Ce débat n'a malheureusement pas été suivi de l'effet que nous espérions… Certes, nous n'imaginions pas que la majorité parlementaire puisse changer en quelques jours et dans des proportions suffisantes pour refuser ce projet de loi, mais vous connaissez l'adage : il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas… Mais l'évolution n'a pas eu lieu. Vous vous êtes arc-boutés sur vos positions. Gaëtan Gorce rappelait tout à l'heure que les rangs de la majorité aujourd'hui avaient davantage la culture de l'approbation de ce qu'a décidé le chef, tandis qu'à gauche, nous sommes un peu plus contestataires par nature et les choses se passent différemment.
Il n'empêche que c'est à la gauche que l'on doit la décentralisation, la démocratie locale et son renforcement. À chaque fois qu'ont été soumis, depuis 1982, à l'initiative des gouvernements de gauche, des textes de loi tendant à faire avancer la décentralisation et la démocratie locale, la droite parlementaire s'y est opposée, avant de se couler par la suite dans ces nouveaux dispositifs afin, d'une certaine façon, d'en bénéficier.
Aujourd'hui, la démocratie locale a parlé et parce que la gauche est majoritaire dans les communes, les départements et les régions, le Président de la République, son gouvernement, sa majorité ont imaginé un dispositif législatif – la réforme des collectivités territoriales – pour casser cette dynamique.