Le Gouvernement et sa majorité avaient donc, cette année encore, décidé de laisser filer les déficits. Finalement, après correction par la réalité économique, le déficit global pour 2010 serait de 27,8 milliards d'euros.
Pour 2011, le projet de loi de financement de la sécurité sociale ne nous est pas encore parvenu, mais les « projets de projets » circulent et sont soumis aux différents partenaires. Les hypothèses économiques sont à nouveau basées sur une croissance de 2,5 % par an entre 2012 et 2014 et une augmentation de la masse salariale de 4,5 % pour la même période. Le solde des régimes obligatoires affiche tout de même un déficit total de 23 milliards pour 2011 et de 17 milliards pour 2014, dont 9,5 milliards pour la seule branche vieillesse !
Plutôt que de prendre des mesures pour rétablir l'équilibre et contrairement à ce que laissent croire les soi-disant réformes, notamment celle sur les retraites, le Gouvernement continue de laisser filer les déficits.
Mais où est la surprise ? Dans le passé, nous avons connu la période 1993-1995 lorsque M. Sarkozy, à Bercy, était le bras droit financier de M. Balladur, alors Premier ministre. À cette époque, déjà, Nicolas Sarkozy avait mis la France en quasi-faillite, obligeant le Premier ministre suivant à prendre des mesures drastiques, comme l'augmentation du taux de TVA, ce qui allait freiner le retour de la croissance. Face à une situation aussi difficile et craignant de ne pas pouvoir remplir les conditions posées par le traité de Maastricht pour le passage à l'euro, le Président de la République, Jacques Chirac, avait cru pouvoir repartir du bon pied en procédant à la dissolution de l'Assemblée nationale. Mais on connaît la suite…
Le même Nicolas Sarkozy, devenu Président de la République, a repris ses pratiques addictives et réaffirmé son goût pour les déficits publics : la loi TEPA de l'été 2007 en a été la première manifestation.