Monsieur le président et monsieur le président de la commission spéciale, je comprends évidemment votre souci de garantir le temps nécessaire à l'examen de tous les articles, notamment de ceux qui peuvent paraître très importants. Cela étant, paradoxalement, celui-ci est devenu très important.
D'ailleurs, je regrette un peu la tournure prise par ce débat depuis quelques minutes. Comme Jean-Yves Le Déaut l'a rappelé tout à l'heure, la rédaction du texte du Gouvernement était particulièrement équilibrée, indiquant que l'information portait sur « les possibilités de prévention, de soin ou de prise en charge adaptée du foetus ou de l'enfant né. » Tout était dit dans ce texte et permettait ensuite une application sereine.
La volonté que vous exprimez maintenant de rajouter une information supplémentaire sur les conditions de prise en charge d'un enfant qui pourra être handicapé traduit plus qu'une volonté d'information. L'offensive que vous avez décidé d'engager est perceptible dans les propos très excessifs prononcés par certains défenseurs de ces amendements, qui prétendent que nous pourrions être hostiles à l'enfant handicapé et désireux de prévenir à tout prix la volonté des familles.
Ces allégations sont insupportables à entendre quand on défend la conception – partagée sur tous ces bancs – d'une humanité qui doit être acceptée dans la diversité, et la liberté de choix pour les familles.
On voit bien qu'il y a là une offensive menée contre l'interruption médicale de grossesse, votre réelle cible.