De surcroît, nous avons eu ce matin un débat argumenté et diversifié, riche d'échanges toniques entre les différentes sensibilités. Dix-sept de nos collègues ont pris l'initiative de dire – plus que le président du groupe ou moi-même n'avions pu le faire au nom de tous les socialistes – qu'ils étaient prêts à avancer vers la réforme et même à la voter. Comme nous tous, ils ont toutefois pris la mesure des refus, des fins de non-recevoir, des rejets multiples, pour ne pas parler des provocations, dont les dirigeants politiques de l'UMP et le Gouvernement ont usé pour nous refermer la porte sur le nez.
Ce fut le cas à l'occasion de la proposition de loi sénatoriale proposant de réformer le mode d'élection des sénateurs, puis, de manière plus provocante, à l'occasion de la proposition de loi de l'opposition destinée à demander une compensation légitime à la monopolisation croissante du temps de parole médiatique par le Président de la République. C'était le cas hier, au fur à mesure que se déroulait la séance publique, puisque même des amendements de la commission tendant à limiter le cumul des mandats, soutenus par le rapporteur, ont été désavoués par la majorité parlementaire.
L'addition est assez lourde pour justifier notre non, qui n'émane pas d'on ne sait quel politburo, mais d'une décision de conscience. Chacun de nos camarades hésitant en son for intérieur (Rires et exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire) sait le prix qu'il faut attacher à la démocratie et à vos refus. Après réflexion, ils ont pris leur décision et m'ont chargé de vous annoncer, à la reprise de la séance, que le compte n'y est pas.
Notre non est bien sûr un non d'attente, je dirais presque un non d'espérance…