Je voudrais, à l'occasion de la discussion de ces amendements du Gouvernement, redire notre opposition de principe à cette façon de prendre en compte la pénibilité, particulièrement à propos pour les agriculteurs.
En effet, on sait très bien qu'ils ont un métier pénible. Cela, je crois que personne ne va le contester. Toutefois, la mesure de la pénibilité ne peut pas être simplement reléguée au niveau de l'incapacité ou de la maladie. Il s'agit là d'une question de fond sur laquelle nous nous séparons profondément de vous. Les mots ont un sens : la pénibilité et l'incapacité, ce n'est pas la même chose !
Concernant les agriculteurs, il y a un élément supplémentaire, qui a déjà été évoqué par certains de nos collègues pour d'autres professions : on sait très bien qu'ils sont fortement exposés aux produits chimiques, dont l'agriculture intensive, qui s'est développée depuis plusieurs décennies, fait une grande consommation. Les agriculteurs sont bien les plus exposés, avant même les consommateurs, à ces produits chimiques, et des maladies peuvent se déclarer tout au long de leur vie, y compris bien après l'âge de la retraite.
Le mode de prise en compte de la pénibilité – ou de l'exposition aux risques sur la santé – qui est proposé n'est pas du tout conforme à leur intérêt. Nous voterons donc contre ces amendements portant articles additionnels, comme nous avons voté contre l'article 26 instaurant ce mode de reconnaissance de la pénibilité, qui ne convient pas du tout aux situations sociales, pas plus pour les agriculteurs que pour les autres professions.