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Nous y sommes, madame la garde des sceaux. Et nous sommes heureux que cela soit possible grâce à un texte du Gouvernement, que vous représentez en cette circonstance. L'article 1er du projet de loi est on ne peut plus clair : « Nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage. » C'est une évidence, tout d'abord, pour des raisons de sécurité. En effet, comment identifier un suspect et assurer la sécurité des biens et des personnes, quelle peut être l'utilité de la vidéoprotection, si l'on ne peut reconnaître les responsables d'actes délictueux ? Deux hold-up ont été récemment commis par des délinquants qui avaient revêtu le...
Parmi celles que j'ai entendues, je voudrais en mettre trois à l'honneur, car, si les hommes participent à ce débat, c'est d'abord aux femmes que nous voulons rendre hommage dans les difficultés qui peuvent être les leurs. D'abord, je voudrais citer l'anthropologue Dounia Bouzar. « S'étonner de ce drap noir, c'est, nous a-t-elle dit, refuser de reconnaître ce type de comportement comme religieux : l'islam ne peut pas être une religion aussi archaïque qui enferme ainsi les femmes. S'étonner, être choqué, être offensé par le niqab, c'est respecter l'islam, c'est montrer que la France n'a pas une vision archaïque de cette religion. » Ensuite, je citerai Sihem Habchi, l'enthousiaste présidente de Ni putes ni soumises, qui a prononcé des phrases si fortes. Pour elle, la ...
Je suis heureux que l'occasion nous ait été donnée de vous entendre et d'échanger avec vous et je remercie le président et le rapporteur de nous avoir donné cette opportunité. Vous avez déclaré que le port du niqab ou de la burqa n'était pas une prescription religieuse, mais qu'en revanche, le port du voile simple en était une. Pourriez-vous préciser ce point ? Je me souviens que les personnes auditionnées par la mission Stasi nous avaient dit et répété l'inverse. À vous entendre, les femmes qui portent le voile intégral le fo...
Quels arguments opposeriez-vous à ceux qui soutiennent que le port du voile intégral est une question de liberté individuelle, qu'il n'y a pas lieu de légiférer ou de réglementer, mais de faire de la pédagogie et de l'information ? Par ailleurs, cela ne me dérange pas d'être intolérant à l'égard des intolérants : il est bien interdit d'arborer une croix gammée dans la rue !
Vous êtes une référence sur l'islam et nul mieux que vous pouvait nous apporter des précisions utiles, notamment sur le fait que rien dans le Coran n'oblige à cette pratique. Une loi pouvant être perçue comme un amalgame entre l'islam et les pratiques religieuses, vous préconisez le « cas par cas ». Or, cela suppose qu'ils ne soient pas trop nombreux. Plus concrètement, quels moyens efficaces permettraient de convaincre, d'empêcher la prolifération de cette pratique non c...
... disposez-vous ? Vous vous êtes demandé quel voile il s'agirait d'interdire : cette innocence m'épate ! Il n'y a pas à le définir : il est assez visible pour qu'on n'ait pas à s'interroger, et votre interrogation me dérange. Je vous invite à relire l'intervention d'Élisabeth Badinter, qui a magnifiquement dit qu'il n'y avait pas de vêtement du visage. Comme l'a dit Jean Glavany, ce qui est insupportable doit être empêché. Vous prônez une logique d'éducation populaire, mais comment la concrétiser sans l'appuyer sur un interdit ? Allez-vous faire dévoiler les gens simplement par la conviction ? Vraiment, soyez plus précis. Ce qui me dérange dans votre propos, c'est le sentiment d'une certaine complaisance.
J'avoue avoir été déçu par vos propositions. Dans la mesure où vous affirmez que le voile intégral est une atteinte à la dignité de la femme, les moyens que vous préconisez me semblent faibles, voire fuyants. Dans notre République, il est évident que personne ne peut porter de masque. Comme l'a dit Élisabeth Badinter, il n'existe pas de vêtements pour le visage. Dans notre République, il est également interdit de porter un brassard orné d'une croix gammée. Si nous affirmons que nous avons à faire à une idéologie barbare, de nature politique et non religieuse, pourquoi prendre des précautions ? Nous devons afficher clairement les principes qui sont les nôtres. Je ...
Selon un sondage réalisé par le site oumma.com et pris comme argent comptant par les médias, une large majorité des Français musulmans se déclare hostile à une loi réglementant le port du voile intégral et considère la création d'une mission parlementaire sur le port de la burqa comme une « stigmatisation de l'islam ». Je m'étonne que n'importe qui puisse faire des sondages sans méthode sérieuse et publier ensuite des affirmations dénuées de fondement. Cette campagne de désinformation me paraît préoccupante, et je me demande comment nous pouvons y réagir.
...re mission serait sans utilité et propre à semer la confusion, au motif que chacun a le droit de se vêtir comme il l'entend. J'ai aussi retenu de vos propos l'arrogance profondément inégalitaire qu'il y a à se donner le droit de voir sans être vue. Ces questions nous ramènent à la première des auditions que nous avons tenues, au cours de laquelle il nous a été dit que le Coran ne prescrit pas le port du voile intégral et qu'il s'agit d'une tradition pachtoune antérieure à l'islam. Quant au niqab, c'est, nous a-t-on expliqué, une invention des salafistes, d'une secte donc, comme vous l'avez justement relevé, qui prétend en revenir aux sources de l'islam, dans une version intégriste. Pourriez-vous préciser ce que vous entendez quand vous dites à ce sujet que le port du voile intégral est « l'ét...
La possibilité pour la Mission de se déplacer est-elle envisagée, notamment pour aller à la rencontre de groupes qui défendent la légitimité du port de la burqa ou du niqab ?
Au vu de la distinction qui a été faite entre burqa et niqab c'est-à-dire entre un vêtement qui remonte aux temps préislamiques et un autre qui ne se serait imposé que depuis soixante-dix ans , il conviendrait de préciser l'intitulé de notre mission, qui devrait désormais évoquer le port du « voile intégral ». Cela permettrait d'éviter des confusions, notamment dans les médias. Pour ce qui concerne l'éventualité d'une loi qui pourrait porter sur la sécurité, quel mode d'action jugeriez-vous opportun pour appliquer les préconisations de la Mission ?