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Simplifions la loi 2.0 : LOPPSI
(Sécurité intérieure : loi d'orientation et de programmation pour la performance)

Article 36 B (Chapitre 9 : Dispositions diverses)


Dans trois arrêts rendus le 16 avril 2008 concernant des prolongations de rétention, la Cour de cassation a considéré que, si l’article L 552-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile permet au juge des libertés et de la détention (JLD), saisi aux fins de prolongation de la rétention d’un étranger en instance d’éloignement, de statuer dans une salle d’audience aménagée à proximité immédiate du lieu de rétention, « la proximité immédiate [de la salle d’audience attribuée au ministère de la justice] exigée par l’article L 552-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile est exclusive de l’aménagement spécial d’une salle d’audience dans l’enceinte d’un centre de rétention ».

Cette jurisprudence restrictive a porté un coup d’arrêt à la création de salles d’audiences déconcentrées que le législateur avait voulu développer par la loi du 26 novembre 2003.

Pourtant, comme le montre le rapport d’information de la commission des Lois relatif aux centres de rétention administrative et aux zones d’attente, ces audiences donnent toute satisfaction et permettent de décharger policiers et gendarmes de missions d’escorte vers les tribunaux, très coûteuse en « heure fonctionnaires ».

Le présent amendement permet donc de créer des salles d’audiences au sein des CRA. Il autorise aussi la tenue d’audiences par visioconférence au sein de ces salles.


1.

L'article L. 552-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile est ainsi modifié :

2.

1° À la dernière phrase, après le mot : « rétention », sont insérés les mots : « ou en son sein » ;
2 amendements déposés sur cet alinéa : n° 284 n° 6

3.

2° Sont ajoutées trois phrases ainsi rédigées :

4.

« Le juge des libertés et de la détention a alors néanmoins la possibilité de siéger au tribunal dont il est membre, relié à la salle d'audience, en direct, par un moyen de communication audiovisuelle qui garantit la confidentialité de la transmission. La salle d'audience du centre de rétention et celle du tribunal de grande instance sont ouvertes au public. L'étranger est assisté de son conseil s'il en a un. »
1 amendement déposé sur cet alinéa : n° 286

Tous les amendements déposés sur cet article : n° 109 n° 284 n° 285 n° 286 n° 6 n° 7

2 commentaires :

Le 03/02/2010 à 15:54, 3eme génération a dit :

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Si je comprends bien, les sans-papiers, déjà dans des conditions de détention inadmissibles et attentatoires aux droits de l'homme, n'auront désormais même plus la possibilité de revoir un peu l'extérieur pour aller assister à leurs audiences judiciaires et le feront directement depuis une salle à 20 mètres de leur cellule en visioconférence sans même voir physiquement son juge?...

Je suppose qu'en conséquence pour ouvrir les audiences au public on va ouvrir les entres de rétention alors? J'imagine qu'au final ce sera en fait beaucoup plus difficille d'organiser les mobilisations citoyennes qui ont généralement lieu à ces procès..

La déshumanisation du droit est vraiment de plus en plus effrayante....

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 08/02/2010 à 02:45, Zouze (citoyen) a dit :

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"La déshumanisation du droit est vraiment de plus en plus effrayante...." Oui je dois bien vous rejoindre sur ce point qu'illustre tristement cet article.

Un juge des enfants explique avec beaucoup d'émotion tout cela sur son blog du Monde: http://jprosen.blog.lemonde.fr/2010/01/30/les-etrangers-et-loppsi-2/

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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