… madame la ministre de la santé, monsieur le ministre du budget et du déficit, messieurs les rapporteurs, mes chers et courageux collègues qui veillez en ce début de nuit, je voudrais vous parler – vous n'en serez pas surpris – du problème de l'amiante.
Comme vous le savez, ce drame qui fait dix morts par jour – notre collègue Cazeneuve l'a rappelé – est sans équivalent. Ces morts ne sont pas accidentelles, puisque l'on sait avec certitude, depuis le début des années 50, que l'amiante est un poison mortel, et l'on a pourtant laissé faire. Exposer ainsi les salariés est évidemment un crime, non un accident.
Si des mesures ont été prises, d'ailleurs par la gauche, telles l'instauration du Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante ou du Fonds commun des accidents du travail agricole, si l'amiante a été interdit, il est un domaine dans lequel les choses patinent sérieusement depuis environ treize ans, et c'est à ce propos que je voudrais vous interpeller, madame et messieurs les ministres : le procès pénal. Des plaintes ont été déposées et une instruction a été ouverte, mais elle n'avance pas. Si tel est le cas, c'est parce que – j'en suis convaincu mais je ne demande pas mieux que d'être convaincu du contraire – le Gouvernement fait tout ce qu'il peut pour la freiner.