organisation du travail existe. Quel...

Je vous encourage, ainsi que vos collègues de la majorité, à lire les écrits que M. Pierre Laroque a rédigés à la fin de sa vie, à la fin des années quatre-vingts, et dans lesquels il revient sur les conditions de la naissance de la sécurité sociale. Il précise que, s'il a fallu fixer l'âge de départ à la retraite à soixante-cinq ans, qu'il co...

Avec l'article 5, nous abordons le coeur de la réforme. Les socialistes sont clairement opposés au relèvement de l'âge légal de départ à la retraite de soixante à soixante-deux ans. Pour nous, cette mesure est non seulement injuste, mais totalement inadaptée à la réalité sociale et économique de notre pays. Le Gouvernement souligne que nous av...

laquelle, en creusant le déficit, justifie l'improvisation d'un nouveau rendez-vous, alors que nous ne devions nous retrouver qu'en 2012. Au reste, les données démographiques étaient connues en 2003,

au moment où François Fillon a présenté sa réforme, qui avait précisément pour objectif de résoudre entièrement le problème démographique à l'horizon 2020. Or, non ce seulement ce problème n'est pas résolu, mais il est demeuré identique à ce qu'il était il y a quelques années. Le déficit est ainsi de même nature qu'il y a sept ou huit ans, san...

Le dispositif des carrières longues ne répond pas à ce défi. Dans trente ou quarante ans, la situation aura évolué, bien entendu, mais, actuellement, environ 300 000 personnes partent chaque année à la retraite à soixante ans en ayant entre une et deux années de cotisation de plus que ce qui leur est nécessaire pour faire valoir leurs droits à ...

Au salarié qui a commencé à travailler à dix-huit ans, vous allez demander d'accomplir quarante-quatre annuités de cotisations pour pouvoir partir à la retraite, alors que pour celui qui a commencé à travailler à vingt-deux ans, votre réforme ne va rien changer : il ne pourra pas partir à soixante ans, en tout cas pas sans décote, ce qui fait q...

Ce que vous êtes en train de faire, monsieur le ministre, chers collègues de la majorité, c'est d'instaurer la redistribution à l'envers. Avec votre réforme, ce sont les ouvriers et les employés qui, demain, vont payer pour que les cadres supérieurs puissent continuer à prendre leur retraite de façon inchangée.

Et puis, il est un facteur social que l'on ne peut ignorer totalement, même s'il est heureusement minoritaire : dans notre pays, des hommes et des femmes, atteignant l'âge de soixante ans sans avoir une durée de cotisation suffisante, préfèrent partir avec une décote, car ils sont trop usés par le travail.

Selon les statistiques de la CNAV, environ 7 % de Français préfèrent partir à soixante ans, même avec une décote, parce qu'ils sont fatigués, usés, et ne se sentent pas les moyens de poursuivre une activité professionnelle jusqu'à soixante-cinq ans.

Le troisième point que je veux évoquer est celui du chômage. Nous avons beau vous poser cette question sur tous les tons, nous n'avons toujours pas obtenu de réponse satisfaisante. Ce n'est pas parce que vous avez décidé, d'un claquement de doigts, qu'à compter du 1er janvier de l'année prochaine, on ne pourra plus prendre sa retraite à soixan...

Et ce phénomène est loin d'être marginal dans notre pays. Premièrement, le taux de chômage des plus de cinquante-cinq ans est, on le sait, l'un des plus élevés d'Europe

puisque plus de 60 % des personnes en âge de travailler ne travaillent pas. Deuxièmement, je veux attirer votre attention sur le décalage qui existe aujourd'hui entre l'âge moyen auquel les Français quittent le marché du travail et l'âge moyen auquel ils liquident leur pension. C'est en moyenne à cinquante-huit ans et demi que les Français se...

À toutes ces personnes, vous allez dire qu'elles vont rester au chômage et que, quand leurs droits seront épuisés, elles toucheront l'ASS et finiront au RSA avant de pouvoir bénéficier d'une retraite sans décote.

Je vais conclure, laissant le soin à mes collègues de revenir sur ces éléments en établissant des comparaisons avec ce qui se fait dans les autres pays. Votre système est le plus injuste que l'on puisse imaginer, car les références d'âge, par définition, pèsent sur les plus modestes,

sur ceux qui ont commencé à travailler jeunes. Ce que nous voulons, c'est un bouclier social pour les catégories populaires et les petites classes moyennes. Nous ne voulons pas d'un système anti-redistributif, anti-solidaire, aboutissant, une fois de plus, à ce que les plus modestes soient obligés de payer pour ceux qui ont eu des carrières pl...

Je suis étonnée que certains parlementaires aient jugé utile de tenir des propos regrettables et machistes à l'égard de femmes responsables du parti socialiste qui ne siègent pas dans cet hémicycle. Sans doute le recours à des formules insultantes est-il une manière, pour ces parlementaires, d'échapper au fait qu'ils ne savent pas comment assum...

C'est invraisemblable ! Si elles sont au chômage depuis vingt ans, quelle retraite peuvent-elles espérer à l'âge de 65 ans ?