Monsieur le président, monsieur le ministre, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, le projet de budget de la défense qui nous est présenté pour 2012 est soumis à une double contrainte nationale : celle qui place la France en première ligne dans la résolution des crises financières monétaires et budgétaires systémiques, et celle qui a appelé notre pays à multiplier au cours de l'année écoulée, avec succès, les engagements de nos armées. Dans ces conditions, notre assemblée doit au travers de son vote exprimer sa confiance au Gouvernement ainsi que son soutien indéfectible aux personnels militaires et civils de la défense dans leur engagement au service de la France.
Chers collègues, le budget de la défense n'est pas un budget comme les autres. Il n'a pas, même si cela a malheureusement été trop souvent le cas, vocation à être la variable d'ajustement des dépenses de l'État. Il est l'instrument incontournable de notre volonté de souveraineté et d'indépendance nationales. Il est aussi l'outil régalien qui permet à la France de tenir son rang au sein de la communauté internationale et d'exercer son influence. Il est enfin l'assurance que les Français peuvent contribuer à la paix de notre continent.
Au moment où les effets de la triple crise systémique que je viens d'évoquer frappent notre environnement le plus proche, il est plus que jamais nécessaire de maintenir l'effort de la nation en faveur de ses armées. Le Gouvernement s'y est engagé. Notre assemblée, je le répète, doit lui témoigner sa confiance.
À ceux qui sur les bancs de l'opposition s'emploient – ils ne sont pas si nombreux, mais ils existent –, à coups de contre-vérités, à disqualifier les succès de nos armées en Afghanistan ou dans d'autres parties du monde, je tiens à rappeler trois réalités.
La première est que ces mêmes déclinologues, lorsqu'ils avaient la charge de l'État, ont, malgré un contexte économique favorable, privé les armées de 20 % des ressources qu'ils leur avaient pourtant promises. En effet, dans la programmation militaire 1997-2002, les ressources, déjà calculées au plus juste, n'ont pas été au rendez-vous.