Le besoin de sécurité exprimé sur tous les bancs et dans toutes les villes ne trouve pas aujourd'hui de réponse dans l'impuissance du ministère de l'intérieur à mettre des effectifs suffisamment nombreux pour accomplir leur mission de police dans les lieux les plus en difficulté. La dérive conduira à ce que, bientôt, les présidents de régions demanderont eux-mêmes à bénéficier des pouvoirs du ministre de l'intérieur ! L'impuissance au sommet de l'État est telle qu'elle ne sera pas sans conséquence sur les régions.
Transférer aujourd'hui un petit pouvoir d'auxiliaire de police judiciaire à des directeurs et des agents de police municipale ne résoudra rien. Demain, vous présenterez des amendements tendant à fondre ces deux polices au sein d'un même territoire. Petit à petit, vous abandonnerez ainsi toutes les fonctions régaliennes de l'État. Vous nous expliquerez, monsieur Garraud, que dans un débat local, il faut pouvoir interpeller, en qualité de directeur de la police municipale, et ce parce que la police nationale n'a plus les moyens de le faire.