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Et je crois, tout en vous souhaitant bon courage, que malgré vos efforts vous ne parvenez pas et ne parviendrez pas à masquer la réalité, qui est celle d'une politique européenne et étrangère dénuée d'une vision cohérente.
Le prochain Conseil européen en est une nouvelle illustration. Il ne lève pas, loin de là, les inquiétudes des Français sur la sortie de la crise économique et sociale européenne. Il donne au contraire, à travers la conclusion d'un pacte qu'on ne sait comment appeler car il est désigné, tantôt comme un pacte de compétitivité, tantôt un pacte de...
tant il était incohérent que l'Europe accable plus que les autres ses membres en difficulté. Mais ces mesures d'urgence arrivent bien tard. J'ose d'ailleurs penser, monsieur le ministre d'État, que le comportement des majorités de droite dans les instances européennes est largement responsable de ces lenteurs, de ce temps perdu qui éloignent ...
Pis encore : alors qu'on aurait pu naïvement penser que vous aviez utilisé ce temps pour prendre la mesure des défis qui s'offrent à notre continent, vous vous arrêtez une fois de plus à mi-chemin. Comme d'habitude, vous avez employé votre énergie à rassurer les marchés, sans vous donner les moyens de mettre en oeuvre des politiques de croissa...
d'ouvrir davantage les secteurs protégés, ce qui nous rappelle certaines heures peu joyeuses de l'Union européenne ;
d'adapter les systèmes de retraites à la situation démographique nationale, autrement dit d'allonger encore l'âge de départ à la retraite ;
d'insérer la rigueur budgétaire dans le marbre du droit des États membres. Quid, dans ce texte, de la stratégie de croissance, si souvent évoquée et jamais traitée ? Quid de la stratégie de Lisbonne dédiée à l'investissement et à l'innovation ? Quid aussi des eurobonds, les euro-obligations qui auraient pu permettre à l'Europe de mutualiser l...
Puisque je parle de la dette, je veux dire ici que la réduction des déficits et de la dette correspond à une ardente obligation que la gauche a d'ailleurs toujours su remplir bien mieux que la droite. (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Eh oui ! Les chiffres sont là. Souvenez-vous de la période allant de 1997 à 2002 et comparez c...
Le cadre proposé ici ne propose aucune dynamique vertueuse ; il n'enclenche aucune stratégie de croissance qui permette d'accroître les recettes, mais se borne à prévoir une punition. Ce pacte, dont le Président de la République et votre gouvernement sont les coauteurs vous le revendiquez est avant tout un pacte de sanction ou de purge. Il ...
Il ne fera en réalité, vous le savez, qu'accentuer encore la distance que ressentent nos concitoyens à l'égard de l'Europe. Et ce n'est pas la timide référence à la nécessité de réfléchir à une taxe sur les transactions financières qui pourrait nous rassurer.
Je ne me plains pas que vous repreniez cette idée, qui a émergé des rangs de la gauche, bien au contraire.
Mais il ne suffit pas de l'évoquer ; il faut la mettre en oeuvre avec une ambition suffisante. Ce n'est pas le cas ; nous vous le demandons. C'est d'autant plus vrai que votre erreur sociale est aussi une erreur économique, car la crise de liquidités couve toujours. Vous avez parlé des stress tests que devraient subir les banques ; c'est un ca...
C'est aussi une erreur économique parce que cette politique d'austérité ne peut que briser la faible reprise économique constatée en Europe, et d'ailleurs bien plus en Allemagne qu'en France. Ce tournant, dangereux pour la France et pour l'Europe, nous entendons le combattre. Une autre voie est possible.
C'est celle qu'ont tracée les propositions du parti socialiste européen à Athènes le 4 mars dernier. Oui, il faut un pacte européen, mais pas le vôtre. Nous en appelons, avec l'ensemble des socialistes européens, à un pacte pour l'emploi et le progrès social qui passe par une politique industrielle européenne, par l'instauration de normes soci...
Pourquoi, monsieur le ministre d'État, n'avez-vous pas demandé que l'Europe examine une politique industrielle européenne de nature à répondre aux inquiétudes profondes qui s'expriment dans notre pays sur le déclin industriel ? Pourquoi n'avez-vous pas demandé je sais que vous êtes sensible à ce sujet que l'Union européenne avance rapidemen...
Les faiblesses de votre politique d'abord, car comment prêcher l'exemple quand les chiffres du chômage, du déficit public ou du commerce extérieur plombent chacun de nos pas et dessinent sur le plan économique le sombre bilan de votre politique, (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
quand votre gouvernement réussit le tour de force de changer de stratégie économique tous les ans ? C'est en réalité parce que vous avez échoué que vous consentez aujourd'hui à une politique d'austérité qui n'est dans l'intérêt ni de l'Europe, ni de notre pays.
Enfin, je voudrais dire un mot de votre incapacité à penser notre relation avec l'Allemagne. Il y a exactement un an, Christine Lagarde appelait les Allemands à relancer plus fortement leur économie et à creuser leur déficit pour soutenir la demande en Europe. Un an après, le changement de posture du gouvernement français est complet puisque, ...
Certes, mais la crise est la même pour tout le monde ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) La monnaie est la même pour tout le monde. La notation AAA de la dette est la même pour la France et pour l'Allemagne, l'effort de relance budgétaire est similaire et, pourtant, on constate un échec d'un côté, une réussite de l'autre. Voilà ce...
Cet échec, c'est enfin celui d'une certaine approche de la gouvernance européenne, une approche unilatérale, qui ignore le Parlement européen comme les institutions européennes, qui affaiblit la Commission européenne.