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Interventions sur "port du voile" de Jean Glavany


18 interventions trouvées.

...stions, nous nous les posons autant que vous. Il n'est pas question dans notre esprit politique de nous limiter à défendre les droits des femmes dans les gares et les services publics, et de les laisser bafouer dans la rue ; mais nous avons examiné la jurisprudence du Conseil constitutionnel et de la Cour européenne des droits de l'homme. Partant de là, mieux vaut, estimons-nous, interdire le port du voile partout où c'est possible et, au-delà, faire oeuvre de pédagogie, d'information et de médiation sociale. C'est là que réside notre seule divergence. Je vous le dis sincèrement, madame la ministre d'État : si finalement, après examen du Conseil constitutionnel et de la Cour européenne des droits de l'homme, ce risque s'avère nul, je vous dirai : « chapeau ! » et je joindrai mes efforts aux vôtres...

...ane, car dans la République, il existe une seule communauté : la communauté nationale ; il faut faire attention aux mots que l'on emploie. Nous leur disons que nous votons ce texte avec tout le respect que nous devons à la religion musulmane comme à toutes les religions. En effet, nous ne pouvons pas accepter un procès en islamophobie qui n'a aucun sens. On ne peut pas à la fois nous dire que le port du voile intégral n'a aucune espèce de rapport avec une prescription du Coran ou de la religion musulmane, et affirmer que l'interdire c'est stigmatiser cette religion. L'imam Chalghoumi de Drancy, qui a banni le port du voile intégral, serait-il islamophobe ? Le recteur de la mosquée du Caire, qui a fait de même, serait-il islamophobe ? Et le président Bourguiba, et la République Turque Je m'arrête là !...

Et voilà encore une nouvelle injonction ! Pour les empêcher, il n'est pas interdit d'interdire. Nous n'avons jamais récusé le concept d'interdiction : la République s'est formée avec l'affirmation de droits, mais aussi avec la formulation d'interdits pour protéger les plus faibles. Nous n'excluons pas l'idée d'interdire ; nous travaillons d'ailleurs à une proposition de loi pour interdire le port du voile intégral en allant aussi loin que le droit le permet. Seulement, nous critiquons le Gouvernement est-ce briser le consensus républicain que d'oser la critique ? qui a demandé l'avis du Conseil d'État pour, ensuite, s'asseoir dessus.

Il me semble que les membres de la mission, quelle que soit leur sensibilité, s'accordent à trouver intolérable le port du voile intégral. Qu'il s'agisse de salafisme tendance wahabite, ou de talibanisme pour ce qui concerne la burqa, cette pratique est la marque d'idéologies barbares. C'est aussi une violence faite aux femmes, ainsi qu'une atteinte au principe de fraternité, qui impose l'échange et la reconnaissance de l'autre. Enfin, et accessoirement, cela pose un problème de sécurité, par le biais de l'identification. ...

Merci, Madame, pour votre éclairage juridique approfondi. En évoquant nos principes de droit, vous n'avez pas rappelé que le droit français a édicté des normes visant à combattre certaines idéologies, comme le racisme et l'antisémitisme. Or notre civilisation combat ouvertement les deux idéologies, talibane et salafiste, qui encouragent la pratique du port du voile intégral. Cela peut être une piste juridique. En ce qui concerne la laïcité, je suis assez d'accord avec vous : c'est un principe qu'il est difficile d'invoquer. Sur l'ordre public, je ne me sens pas loin de vous non plus. Comme certains pays de l'Union européenne commencent à le faire, on peut considérer que l'ordre public impose que l'on puisse témoigner de son identité à tout moment sur le t...

La professeure Anne Levade, que nous venons d'auditionner, part du principe que le port du voile intégral est le signe d'une appartenance religieuse et qu'en conséquence, une loi pourrait porter atteinte à la liberté religieuse. Votre démarche est différente, puisque vous estimez qu'il s'agit de l'expression d'une radicalité politique. L'historien que vous êtes peut-il nous indiquer quels sont les fondements de cet asservissement des femmes et pourquoi cette radicalité a trouvé dans le voile...

Je vous remercie pour cet exposé éclairant et enrichissant. Je vous suis assurément lorsque vous liez la loi, la question sociale et l'éducation, puisqu'il s'agit là du triptyque républicain. Toutefois, je doute que le port du voile intégral soit le fait des familles les plus défavorisées. En réalité, c'est presque l'inverse : cette pratique est plus caractérisée par son aspect provocateur, intégriste et extrémiste qu'elle ne traduit la détresse sociale de ceux qui la promeuvent. Vous avez rappelé la nécessité posée par Rousseau de ne pas faire de lois particulières. Cet impératif nous guide et c'est pourquoi nous réfléchis...

Monsieur le recteur, je suis surpris par cette abstraction théorique. Qui préconise le port du voile intégral ? Les Frères Musulmans et les salafistes, qui sont bien des musulmans. Pourtant, selon vous, cela n'aurait rien à voir avec la religion. Il serait temps d'appeler un chat un chat. Sinon, ce serait trop facile. Ce serait pour reprendre les propos d'un philosophe que nous avons auditionné comme si l'on disait que le hooliganisme n'a rien à voir avec le football, que le dopage n'a rien...

Merci, Mesdames, pour vos interventions. Ce sont les talibans et les salafistes, groupes d'hommes religieux et intégristes, qui préconisent, entre autres, le port du voile intégral. Considérez-vous que ces préconisations constituent une violence faite aux femmes ?

Si c'en est une, et c'est ma conviction, comment faire pour l'empêcher ? La conviction suffit-elle ? Admettez-vous qu'une loi posant une interdiction n'est pas forcément une loi de répression, de stigmatisation et de répression, mais qu'elle peut venir protéger un droit ? Et, en l'occurrence, qu'interdire le port du voile intégral, c'est protéger le droit de ne pas le porter ?

Il nous est déjà arrivé de travailler ensemble, Monsieur Baubérot, mais, cette fois, j'ai un peu de mal à vous suivre. Cependant, plutôt que de vous accuser d'être un intellectuel coupé de la réalité, je préfère vous poser trois questions concrètes. Premièrement, le port du voile intégral a deux sources principales, le salafisme et l'idéologie talibane. Ce sont, surtout la seconde, des barbaries. Négocie-t-on avec la barbarie, ou la combat-on ? Deuxièmement, le port du voile intégral rompt avec le principe d'égalité : « je te vois, mais tu ne n'as pas le droit de me voir. » Face à cela, négocie-t-on ou combat-on ? Enfin, même consenti, le port du voile intégral est une ...

...ne peut y avoir en la matière d'accommodement raisonnable. S'agissant du CFCM, je serais assez enclin à vous suivre, bien que je conteste les conditions de sa création, assez analogues à celles qui, au début du XIXe siècle, avaient présidé à celle de la représentation des juifs, avec un sanhédrin convoqué par l'Empereur. Cependant, je constate que ce conseil refuse catégoriquement de dénoncer le port du voile intégral comme une pratique intégriste extrémiste, parlant seulement de « pratique minoritaire » et, dans ces conditions, l'idée de s'appuyer sur lui me paraît un peu vaine.

Vous dites qu'il ne s'agit pas d'un problème de laïcité : en êtes-vous sûr ? Si on entend par laïcité la protection de la liberté de conscience, donc de la liberté religieuse, mais en même temps un combat contre les intégrismes et le fanatisme religieux qui n'acceptent pas que les lois de la République l'emportent sur les lois religieuses, on doit constater que ceux qui préconisent le port du voile intégral sont précisément des intégristes qui réfutent les lois de la République. Vous avez présenté la question du voile intégral comme une question vestimentaire comme une autre. Or le visage n'est pas n'importe quelle partie du corps. Etre à visage découvert n'a pas seulement une utilité d'ordre public, en permettant la reconnaissance de l'identité ; c'est aussi, à travers le regard, la parol...

Au cours de votre exposé introductif vous avez déclaré qu'il s'agissait d'une pratique condamnable mais que vous ne vouliez pas de loi d'interdiction. Comment alors empêcher le port du voile intégral sans l'interdire ? Le port du voile intégral n'est pas prôné que par les talibans. Il l'est aussi par les salafistes. Ces deux mouvements sont intégristes et ils lancent un défi à la République. Comment le relever ?

Je souhaite vous poser des questions sur les problèmes juridiques. Si l'on devait considérer que le port du voile intégral dans l'espace public est condamnable du point de vue des principes, comment peut-on procéder juridiquement ? On peut distinguer quatre pistes, que je vous présente de la plus simple à la plus compliquée. Il me semble que la possibilité la plus simple est de se fonder sur la notion d'ordre public. On peut, par exemple, considérer que la nécessité de pouvoir prouver son identité, qui just...

...Comme l'a rappelé notre président, nous n'avons pas tranché sur le principe et encore moins sur le contenu qu'aurait le texte mais je m'adresserai plus particulièrement à ceux de nos invités qui ont exprimé des réticences à l'idée d'un texte de loi pour faire valoir devant eux un élément logique. Si, comme il le semble, un consensus politique rassemble tous les parlementaires, selon lequel le port du voile intégral est contraire aux principes républicains et aux droits de la personne des femmes, dans le cas qui nous occupe on en déduit que moins de ces voiles seront portés en France mieux la République s'en trouvera, et qu'il faut donc, à défaut de l'interdire, au minimum en rendre le port impossible. Mais cela, notre droit, en l'état, ne le permet pas. Sinon par une loi, comment le permettra-t...

La question qui se pose à nous est de savoir comment rendre impossible, voire interdire, le port du voile intégral dans l'espace public ; pour ce qui est de l'interdire dans les piscines ou à l'école, des moyens existent déjà. Je pense, M. Lemoine, qu'aucune religion ne peut s'affranchir de dérives intégristes. Pour le reste, vous considérez l'islam comme incompatible avec la République mais, comme l'a dit M. Myard avec justesse, ce n'est pas le problème du législateur, puisque la loi de 1905 a posé...

J'ai relevé trois contradictions. Tout d'abord, vous avez plaidé contre une loi de stigmatisation, puis pour une loi « de sécurité » ou de respect d'une diversité assumée. Pouvez-vous préciser ce point ? En deuxième lieu, vous affirmez que le port du voile n'est pas une question religieuse. Comme l'a dit M. Myard, le rôle des parlementaires de la République n'est pas de faire l'exégèse des religions et cela ne m'intéresse pas de savoir si l'islam préconise ou non le port du voile. Je souhaiterais, en revanche, savoir si, comme c'est le cas pour toutes les religions, il existe, à côté de l'immense majorité de ceux pour qui prime l'intérêt collectif,...