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Nous devons revenir à quelques vérités que nous sommes, me semble-t-il, en train d'oublier. Depuis 1958 et l'instauration du parlementarisme rationalisé, les parlementaires ne sont pas, dans la majorité des cas, les responsables de la dérive des finances publiques. C'était le cas auparavant, ce n'est absolument plus le cas depuis 1958. L'artic...
Je vous remercie, monsieur le président, de me redonner la parole. Je voudrais apporter deux précisions. La première concerne ce qui serait le traitement égal et également loyal oserai-je dire de ce texte à l'égard du Gouvernement et du Parlement. Monsieur Jacob, je ne peux pas vous laisser dire que l'encadrement des parlementaires est à...
Prétendre donc que ce texte encadre équitablement le Parlement et le Gouvernement ne me paraît pas correspondre à la réalité. J'en viens à la deuxième précision que je voulais apporter. Nous en avons discuté en aparté avec d'autres collègues. Je pense que tous les arguments et les débats se doivent d'être honnêtes et loyaux. Nous avons bien co...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous examinons aujourd'hui un projet de loi de réforme constitutionnelle. Je m'apprêtais à commencer mon propos par l'évocation des conditions dans lesquelles la loi organique relative aux lois de finances fut adoptée lors d'une précédente mandature. Mais, me rangeant à l'inspirat...
Je voudrais rappeler le rapport de Gilles Carrez sur l'application de la loi fiscale. Il est désormais établi que, depuis 2002, ce sont 100 à 120 milliards d'euros de recettes fiscales, soit entre six et sept points de PIB, que deux majorités successives les vôtres, mes chers collègues ont décidé d'abandonner. Si la perspective de la dette ...
Au-delà de ce constat général, les dispositions de la réforme comportent des difficultés que certains s'efforcent, avec peine, de lever. Concernant la question du monopole, je peux comprendre que certains soient désormais résolus à ne plus accepter que, à l'occasion d'une loi ordinaire, les finances publiques se voient amputer des recettes néc...
Vous n'avez fait que brider votre propre initiative. En la matière, le Parlement paraît plus innocent que coupable et je comprends mal que, de la constatation que c'est le Gouvernement qui s'est rendu coupable de ces errements fiscaux, vous tiriez la conclusion qu'il faut encadrer une initiative parlementaire qui, en aucun cas, ne fut majoritai...
Si c'est le pouvoir exécutif qui est à l'origine de la défaillance de nos finances publiques, pourquoi faut-il encadrer les initiatives des parlementaires, qui ne sont pour rien dans la situation actuelle, si ce n'est d'avoir toujours voté, fût-ce en renâclant, ce que le Gouvernement proposait ?
Il me semble que votre acte de contrition, qui consiste à accepter dans l'enthousiasme une réforme constitutionnelle qui contrôle, encadre, bride votre propre activité, est exagéré. Ne serait-ce pas une forme d'expiation des votes que vous avez consentis au pouvoir exécutif ?
Libérez votre âme du poids de péchés que vous semblez ressentir douloureusement, en refusant la réforme constitutionnelle ! (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.) L'encadrement de l'initiative parlementaire va en effet sévèrement limiter la capacité des parlementaires à exercer finalement le mandat que leur confie le peuple. Combiné...
Ce serait considérablement alourdir le travail parlementaire, ce qui ne me paraît pas souhaitable. D'autres envisagent maintenant, sur le fondement de l'article 41, d'autoriser le dépôt d'amendements ou de propositions de loi, laissant au Gouvernement le soin de les accepter ou de les rejeter
et d'arbitrer entre ce que l'initiative parlementaire aurait de légitime et ce qu'elle aurait d'illégitime. Si la solution qui consiste à étendre le champ de l'article 41 était adoptée par notre assemblée, nous consentirions à un abandon de souveraineté. Pour ma part, je vous suggère de ne pas priver les propositions de loi et les amendements...
dans le cadre d'une commission spéciale à laquelle tous les groupes politiques participèrent.
Pour avoir participé aux travaux de cette commission spéciale, je crois me souvenir que, à aucun moment, les parlementaires de la majorité de l'époque n'ont reproché à leurs collègues de l'opposition je ne sais quels errements passés.
Il ne me semble pas que le climat politique que certains croient utiles de créer à l'occasion de l'examen de ce texte soit comparable à celui dont je me souviens. Si je veux bien reconnaître le sens de l'intérêt général dont ont fait preuve quelques parlementaires de l'opposition de l'époque,
eux-mêmes reconnaîtront que les parlementaires de la majorité d'alors n'ont pas tenté, pour des raisons électorales assez évidentes, d'aviver je ne sais quels clivages ni de se défausser de leurs responsabilités en matière d'emploi, de finances publiques ou d'image de la France à l'étranger. Il ne m'a donc pas semblé que les propos tenus tant...
Ainsi, ce débat n'aurait pas pour objet l'équilibre de nos finances publiques, mais l'avenir de certains des plus hauts responsables de l'État avenir dont on peut comprendre que certains se mettent à douter.
Ce n'est pas cette tentative de réforme constitutionnelle pour le moins pathétique qui pourra, j'en suis convaincu, modifier le destin. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Mesdames, messieurs, il y a au moins un point sur lequel je suis d'accord avec les deux orateurs qui m'ont précédé à cette tribune : nous vivons effectivement un moment important. Le Parlement n'en avait pas l'habitude, car l'usage voulait hélas ! que les autorités nationales de notre pays prennent un certain nombre d'engagements auprès de ...
La question peut susciter quelques inquiétudes puisque, ces deux dernières années, ce même pouvoir qui en appelle aujourd'hui à la cohérence et à la volonté politique a, par deux fois, violé des règles qu'il avait lui-même édictées. En effet, en violation des dispositions de la loi organique, les excédents de recettes fiscales constatés en cour...