M. le rapporteur nous a plusieurs fois répété qu'il était indispensable de moraliser la profession d'agent sportif, et que le meilleur moyen pour cela était de s'appuyer sur les fédérations, lesquelles semblent devenir des remèdes à tous les systèmes opaques que nous ne cessons de dénoncer. Ce qui est sûr, c'est que le bilan des fédérations, s'agissant des moyens que leur confère la loi de 2000, est égal à zéro, de même que le contrôle supérieur de la délégation de service public accordé par le ministère de la jeunesse et des sports.
On nous propose aujourd'hui d'ajouter un nouvel acteur du contrôle des agents et de leurs relations avec les sportifs et les clubs : les ligues professionnelles. Or, comme l'a justement observé Mme Buffet, le conseil d'administration de la ligue professionnelle de football, par exemple, est majoritairement constitué de présidents de club professionnel. Ces derniers vont donc se voir confier la mission de contrôler un système qu'ils ont contribué à développer.
Le 9 janvier 2009, le responsable de l'Union des agents sportifs de football, dans une interview intitulée « C'est l'omerta », fut interrogé sur les moyens de résoudre le problème des faux agents et des faux collaborateurs d'agents ; voici ce qu'il déclarait : « On a écrit à l'UCPF, l'Union des clubs professionnels de football, en expliquant qu'on pouvait rassembler nos connaissances pour » améliorer la transparence. « Quelle a été la réponse des clubs ? », lui a-t-on demandé. « Dans les faits », a-t-il répondu, « c'est l'omerta. J'ai envoyé un courrier à l'UCPF. Je n'ai eu aucun retour. Aucun club ne semble déterminé à faire bouger les choses. »
Voilà bien où est le problème. Comment voulez-vous que les ligues professionnelles aient envie de sanctionner et de contrôler un système qu'elles ont contribué à créer ?