Toute la question est là : nous sommes incapables d'évaluer ces dépenses a priori, mais nous disposons d'outils permettant de les évaluer a posteriori. Pour ce qui est des consultations, il sera évidemment possible de s'appuyer sur les données de plusieurs réseaux, en particulier celles du réseau Sentinelles, qui compte 1 270 médecins généralistes libéraux, bénévoles et volontaires, répartis sur le territoire métropolitain pour la veille et l'observation épidémiologique, lesquels comptabilisent chaque semaine le nombre de consultations pour syndrome de grippe clinique, c'est-à-dire des grippes caractérisées par une fièvre supérieure à 39 degrés, accompagnée de douleurs musculaires et de signes respiratoires, et les données du réseau des GROG, qui recense toutes les infections respiratoires aiguës.
Divers outils épidémiologiques et scientifiques nous permettent en outre de créditer les augmentations des consultations réellement dues à la grippe A. Je donnerai d'ailleurs demain les chiffres consolidés de la semaine épidémiologique – qui va du mercredi au mercredi – et vous pourrez constater la très forte augmentation des consultations liées à la grippe H1N1.
En ce qui concerne les dépenses de médicaments liées à la pandémie grippale – à l'exception du Tamiflu, pris en charge par l'établissement public de la réserve et de l'urgence sanitaire –, elles devraient être modérées. Elles concerneraient essentiellement la prescription d'antibiotiques et de paracétamol, pour un coût assez négligeable par rapport aux autres postes concernés.
Quant aux dépenses « vigie » induites par la grippe A, elles pourront être évaluées a posteriori, avec une fiabilité satisfaisante, par extrapolation de données émanant des médecins et permettant de déterminer la proportion d'assurés arrêtés et la durée moyenne de l'arrêt.