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Intervention de André Chassaigne

Réunion du 1er juillet 2010 à 9h30
Modernisation de l'agriculture et de la pêche — Avant l'article 1er, amendements 458 460 459 461

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Cette observation n'est respectueuse ni des producteurs de fruits et légumes français, concurrencés par des importations qui se font au détriment du devenir de notre planète et sans souci du coût environnemental que cela représente, ni des agriculteurs de ces pays qui, poussés à la famine, iront rejoindre les bidonvilles dans les grandes agglomérations.

L'amendement n° 458 souhaite que la France agisse à l'échelle communautaire et internationale pour que cesse la spéculation sur les productions agricoles. Pour cela, il propose une taxation assise sur les transactions sur les marchés à terme et les échanges agroalimentaires mondiaux. Songez que, à Chicago, trois ans avant qu'elle n'arrive sur le marché, dix financiers ont pu successivement se revendre, dans une sorte de jeu de Monopoly, une production de céréales, et en ont tiré un bénéfice à chaque étape.

L'amendement n° 461 propose la mise en place d'une taxation sur les importations abusives portées par les centrales d'achat et la grande distribution, en soulignant les conséquences que subissent, je l'ai dit, non seulement les agriculteurs des pays producteurs mais également ceux des pays importateurs.

L'amendement n° 459 souhaite que l'on puisse promouvoir au niveau communautaire la mise en place d'une nouvelle politique agricole commune qui place la question de la répartition de la valeur ajoutée entre paysans, transformateurs et distributeurs, au centre de son action. Le grand reproche que l'on peut adresser à ce projet de loi, c'est qu'il ne s'attaque pas véritablement, avec des prescriptions fortes, à ce partage de la valeur ajoutée entre paysans, transformateurs et distributeurs. C'est bien le fond du problème, comme l'avait d'ailleurs souligné le Président de la République à Poligny. C'est par une déclaration de principe à cet égard que doivent s'ouvrir et nos travaux législatifs et la loi.

Le dernier amendement, n° 460 , souhaite enfin que la France s'oppose à la spéculation internationale sur le foncier agricole. Il se passe en effet, y compris à l'initiative d'entreprises françaises, des choses inacceptables. Des milliers d'hectares sont achetés pour produire et concurrencer nos productions et encourager la famine et la fracture alimentaire mondiale. (M. Yves Cochet applaudit.)

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