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N'est-ce pas notre majorité qui a créé la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité ? J'étais fier d'être membre d'un tel gouvernement ! N'est-ce pas le ministre du logement de l'époque qui a fait voter une charte pour éviter les discriminations dans l'accès au logement, et un certain Jean-Louis Borloo qui a injecté 35 milliards d'euros qui, jour après jour, sont en train d'irriguer les quartiers les plus défavorisés de notre société ? Dois-je rappeler que, mi...
Je termine, madame la présidente. Mes chers collègues, au moment où certains soulèvent des interrogations à travers leur votation sur les minarets, où d'autres prônent la régularisation massive des sans-papiers, qui veut instrumentaliser qui ? Monsieur Ayrault, puisque vous avez cité Renan, il sera ma conclusion : « La nation est un plébiscite de tous les jours. » (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je voudrais, en préambule à mon intervention, faire un petit rappel concernant l'Alsace, ma belle région natale. Mes parents, mes grands-parents, comme tous les Alsaciens et Mosellans, ont, compte tenu de l'histoire, changé quatre fois de nationalité entre 1870 et 1945 ; c'est dire que nos pères se sont battus pour rester ou redevenir français. Mais pour le prouver, nous avons dû, jusqu'à la fin des années 1960, pour remplir toutes sortes de formalités, présenter les certificats de réintégration de nos parents dans la nationalité française. Alors pour moi, héritier de cette histoire, qu'évoque la notion d'identité nationale ? Pour moi l...
Mes chers collègues, au moment où nous abordons ensemble la question de l'identité nationale, nous sondons le temps long de l'histoire, celui qui forge le discours que les peuples du monde ont appris à aimer de la France. À la manière d'un long et vieux fleuve, notre pays transporte des alluvions qui sédimentent une culture avec ses lignes de force, ses contradictions et ses questions restées sans réponse. Aujourd'hui, monsieur le ministre, vous demandez à la France de vous dire qui ...
Dès lors, comment ne pas confronter ce propos à celui que tenait Jean Jaurès, à Castres, en juillet 1904, parlant de la laïcité : « Ainsi se dissiperont les préjugés, ainsi s'apaiseront les fanatismes [ ] Et la conscience de tous ratifiera les lois nécessaires et bienfaisantes dont l'effet prochain sera de rassembler dans les écoles laïques, dans les écoles de la République et de la nation, tous les fils de la République, tous les citoyens de la nation [ ]» (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Quoi de plus fort que la juxtaposition de ces deux paroles politiques, celle de Nicolas Sarkozy et celle de Jaurès, pour mesurer l'intensité du divorce entre deux conceptions de la laïcité, et de ce fait entre deux conceptions de la République ?
On comprend mieux, dès lors, l'effort réitéré de Nicolas Sarkozy pour faire perdre à la France sa singularité. On comprend mieux pourquoi, autant par culture que par conviction, il s'emploie à banaliser le discours de notre pays dans le concert des nations. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Là où la France s'affirmait laïque, il la préfère revendiquant ses racines chrétiennes ; là où elle constituait un refuge, portant une parole singulière dans le monde, il la désire fondue au sein de l'OTAN ; là où son message universel la plaçait comme un pont entre les civilisations, il théorise, hier encore aux côtés de George Bush, le choc des ...
enfin, là où les services publics, dans leur neutralité, constituaient le patrimoine laïc de ceux qui n'ont rien, votre gouvernement les détruit un à un, à l'instar de l'éducation nationale, de l'hôpital public ou encore de La Poste, après avoir diminué les mérites de ceux qui les incarnent. Alors que Jaurès, déjà, préconisait que l'émancipation laïque et la résolution de la question sociale marchent ensemble dans la société et dans la République. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Oubliant que la laïcité porte en elle l'espérance de l'affranchissement de l'homme pa...
... l'universel. Certains, comme moi, sont le produit de l'histoire qui a fait notre pays. Ils en sont pétris et ils en sont fiers. Pour eux, la France est une personne dont ils partagent les valeurs et les contradictions. Il y a ceux aussi qui ne sont pas nés en France mais qui ont choisi d'en être les citoyens parce qu'ils se reconnaissent en elle. Puis, il y a ceux qui, bien qu'ils en aient la nationalité, ont du mal à se sentir français, faute de le vouloir avec suffisamment de force ou de trouver dans notre pays les conditions de leur intégration. L'identité de la France actuelle est faite de ces composantes diverses que doit au moins réunir la volonté de vivre ensemble et de partager un destin commun, si nous voulons que se prolonge l'aventure d'une civilisation commencée il y a plus de m...
...la forme de son territoire, le choix de sa langue et l'invention de l'État, géniteur et protecteur des Français. Le siècle des Lumières, la révolution de 1789, les républiques successives ont forgé les valeurs telle la laïcité qui sont actuellement les siennes, et dessiné son organisation politico-administrative, y compris la sécurité sociale. Telle est, à très grands traits, la genèse de la nation dont nous avons le bonheur d'être les citoyens. Aujourd'hui, je m'interroge. Cette France que j'aime peut-elle rester elle-même au milieu des influences puissantes et diverses qui l'assaillent ? Cette interrogation est au coeur de l'action politique, s'il est vrai que la spécificité de la politique est d'assurer la pérennité du groupe au sein duquel elle s'exerce. Poser la question ne signifie ...
Pour terminer, je dirai que les humains sont des êtres sociables. Ils ont toujours ressenti le besoin de faire partie d'un groupe, sinon de plusieurs. Aujourd'hui, la plupart d'entre nous vivons des sentiments d'appartenance multiples et sommes riches d'identités plurielles. Parmi celles-ci, l'identité nationale est politiquement la plus puissante et la plus nécessaire, car si nous ne pouvons pas dire de quelle nation nous sommes les citoyens, il nous sera demandé de nous définir par notre race ou notre religion. Pardonnez-moi cette référence mais, de toutes les attitudes envisageables, celle de l'empereur Hadrien, au deuxième siècle de notre ère, m'a toujours semblé la plus digne. Conscient que l'em...
et fondamental d'un individu ou d'un groupe. Qu'est-ce que la nation ? Le même dictionnaire indique qu'il s'agit d'une communauté humaine, le plus souvent installée sur un même territoire, qui possède une unité historique, linguistique, culturelle, économique. Qu'est-ce donc que l'identité nationale ? Cette synthèse : c'est le caractère permanent et fondamental d'une communauté installée sur un territoire sa géographie et qui possède une unité historique, lin...
S'interroger sur l'identité nationale revient tout simplement à poser la question suivante : qu'est-ce qu'être Français en 2009 ? Il faut donc saluer l'initiative du Président de la République, qui a osé ouvrir un débat simple sur une question qui intéresse tous les Français
...i leur familles. À ce moment-là, l'interrogation peut se muer en incompréhension. C'est peut-être dans ce cas que le débat est utile. Finalement, monsieur le ministre, on peut regretter qu'il n'y ait plus que le sport pour donner aux Français à tous les Français un vague souvenir d'appartenance, un vague sentiment d'identification, notamment lorsque c'est la seule occasion de chanter l'hymne national. Il faut bien reconnaître que, pour des raisons diverses, certaines institutions ne jouent plus leur rôle : faire de tous ceux qui venaient sur notre sol des citoyens français. C'est notamment le cas de l'école, dont les programmes, voici quelques décennies, ont supprimé toute référence à la nation (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), comme si cette référence était honteuse. La raison ...
Et il faudra attendre François Fillon, ministre de l'éducation nationale en 2003, pour que l'apprentissage de cet hymne national fasse partie des obligations scolaires (« Eh oui ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP), de sorte que les jeunes Français et, parmi eux, ceux qui ne sont pas nés sur notre sol, puissent partager l'hymne de leur pays.
...s, c'est à la fois une offense faite aux jeunes et une marque d'irrespect à l'égard de la philosophie de Jules Ferry : quoi que nous partagions au fond de nous, écrivait en substance celui-ci, nous n'avons pas à l'exprimer devant la jeunesse. Et lorsqu'un enseignant reçoit des consignes, il doit les appliquer. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.) Quoi que l'on en pense, l'hymne national est l'hymne de notre pays. (Même mouvement.) Trop de Français sont morts pour la liberté, dans votre famille politique comme dans la nôtre, chers collègues de l'opposition, pour que la jeunesse française ignore les paroles de notre hymne lorsqu'elle sort de l'école.
Je vous dis seulement que l'apprentissage de l'hymne national faisait partie du programme du certificat d'études, c'est tout !
C'est d'abord dans les programmes d'histoire, de géographie et d'éducation civique, monsieur le ministre, qu'il faut redonner le goût et l'amour de la patrie, mais aussi la fierté d'une histoire. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.) Ce n'est pas non plus en cultivant une repentance permanente que l'on suscitera l'adhésion à la communauté nationale. Permettez-moi de citer Albert Camus : « Il est bon qu'une nation soit assez forte de tradition et d'honneur pour trouver le courage de dénoncer ses propres erreurs. Mais elle ne doit pas oublier les raisons qu'elle peut avoir encore de s'estimer elle-même. Il est dangereux en tout cas de lui demander de s'avouer seule coupable et de la vouer à une pénitence perpétuelle. » Cette dernière tenda...
Je termine brièvement, madame la présidente. L'autre institution concernée est l'armée. Le service national ayant été supprimé avec la professionnalisation, il faut à tout prix que l'appel de préparation à la défense ne dure plus une journée mais une semaine : il s'agit en effet d'une occasion de brassage pour tous les jeunes, quels qu'ils soient, et ce à travers la référence au service à la nation. Si , de notre débat, découlent le respect du drapeau et de l'hymne national, la défense de la Républi...
L'offensive relancée par l'équipe gouvernementale sur l'identité nationale s'inscrit dans une logique politique dont la ficelle est un peu grosse. Il s'agit évidemment de maintenir l'épicentre du débat électoral sur des perspectives nationales sécuritaires, au détriment d'une autre question bien plus structurante, mais qui vous est beaucoup moins favorable électoralement : celle de savoir si la richesse nationale est équitablement partagée. (Approbations sur plusieur...
Ce sont évidemment ceux qui occupent le bas de la hiérarchie sociale ; ceux qui, victimes d'une double domination, ne seront pas en mesure de se défendre politiquement et symboliquement : domination liée à une origine étrangère réelle ou supposée et à une condition économique et sociale extrêmement fragile conséquence des mutations du capitalisme et de la déstructuration des classes populaires , marquée par le chômage, la précarité du travail et de l'habitat, avec les difficultés scolaires qui en découlen...