L'on ne peut donner toujours plus de missions et exiger toujours plus d'efficacité tout en ne cessant de réduire les effectifs.
Nous insistons ensuite, avec M. Philippe Folliot, sur le fait que la réorganisation territoriale de la gendarmerie nationale ne saurait être décidée sans concertation avec les élus locaux. L'évolution a beau être très certainement inéluctable et sans doute nécessaire, ses conséquences doivent être mesurées sur le terrain. Nous vous avons mis en garde lors des débats, monsieur le ministre, contre les difficultés qui pourraient naître d'une absence de concertation.
Enfin, alors que ce texte met en place une stratégie renforcée basée sur les nouvelles technologies, la mutualisation des moyens, la fidélisation des personnels, il convient de laisser aux forces de police et de gendarmerie le temps de s'adapter aux lois que nous votons. Une pause législative serait bienvenue en la matière pour que cette stratégie, dont nous sommes convaincus qu'elle peut s'avérer efficace, puisse se traduire dans les faits, au sein des commissariats et des brigades de gendarmerie.
Une part essentielle du texte, pas forcément celle qui fut le plus débattue d'ailleurs, consiste à inciter les policiers et les gendarmes à rechercher moins l'aveu que la preuve, c'est-à-dire à rapprocher leurs méthodes de celles qui se pratiquent dans beaucoup de pays du monde et qui présentent l'avantage de mieux protéger nos concitoyens contre d'éventuelles erreurs. Cela demande du temps, le temps de former dans les écoles, le temps de transformer la manière d'enquêter, le temps de s'approprier les nouveaux outils que nous voterons dans quelques instants. Laissons-leur ce temps. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)