Je le rappelle : en présentant la réforme de 2003, le ministre des affaires sociales de l'époque, qui s'appelait François Fillon, s'appuyait sur les études du conseil d'orientation des retraites, le COR, qui retenaient un déficit prévisionnel de 43 milliards d'euros à l'horizon 2020 en raison du déséquilibre démographique entre les cotisants et les retraités.
L'objectif était de revenir à l'équilibre. Il se fondait sur l'amélioration à venir de la situation de l'emploi et un transfert des cotisations chômage vers le financement des retraites.
Pour justifier la nouvelle réforme, contre laquelle les Français ont massivement manifesté aujourd'hui, le Gouvernement et le ministre du travail utilisent régulièrement la formule selon laquelle les déficits auraient « dix ans d'avance ». Si l'on veut bien admettre – nous serons d'accord sur ce point – que la population n'a pas vieilli prématurément de dix ans, c'est bien que ce nouveau déficit est d'abord imputable à une perte de recettes liée à la fois à l'échec de votre politique économique et à la crise.
Vous reprochez régulièrement aux gouvernements dirigés par des socialistes de n'avoir engagé aucune réforme des retraites.