Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, assurer, de manière continue sur l'ensemble du territoire, la protection et la sécurité de nos concitoyens constitue l'une des prérogatives les plus fondamentales de l'État. À ce titre, nous devons aborder les crédits de la mission « Sécurité » conscients d'approcher l'un des éléments situé au coeur même du pacte républicain.
Dans un contexte budgétaire qu'il n'est nul besoin de rappeler, et qui fut rarement plus contraint, l'enveloppe affectée à cette mission apparaît comme le fruit d'une équation complexe visant à concilier l'effort de maîtrise de la dépense publique demandé à toutes nos administrations avec l'exigence intangible que constitue la sécurité de nos concitoyens.
Cependant, le caractère dégradé de nos comptes publics n'est, hélas ! pas nouveau, et du reste bien loin de se limiter à cette seule année budgétaire. En réalité, ce constat sous-tend l'ensemble de la période couverte par le projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, projet dont nous reprendrons la discussion d'ici à quelques semaines. Alors que, grâce à une politique à la fois volontariste et ambitieuse – y compris sur le plan budgétaire –, la première LOPSI avait permis un recul significatif de l'insécurité, notamment de la délinquance générale, entre 2003 et 2007, nous nous trouvons aujourd'hui devant un paradigme sensiblement différent, puisqu'il s'agit de poursuivre et d'amplifier ces résultats par des redéploiements de moyens existants, à effort budgétaire constant ou quasi constant.
Depuis près de huit années, nous connaissons en la matière un réel succès : la délinquance est en baisse constante sur tous les items de l'indicateur 4001 – sans que celui-ci ait été modifié –, à l'exception des chiffres concernant les violences à la personne, dont j'observe cependant qu'ils progressent dix fois moins vite que lorsque MM. Jospin et Chevènement veillaient sur la sécurité de nos concitoyens.