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Pour le coût d'un soldat de la coalition déployé, c'est une dizaine de soldats ou policiers afghans payés. C'est à ce prix également que nous pourrons faire reculer dans ce pays le cancer de la corruption. Plus largement, il importe de garder à l'esprit que la solution ne saurait être exclusivement militaire. Ne méconnaissons pas non plus la réalité du bilan de la coalition en Afghanistan : les kilomètres de route et les infrastructures construites ou encore la scolarisation des jeunes filles. En effet, il faut gagner les coeurs, et cela passe par une amélioration des conditions de vie quotidienne des très pauvres populations rurales afghanes. C'est pourquoi, il importe aujourd'hui, en premier lieu, de renforcer les moyens de la coopération civilo-militaire, de poursuivre sur pla...
Mes chers collègues, la France participe en Afghanistan à une opération complexe dans son volet civil, et périlleuse dans son volet militaire. Avec ses 3 750 soldats déployés sur place, elle assume ses responsabilités vis-à-vis de la communauté internationale. Alors que le théâtre afghan semble enfin avoir retrouvé toute l'attention qu'il méritait, que la date de juillet 2011 fixée par le président Obama fait plus figure de clause de rendez-vous que ...
Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, la commission des affaires étrangères a mené, mercredi dernier, par anticipation et pour approfondissement, avec le ministre des affaires étrangères, un débat très libre et très constructif sur la situation en Afghanistan et les perspectives d'action qui s'offrent à nous. Il en est ressorti, d'une façon générale, que nul ne peut se satisfaire du statu quo actuel. En effet, en dépit d'une victoire éclair contre le régime taliban en 2002, et malgré l'apparente embellie qui a suivi l'élection présidentielle de 2004, le contexte n'a cessé de se dégrader depuis lors, sur le plan sécuritaire ainsi que dans les domaines...
...éder à certaines populations, renforçant leur impression d'être occupées par des forces étrangères. Plus inquiétant, ce recul survient alors même que les insurgés sont bien incapables de formuler un projet politique qui recueillerait l'approbation du peuple afghan. Comment, alors, sortir de cette situation ? Plusieurs options doivent être étudiées. La première consiste à quitter immédiatement l'Afghanistan. Elle ne peut qu'être rejetée.
...u'ils mènent pour imposer leur vision rétrograde de la société. Et même si nous pouvions identifier des responsables talibans susceptibles de négocier, pourrions-nous nous fier à la parole de chefs de guerre qui, comme Hekmatyar, ont changé d'allégeance à chaque nouveau conflit ? La troisième possibilité, c'est l'éradication de l'insurrection par l'envoi massif de troupes occidentales. Mais, en Afghanistan comme ailleurs, le tout militaire ne vaut pas mieux que le pacifisme naïf. L'insurrection afghane ne peut être vaincue par le seul usage de la force. Les racines de l'insurrection contraignent si profondément la population qu'une guerre totale contre les insurgés reviendrait à prendre en otage tout le peuple afghan. La quatrième option, que défend la France, vise à mener une approche simultanée ...
Avec moins de 80 000 soldats opérationnels et à peine 68 000 policiers, l'Afghanistan ne peut faire face aux menaces qui pèsent sur sa sécurité. Nous devons donc aider à la montée en puissance des forces de sécurité afghanes, avec un objectif, à terme, d'environ 200 000 à 250 000 personnels, police et armée confondues. Enfin, nos efforts militaires doivent s'accompagner d'un sursaut majeur en faveur du développement. Dominée par le trafic du pavot et de l'opium qui en est tiré, l...
... formation de la police, de la création d'un appareil judiciaire fonctionnant convenablement. Si ces réformes ne sont pas mises en oeuvre, notre aide n'aura pas les résultats escomptés. Trop souvent, les sommes versées par les donateurs ne bénéficient pas au peuple. L'État afghan doit devenir un État fiable et efficace pour assumer son propre développement. Les actions civiles que nous menons en Afghanistan sont au moins aussi importantes que notre engagement militaire, parce qu'elles agissent sur les conditions de vie de la population.
Nous devons gagner les coeurs, mais surtout la confiance des Afghans, et seuls des résultats tangibles pourront les convaincre. L'avenir de notre engagement en Afghanistan ne s'est donc pas joué le 1er décembre à Washington. L'échéance la plus importante, c'est la conférence des donateurs de Londres, le 28 janvier. Si un nouvel effort est sans doute nécessaire, il devra s'accompagner d'un changement de comportement de la part du président Karzaï et de son gouvernement.
Ce nouveau partenariat est la clé pour doter l'Afghanistan d'un État suffisamment fort pour assurer la sécurité de la population. En attendant que les autorités afghanes puissent prendre notre relais, nous devons donc nous concentrer sur le plan sécuritaire sur les plus grandes villes du pays : Kaboul bien sûr, mais aussi Kandahar, Hérat, Mazar-e-Charif, Djalalabad, Koundouz, Tchagtcharan, Kheyrabad, Bagram, ainsi que sur les liaisons entre ces capitale...
...ident Teissier qui ne peut être présent aujourd'hui. En son absence, il m'a demandé de vous donner lecture de son intervention, ce que je vais faire avec la confiance qu'il m'a accordée. Permettez-moi de souligner l'intérêt du débat que nous avons aujourd'hui et d'en remercier le Premier Ministre. Le fait d'avoir une telle discussion, un an après celle du 22 septembre 2008, sur notre présence en Afghanistan est en soi positif En effet, ce débat est l'occasion pour le Gouvernement de confirmer les objectifs de notre engagement et pour la représentation nationale de montrer sa solidarité avec nos alliés mais aussi notre soutien à nos militaires, que nous avons envoyés dans ce pays si difficile. Avant de poursuivre, je voudrais m'adresser à Jean Glavany et à Jean-Paul Lecoq. Monsieur Glavany, vous av...
Je voudrais, en préalable, rendre hommage à tous nos militaires que l'on a envoyés en Afghanistan. Ces gens ont des convictions, ils se sont engagés au service de notre pays. Trente-six d'entre eux y ont versé leur sang pour défendre l'honneur de la patrie. Nous devons leur rendre hommage. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Leur engagement mérite que soient posées quatre questions essentielles. La mission de la coalition internationale en Afghanistan doit-elle être considérée comme un échec ? Devons-nous changer de stratégie ? Faut-il revoir les moyens alloués à nos forces ? Faut-il donner à notre action collective une impulsion internationale ? Il est incontestable que la situation sur le plan sécuritaire s'est dégradée. Il est aussi vrai que le résultat de l'élection présidentielle est insatisfaisant. Cependant, le seul fait que cette élec...
...n, permettez-moi, mes chers collègues, de vous répéter combien est important le consensus national, tant pour la position extérieure de la France que pour nos soldats, qui apprécient le soutien de la représentation nationale et qui comptent sur elle. C'est pourquoi je souhaite que ce débat soit l'occasion d'apporter un soutien politique fort au Gouvernement, mais aussi à nos militaires engagés en Afghanistan ou qui le seront prochainement, car, malheureusement, la guerre n'est pas finie. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
L'ordre du jour appelle une déclaration du Gouvernement sur la situation en Afghanistan et le débat sur cette déclaration. La parole est à M. François Fillon, Premier ministre. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, le 11 septembre 2001 le monde découvrait avec effroi le terrorisme de masse. Ce jour-là un défi sanglant et morbide était lancé à toute la communauté internationale. La source de cet attentat se situait en Afghanistan avec le soutien du régime obscurantiste des talibans. Dès l'automne 2001, six résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sont venues préciser le cadre dans lequel devait s'exercer la réponse des nations. La résolution 1368, notamment, ouvrait le droit à la légitime défense, la 1373 appelait à la collaboration de tous les États contre le terrorisme, la 1378 définissait le cadre dans lequel devai...
Monsieur le Président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, chers collègues, depuis la fin de l'année 2001, la France est présente en Afghanistan. Elle est présente à travers des hommes et des femmes qui portent nos idéaux.
Elle est à l'heure actuelle composée de trente-neuf nations qui interviennent à des degrés divers selon leur capacité, vingt-six d'entre elles étant membres de l'OTAN. Nous sommes donc en Afghanistan avec un mandat clair de l'ONU. Notre mission, dans ce contexte, est actuellement de sécuriser Kaboul et ses environs.
pour justifier devant nous, en novembre 2001, l'envoi de forces supplémentaires en Afghanistan : « [ ] La lutte armée contre le terrorisme n'est pas achevée. La poursuite de l'action militaire ciblée [ ] s'impose donc. » Six années plus tard, on peut certes le regretter, mais cette lutte n'est, à l'évidence, pas terminée. Dois-je rappeler, par ailleurs, que ce débat n'avait pas, en son temps, donné lieu à un vote ? Est-ce à dire que M. Jospin, en 2001, ne respectait pas le Parlement ?
En 1991, nous étions en guerre contre un pays qui avait délibérément envahi puis annexé son voisin au mépris de toutes les règles du droit international. En 2001, nous sommes intervenus en Afghanistan contre un régime qui n'avait aucune reconnaissance internationale et qui abritait des organisations terroristes. Aujourd'hui encore, nous sommes en Afghanistan à la demande du Gouvernement légitime et reconnu de ce pays. Cessons donc l'hypocrisie ! Oserai-je dire que celle-ci est tenace ?
M. Hollande s'est interrogé sur la « pertinence » de la présence française en Afghanistan. N'est-il pas pertinent de vouloir éradiquer le terrorisme et d'anéantir Al Qaïda ? N'est-il pas pertinent de combattre un pouvoir taliban obscurantiste ? N'est-il pas pertinent de lutter contre ceux qui méprisent et avilissent les femmes ? N'est-il pas pertinent de vouloir neutraliser les narco-trafiquants ? (Bruit sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe socia...