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Tel est bien l'usage du fameux thème du communautarisme, devenu bizarrement omniprésent au moment même où s'opérait la conversion française au néolibéralisme. Comme toujours, la posture nationaliste sert à échapper aux attendus de la question sociale chère à Jaurès, au prix d'une xénophobie et d'une discrimination galopantes. Bref, annoncer que l'on décrétera l'identité nationale et définir quelque chose d'aussi subjectif relève en réalité d'une formidable prétention qui en dit long sur la conception bien restrictive que vous avez de la société contemporaine. La France d'aujourd'hui, ...
... moins inopportune par le Président de la République à Dakar. En raison du poids de son héritage colonial et de son statut ancien de pays d'immigration, la France, moins que tout autre pays, ne saurait être réduite à l'identité étriquée que vous tentez de nous imposer. Ce pays correspond bien plus sûrement à un vaste espace d'affiliations multiples, plurielles et en interdépendance constante. La nation n'est donc pas une éternité mais le produit d'un métissage sans cesse renouvelé entre une multitude d'intérêts et d'appartenances sociales, culturelles et politiques qui ne s'excluent pas les unes les autres. Dans l'espace de liberté qui est le nôtre, espace délimité par le respect de l'intégrité et la liberté de chacun, toutes ces affiliations et ces appartenances subjectives sont également lég...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, l'expression « identité nationale » date des années 1980. Elle désigne le sentiment, ressenti par une personne, de faire partie d'une nation. C'est aussi l'ensemble des points communs aux individus d'une même nation et formant un ensemble d'habitus socialisant. Sociologiquement et historiquement, l'identité nationale d'une personne est une intériorisation de repères identitaires, due à une présence quotidienne de points commu...
...ant lesquels nos rois, nos empereurs et nos Républiques ont su travailler sur deux axes principaux : séparer l'intime et le public, renvoyer le pouvoir spirituel à ses affaires et forger le pouvoir temporel en les séparant. La laïcité, mes chers camarades, mes chers compagnons, n'est pas née simplement par un beau jour du xviiie siècle. Elle est la lente construction de quinze siècles d'histoire nationale.
C'est cela, la France. La France, c'est aussi ce travail d'unité nationale, de cohésion de la nation, de lutte contre les potentats locaux. Et quand j'entends ces duchés provinciaux et ces comtés départementaux oublier qu'ils participent de la nation, je veux leur rappeler que l'État est le seul unificateur, le seul juste mesureur des libertés individuelles et locales. Cela ne nous a pas empêchés de graver dans le marbre de la Constitution l'existence de ces langues ...
... de parole dont, ici, nous bénéficions tous aujourd'hui. C'est cela, et plus encore, la France. C'est cette identité qui nous oblige à donner chaque jour le meilleur de nous-mêmes. Nous devons extirper de nos rangs la haine de nous-mêmes, la repentance permanente, la culpabilité enseignée, pour retrouver que l'on soit noir ou clair de peau, et quel que soit l'endroit où l'on est né la fierté nationale, qui s'est forgée dans les tranchées. Corses, Bretons, Basques, originaires d'Extrême-Orient ou d'Afrique ont versé leur sang pour la liberté, dans la boue et la douleur. Être français exige la grandeur et le meilleur de nous-mêmes. Chaque jour, à chaque instant, nous devons retrouver ce chemin de la fierté. C'est ce débat que j'attends, c'est ce débat que souhaite le peuple. Par-delà les cliv...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je voudrais tout d'abord remercier mes collègues du groupe socialiste : alors que, sur la question de la nation, nous avons tous bien des choses à dire, ils ont tenu symboliquement à ce que les porte-parole du groupe soient Marietta Karamanli, Serge Letchimy et moi-même, c'est-à-dire des Français un peu particuliers. Nous nous demandons ce que vous cherchez avec ce débat. Cherchez-vous à dire que certains Français sont plus respectables que d'autres ? Voulez-vous dire aux étrangers qui viennent travailler...
Dans son discours de Latran, le 20 décembre 2007, le Président de la République affirmait que les racines chrétiennes faisaient la valeur de la spiritualité de notre nation. « Arracher la racine, disait-il, c'est affaiblir le ciment de l'identité nationale. » Pour nous, la racine, c'est l'éducation, et je ne comprends pas que ce pays, qui a su apprendre à des milliers d'enfants à travers le monde, avec leurs cheveux crépus ou leurs cheveux frisés, ce poème de Joachim du Bellay : « France, mère des arts, des armes et des lois », ne soit plus capable de l'enseigner au...
Il faut parler de l'esclavage, de la colonisation, de la collaboration, des guerres parfois sanglantes de la décolonisation. Tout cela fait partie de notre histoire, tout cela révèle parfois l'intolérance, l'avidité excessive et l'exploitation de l'homme par l'homme, qui vont à l'encontre de l'idéal de la nation. En intégrant au récit national ces faits et ces éclairages qui, jusqu'alors, étaient sous-estimés ou passés sous silence, on permet le partage d'une mémoire, ce qui est très important pour des gens qui ont souvent eu l'impression de ne pas être intégrés à la mémoire et au récit nationaux. Il ne s'agit pas de repentance : en chacune de ces heures sombres de l'histoire, il s'est toujours trouvé d...
...rd'hui, à propos des bons et des moins bons Français, ne tient donc pas compte de cette vérité énoncée par Dominique Schnapper : « la société moderne n'est pas formée de groupes juxtaposés aux frontières claires [ ]. Les sociétés modernes sont fondées sur la mobilité des hommes, la pluralité de leurs fidélités et de leurs abandons, de leurs identités [ ]. » Cette pluralité fait la force de notre nation. C'est elle qui lui a permis, hier, de construire un État, et c'est elle qui lui offre, aujourd'hui, la possibilité de construire des passerelles entre la France et le monde entier. Nous n'avons pas intérêt à enfermer qui que ce soit dans une identité réductrice, car c'est la force de la France que nous affaiblirions ainsi. Il existe encore aujourd'hui un décalage entre l'idéal républicain et un...
...es identités particulières, et parfois exclusives, qui fait échec à la République : c'est l'incapacité, souvent orchestrée, ces dernières années, par la droite, de la République à assumer sa vocation d'intégration, à assurer l'égalité des chances entre tous ses enfants qui ouvre la brèche par laquelle peuvent s'infiltrer l'amertume et l'intégrisme. C'est aujourd'hui en luttant contre les discriminations, dont vous avez parlé, que l'on pourra faire en sorte que chaque enfant des banlieues se sente particulièrement français. Notre pays a énoncé une utopie fascinante, un rêve de liberté et d'égalité. La question n'est pas de changer notre conception de l'identité ou de changer l'identité des habitants de ce pays, elle est de faire en sorte que les promesses d'égalité et de fraternité contenues dan...
Madame la présidente, les médias ont repris en boucle la malheureuse déclaration du maire de Gussainville, localité de mon département, lors du premier débat sur l'identité nationale. Certains en ont alors profité pour critiquer ce débat : il serait malsain, disent-ils, de s'évertuer à demander l'avis de nos concitoyens sur des sujets de société, malsain de leur demander leurs propres convictions. Je ne souscris évidemment pas aux propos de cet élu, que je considère contraires aux valeurs de l'UMP, formation politique dont il se réclamait. En conséquence, j'ai décidé de p...
Je suis persuadé de votre mansuétude Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le débat sur l'identité nationale est lancé, et plutôt bien lancé. Ceux qui en ont peur sont ceux qui le craignent (Exclamations et rires sur les bancs du groupe SRC) ; ce sont ceux qui ne veulent rien, qui ne voient rien ou qui n'ont plus rien à dire. La France a beaucoup évolué, sa population a changé ; il faut être aveugle pour ne pas le voir. Rappelons-le : ce débat est déjà un véritable succès, car il répond à une vérita...
... français ? Cette question ne devrait pas être un sujet de polémiques ou d'affrontements, mais offrir l'occasion d'un véritable engagement pour échanger des idées, partager des témoignages et faire progresser l'identité de notre pays. Vous proposez un débat, quand d'autres, lors de la dernière campagne présidentielle, réclamaient un drapeau dans chaque foyer ; certains l'ont oublié. « L'identité nationale n'est pas un gros mot », indiquait, pour sa part, Nicolas Sarkozy, durant cette même campagne. Il avait raison ! Quand un pays oublie son identité, il va au-devant de bien des déconvenues, avant un douloureux réveil. Un proverbe africain, que je cite souvent, l'exprime clairement : « Quand on ne sait pas d'où l'on vient, on se sait pas où l'on va. » Quand un pays ne sait plus se regarder en f...
... heures vingt : Débat sur le rapport d'information de la commission des finances sur les services départementaux d'incendie et de secours ; Débat sur le rapport d'information de la commission des lois sur l'exécution des décisions de justice pénale. La séance est levée. (La séance est levée à vingt et une heures vingt-cinq.) Le Directeur du service du compte rendu de la séance de l'Assemblée nationale, Claude Azéma
Nous abordons l'examen des crédits relatifs aux anciens combattants, à la mémoire et aux liens avec la nation. La parole est à M. Jean-François Lamour, rapporteur spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire.
...n, car il détermine également la façon dont notre jeunesse, par la journée d'appel de préparation à la défense, pourra inscrire ses choix et ses actes en ayant la meilleure connaissance possible de ce qu'a été, de ce qu'est et de ce que sera l'engagement pour les autres et pour un pays. Je ne doute donc pas, monsieur le secrétaire d'État, que vous prendrez toute votre part au débat sur l'identité nationale. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC et sur les bancs du groupe GDR.)
...s exciter juste après déjeuner Il n'y a rien de plus mauvais pour la digestion ! Restez calme ; vous verrez, cela va très bien se passer. (Sourires.) Ce budget, disais-je, est un lien entre nos concitoyens dans ce qui est le plus fondateur : la transmission des valeurs entre les générations. Les crédits demandés pour la mission interministérielle « Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation » s'élèvent, mes chers collègues, à 3,427 milliards d'euros en autorisations d'engagement et à 3,433 milliards d'euros en crédits de paiement.
...le action « Réparation des conséquences sanitaires des essais nucléaires français » a été créée au sein du programme 169, afin d'identifier budgétairement les crédits destinés à l'application de la future loi relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français. S'agissant du programme 167, 95 % des crédits inscrits sont destinés à la direction du service national, dont la tâche principale est l'organisation de la journée d'appel de préparation à la défense. J'ai déjà eu l'occasion, l'an dernier, de déplorer que la structure actuelle de ce programme ne permette plus que s'exerce la fongibilité des crédits telle qu'elle est prévue par la LOLF. La présente mission contribue à l'effort général de modernisation et de rationalisation des politiques publiques...
...entions « mort pour la France » et « mort en déportation » ; services d'Afrique du Nord. Les transferts de missions doivent s'accompagner de transfert d'effectifs : 280 en 2010 ; 96 en 2011. Parallèlement, la rationalisation de l'organisation doit dégager un gain d'environ 150 emplois. Nous vous faisons confiance, monsieur le secrétaire d'État, pour mener à bien cette réforme. La représentation nationale sera très attentive je vous l'avais déjà dit lors de nos rencontres préparatoires à ce que l'ONAC dispose des moyens nécessaires à son bon fonctionnement dans les années à venir. Quant à l'Institution nationale des invalides, le Centre d'étude et de recherche sur l'appareillage des handicapés, service de la DSPRS, lui sera rattaché en 2010, afin de lui apporter son rayonnement et son expe...