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Les amendements de Marisol Touraine pour ce dossier

232 interventions trouvées.

Le dispositif des carrières longues ne répond pas à ce défi. Dans trente ou quarante ans, la situation aura évolué, bien entendu, mais, actuellement, environ 300 000 personnes partent chaque année à la retraite à soixante ans en ayant entre une et deux années de cotisation de plus que ce qui leur est nécessaire pour faire valoir leurs droits à ...

Au salarié qui a commencé à travailler à dix-huit ans, vous allez demander d'accomplir quarante-quatre annuités de cotisations pour pouvoir partir à la retraite, alors que pour celui qui a commencé à travailler à vingt-deux ans, votre réforme ne va rien changer : il ne pourra pas partir à soixante ans, en tout cas pas sans décote, ce qui fait q...

Ce que vous êtes en train de faire, monsieur le ministre, chers collègues de la majorité, c'est d'instaurer la redistribution à l'envers. Avec votre réforme, ce sont les ouvriers et les employés qui, demain, vont payer pour que les cadres supérieurs puissent continuer à prendre leur retraite de façon inchangée.

Et puis, il est un facteur social que l'on ne peut ignorer totalement, même s'il est heureusement minoritaire : dans notre pays, des hommes et des femmes, atteignant l'âge de soixante ans sans avoir une durée de cotisation suffisante, préfèrent partir avec une décote, car ils sont trop usés par le travail.

Selon les statistiques de la CNAV, environ 7 % de Français préfèrent partir à soixante ans, même avec une décote, parce qu'ils sont fatigués, usés, et ne se sentent pas les moyens de poursuivre une activité professionnelle jusqu'à soixante-cinq ans.

Le troisième point que je veux évoquer est celui du chômage. Nous avons beau vous poser cette question sur tous les tons, nous n'avons toujours pas obtenu de réponse satisfaisante. Ce n'est pas parce que vous avez décidé, d'un claquement de doigts, qu'à compter du 1er janvier de l'année prochaine, on ne pourra plus prendre sa retraite à soixan...

Et ce phénomène est loin d'être marginal dans notre pays. Premièrement, le taux de chômage des plus de cinquante-cinq ans est, on le sait, l'un des plus élevés d'Europe

puisque plus de 60 % des personnes en âge de travailler ne travaillent pas. Deuxièmement, je veux attirer votre attention sur le décalage qui existe aujourd'hui entre l'âge moyen auquel les Français quittent le marché du travail et l'âge moyen auquel ils liquident leur pension. C'est en moyenne à cinquante-huit ans et demi que les Français se...

À toutes ces personnes, vous allez dire qu'elles vont rester au chômage et que, quand leurs droits seront épuisés, elles toucheront l'ASS et finiront au RSA avant de pouvoir bénéficier d'une retraite sans décote.

Je vais conclure, laissant le soin à mes collègues de revenir sur ces éléments en établissant des comparaisons avec ce qui se fait dans les autres pays. Votre système est le plus injuste que l'on puisse imaginer, car les références d'âge, par définition, pèsent sur les plus modestes,

sur ceux qui ont commencé à travailler jeunes. Ce que nous voulons, c'est un bouclier social pour les catégories populaires et les petites classes moyennes. Nous ne voulons pas d'un système anti-redistributif, anti-solidaire, aboutissant, une fois de plus, à ce que les plus modestes soient obligés de payer pour ceux qui ont eu des carrières pl...

Je suis étonnée que certains parlementaires aient jugé utile de tenir des propos regrettables et machistes à l'égard de femmes responsables du parti socialiste qui ne siègent pas dans cet hémicycle. Sans doute le recours à des formules insultantes est-il une manière, pour ces parlementaires, d'échapper au fait qu'ils ne savent pas comment assum...

C'est invraisemblable ! Si elles sont au chômage depuis vingt ans, quelle retraite peuvent-elles espérer à l'âge de 65 ans ?

Sans emploi, c'est-à-dire sans indemnités ! Et vous nous dites qu'elles auront le soutien de la solidarité nationale !

Oui, Monsieur Dord, c'est une réalité, mais qui va à l'encontre des dispositions que vous prenez ! À partir du moment où des femmes qui ont eu un métier peut-être difficile se retrouvent sans emploi pendant des dizaines d'années, quelle pension auront-elles à 65 ans ?

Et vous leur demandez de continuer, d'aller plus loin, de supporter encore plus longtemps la misère ? Au fond, vous leur donnez le choix entre le travail continu et l'indigence !

Pour notre part, nous refusons cette perspective d'indigence que vous voulez imposer à des centaines de milliers de personnes dans notre pays, et notamment à des dizaines de milliers de femmes. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Oui, monsieur Copé, votre réforme est injuste ; donc nous reviendrons dessus. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Non, monsieur Copé, votre réforme n'est pas financée ; nous reviendrons dessus si nous sommes à nouveau au pouvoir. Les choses sont parfaitement claires, et elles le sont d'autant plus que, quel que soit le gouvernement en 2012, il se trouvera confronté à une réalité bien différente de celle que vous présentez aux Français.

En effet, votre réforme n'en est pas une. Elle ne garantit absolument pas le rétablissement des comptes ; elle ne garantit absolument pas que les Français pourront toucher une retraite dans les prochaines années ; elle n'envoie pas aux jeunes générations un signal leur disant qu'elles peuvent compter sur la solidarité et sur le régime de retrai...