On réduit à deux minutes la durée d'intervention, c'est-à-dire que l'on recadre encore les choses. Il n'y a donc pas de raison ni de légitimité à limiter le droit à la parole à quatre orateurs.
Je me souviens que, lors de l'examen d'une loi sur l'immigration, Étienne Pinte, de nombreux parlementaires de l'opposition et moi-même avions ferraillé pendant quatre heures avec Christian Estrosi, qui représentait le ministre de l'intérieur de l'époque, lequel n'était autre que l'actuel Président de la République. Le ministre de l'intérieur était alors venu à l'Assemblée nationale modifier la position du Gouvernement. À ce moment-là, nous avons réellement fait oeuvre de législateurs.
Si nous ne disposons plus que de quatre fois deux minutes, soit huit minutes en tout, nous renonçons en réalité à notre droit de débattre. Je considère que cette mesure n'a pas de fondement légitime. De surcroît, elle pose un problème d'organisation, souligné par plusieurs orateurs de l'opposition. En effet, les groupes minoritaires et les groupes d'opposition seront ainsi amenés à s'inscrire systématiquement sur tous les articles dès l'inscription d'un texte à l'ordre du jour. Ils s'inscriront pour s'inscrire, pour être certains de ne pas être privés de parole.
Voilà pourquoi, monsieur le président, je souhaiterais sous-amender oralement l'amendement n° 41 , en ajoutant, après le mot « supprimer », les mots : « le quatrième alinéa de ».