Je vais supporter l'ire de mes collègues tout en faisant un peu de populisme. Mais comme Mme la ministre m'a précédé, je me sens à l'aise !
Si tous nos concitoyens admirent et apprécient le talent des sportifs de haut niveau, ils ont conscience que ceux-ci sont récompensés par des salaires de haut niveau, par des revenus annexes spectaculairement élevés et un avantage fiscal dont on discute aujourd'hui.
Ils comparent ces revenus à ceux d'une grande majorité de Français, ceux qui sont confrontés au chômage, qui sont aidés chichement en percevant l'allocation de solidarité spécifique ou le RMI.
Les Français estiment que, dans la période exceptionnelle que nous traversons, les grands sportifs ne peuvent bénéficier d'un système dérogatoire notoirement avantageux. Les sacrifices doivent être pour tous. On en demande beaucoup aux plus modestes ; demandons aussi à ceux dont les revenus peuvent être sollicités sans dommage de participer à cet effort de solidarité.
Les sportifs de haut niveau qui bénéficiaient jusqu'à présent de cet avantage fiscal ne jugeront pas qu'ils sont injustement touchés, eux qui respectent l'esprit d'équipe.
En entendant M. Le Fur, je me disais que si l'on avait remplacé chaque fois les mots « sportifs de haut niveau » par « dirigeants de grandes entreprises, banquiers, traders », on s'apprêterait à voter l'amendement le plus spectaculaire, celui qui montrerait que nous sommes vraiment attachés à la justice dans notre pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)