J'en veux pour preuve le fait que, lorsque les victimes, les plaignants et les députés – j'en étais – ont demandé à Mme Dati de mettre des enquêteurs à la disposition du juge saisi, cette dernière a affirmé, la main sur le coeur, dans cet hémicycle même, que ce dossier était le plus important qui soit et que l'on pouvait compter sur elle pour mobiliser des moyens. Pourtant, rien ne s'est passé !
Au lendemain de sa nomination, Mme Alliot-Marie nous fait les mêmes promesses, toujours dans cet hémicycle, en indiquant que sa porte est grande ouverte et que nous pouvons y frapper quand nous voulons. Toute l'Assemblée applaudit ; j'applaudis moi-même.
Je constate cependant qu'elle a refusé de nous recevoir, parlementaires et victimes, déléguant cette tâche à son secrétaire d'État, qui, lors d'une fort sympathique réunion matinale, nous a assuré, la main sur le coeur, qu'il s'occupait de cette affaire… sans y affecter le moindre moyen. Il ne s'agit pourtant que de dix postes d'enquêteur et de six postes d'assistant de justice, ce qui est vraiment minime au regard du budget national.
Trois mois et demi après la promesse faite ici même, début juin, le Gouvernement continue de prétendre qu'il ne dispose pas de moyens et persiste à ne pas affecter le début de l'ombre d'un demi-poste à l'enquête, tout en nous invitant à lui faire confiance, tout en prétendant que l'on peut compter sur lui.
La farce a assez duré et, très franchement, je suis en colère ! Je rappellerai donc au Gouvernement, chaque fois que je le pourrai, officiellement ou officieusement, que ce procès pénal doit avoir lieu.