Le Gouvernement cherche désespérément à réduire les déficits. Pour y parvenir, vous n'hésitez pas à appliquer des politiques de rigueur et d'austérité qui touchent, par définition, les gens qui ont le moins de moyens. J'observe d'ailleurs que vous avez essayé de justifier la suppression de la taxe de 2 % sur les nuitées d'hôtel de luxe par l'augmentation de la TVA de 5,5 % à 7 %. Cela fait quand même un cadeau de 0,5 % sur le prix de ces nuitées. Bref, tout en taxant ceux qui ont le moins de moyens, vous continuez à faire des cadeaux aux plus riches.
Pourtant, le Président de la République a déclaré dans son discours du 25 septembre 2008 à Toulon : « Je ne conduirai pas une politique d'austérité qui aggraverait la récession. Je n'accepterai donc pas des hausses d'impôts et des taxes qui réduiraient le pouvoir d'achat des Français car notre objectif, c'est de leur rendre du pouvoir d'achat et non de leur en prendre ».
Hier, le même parlait de « mensonges » ; je n'ose pas reprendre ce terme, tout de même très dur, pour qualifier les propos que je viens de citer ; pour le moins, je dirais que ces derniers n'étaient pas très vrais puisque l'INSEE a montré que le pouvoir d'achat des salaires moyens avait baissé de 0,1 % tous les ans durant le quinquennat qui s'achève.
Quant aux riches, ils ne connaissent pas la crise : le nombre de millionnaires en France a augmenté de 18 % en un an, et leur pouvoir d'achat a progressé de 340 % en trente ans. Malgré cela, vous n'avez pas hésité à leur accorder un cadeau de 2 milliards d'euros en modifiant le barème de l'ISF en juillet dernier. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Très habilement, vous avez fait voter cette réforme de l'ISF simultanément avec celle abrogeant le bouclier fiscal que vous traîniez comme un boulet. Mais les Français ne sont pas dupes : cela fait un moment qu'ils ont compris que l'UMP privilégie la France des rentiers plutôt que la France du travail.