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Intervention de André Chassaigne

Réunion du 14 septembre 2010 à 21h30
Réforme des retraites — Après l'article 27 ter, amendements 726 528 729

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

J'espère, monsieur le président, que vous ne décomptez pas le temps que je mets pour atteindre le micro ! (Sourires.)

Je voulais insister sur le caractère particulier de l'activité des agriculteurs que l'on appelle non-salariés agricoles, c'est-à-dire les exploitants, en ce qui concerne la pénibilité. Par ailleurs, plusieurs syndicats, y compris la Confédération paysanne, demandent que les agriculteurs puissent bénéficier d'une année de carrière supplémentaire pour dix années validées, au regard de la pénibilité de ce métier et des astreintes qui y sont liées.

Je souhaite revenir aussi sur les conséquences de cette activité extrêmement polluante, en citant en particulier Jean-François Narbonne, professeur de toxicologie, qui expliquait lors d'un colloque récent : « Les effets sur la santé [des pesticides] sont évidents chez les agriculteurs, bien que la séquence des expositions ne soit pas facile à établir. Pour les agriculteurs il s'agit d'abord d'effets liés aux expositions aiguës au cours des utilisations. En France, la MSA a récemment collecté des données auprès des agriculteurs et a relevé une fréquence des eczémas, maux de tête, conjonctivites et asthmes. Ces expositions aiguës peuvent aller jusqu'au coma ou à la mort, en partie du fait de la toxicité des adjuvants. Mais d'autres effets à long terme sont aussi recherchés comme les cancers, les atteintes des fonctions de reproduction ou les maladies neuro-dégénératives, comme la maladie de Parkinson. »

Toutes ces conséquences sur la santé ne vont pas forcément se manifester par un taux d'invalidité. Elles sont souvent chroniques et ne seront pas prises en compte. On va donc avoir – et cela vaut aussi pour d'autres professions – une espérance de vie réduite. Or celle des agriculteurs est déjà faible, puisqu'elle est seulement de trente-neuf ans à l'âge de trente-cinq ans, alors qu'elle est supérieure de dix années pour les cadres. J'insiste donc sur le fait que les conséquences de l'utilisation des pesticides pour les agriculteurs ne seront, en fait, pas prises en compte comme maladies professionnelles.

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