Votre courage consiste donc à oser une vaste opération de charcutage pour conserver le pouvoir.
À La Réunion – presque un confetti géographique, je n'ose dire géopolitique, de l'Afrique –, la quatrième circonscription, dont j'ai la responsabilité, fournit un merveilleux exemple de la manière dont vous avez procédé. Elle repose actuellement sur un savant équilibre entre des zones urbaines et une zone rurale appelée le Sud sauvage, qui comprend les communes de Petite-Île, Saint-Joseph – dont je suis le maire –, Saint-Philippe, prolongée par Sainte-Rose à l'Est, et Saint-Pierre. Les problèmes de développement rural se posent dans les mêmes termes pour l'ensemble de la microrégion ; les synergies et les actions communes sont nombreuses. Vous proposez pourtant d'en retirer deux cantons : Sainte-Rose et Saint-Philippe.
Or, si Saint-Philippe appartient pleinement au Sud sauvage, Sainte-Rose est une commune de l'Est. Ces deux communes sont naturellement séparées par les coulées volcaniques du piton de la Fournaise, lesquelles viennent fréquemment couper la seule route qui relie Sainte-Rose au reste de la quatrième circonscription, au lieu-dit du Grand-Brûlé.
Lors du précédent découpage de 1986, lors duquel vous officiiez déjà comme apprenti de l'artisan charcutier Charles Pasqua…