Eh oui !
Le plus grave, c'est que le budget mis en discussion aujourd'hui aura une conséquence néfaste sur celui des ménages et des malades, qui renoncent, pour certains, à se soigner, dans un contexte de crise que le Gouvernement gère en aggravant incontestablement les inégalités entre citoyens, entre territoires, entre « inclus » et « exclus », de plus en plus nombreux.
On peut cependant retenir une grande cohérence et un attachement inaltérable aux politiques libérales, même si, dans les discours, vous reconnaissez le rôle d'amortisseur social joué par notre système de protection sociale, notamment en période de crise. Ce système, pourtant, vous le fragilisez par les choix économiques et sociaux que vous faites : le coût d'accès aux soins laissé à la charge des assurés dépasse aujourd'hui 16 milliards d'euros ; malgré un déficit abyssal, vous n'avez pas augmenté les recettes, sauf par quelques mesures homéopathiques, alors que vous admettez par ailleurs que le déficit incombe surtout au manque de recettes. Vous préférez le laisser filer et pénaliser les malades, déjà gros contributeurs avec les franchises médicales à hauteur de 890 millions d'euros. Dans le même temps, vous sollicitez de plus en plus les mutuelles, qui, de ce fait, augmentent leurs cotisations, mettant ainsi à contribution les assurés.
Pour sauver la sécu, faut-il augmenter les recettes ou continuer à ponctionner les malades ? Vous avez choisi délibérément la deuxième proposition, nous menant lentement mais inexorablement vers la privatisation de notre système de protection sociale.