J'espère que, en 2012, nous pourrons former un groupe parlementaire. Nos amis Verts allemands ont fait un score d'un peu plus de 10 % aux dernières élections législatives et constituent maintenant un groupe parlementaire de soixante-cinq députés. Les Verts français pourraient avoir le même nombre d'élus, ce qui nous permettrait d'avoir des débats plus contrastés que ceux que nous avons parfois dans cet hémicycle.
La nouvelle répartition se fait à l'avantage de la droite, ce qui est scandaleux. Renégocier et redessiner des circonscriptions est très politique et, en la matière, vous vous montrez même très politiciens. En modifiant la carte électorale, le Gouvernement modifie le rapport de forces au sein d'une circonscription. Le tracé que vous proposez me semble plus partisan que républicain. Vous cherchez à sanctuariser certaines circonscriptions et, au contraire, à en gagner d'autres à votre profit. Derrière la ratification de cette ordonnance, se cache l'intention de rendre plus difficile l'alternance démocratique. C'est la nature même de la démocratie qui est menacée par votre projet de loi, alors que nos concitoyens – nous l'avons constaté lors des élections européennes – se désintéressent de la politique parce qu'ils sentent que les règles élémentaires de la démocratie sont bafouées. Si l'on doit redynamiser la démocratie et la République qui sont fortement altérées, il faut que la répartition des responsabilités soit plus équitable. Nous avons au contraire l'impression qu'il s'agit de la défense des intérêts privés d'un groupe, voire d'une personne – je n'en dis pas plus, mais cette question fait l'actualité.
Les nouveaux partis, dont les écologistes, doivent batailler pour résister, d'autant qu'ils sont entravés par un système qui cherche délibérément à les étouffer, notamment à Paris. Heureusement, l'expression de la diversité politique est encore vivace dans notre pays, comme l'ont montré les résultats de l'écologie politique lors des élections européennes. J'espère que ce sera encore le cas, dans le cadre d'une bagarre qui ne sera pas, cette fois, administrative, mais réellement politique en 2012. Monsieur le secrétaire d'État, je vous donne rendez-vous à ce moment-là.