Franchement, je pense que cet amendement – comme le disait M. Myard – est lié à l'actualité : après un vote raté comme celui de la loi HADOPI, la presse, en mal de scandale et de papier à vendre, a expliqué que les députés sont des fainéants qui ne font jamais rien. C'est à cela que cet amendement vise à répondre ; je peux comprendre, voire partager, cet objectif.
Je ne suis pas tout à fait convaincu, cependant, par l'amendement de la commission, et je présenterai tout à l'heure un sous-amendement.
Je veux d'abord dire que cet amendement ne réglera rien : ce qui fait problème dans l'image donnée du travail parlementaire, c'est cet hémicycle-ci, dont les images télévisées montrent qu'il y a plus de fauteuils rouges, c'est-à-dire vides, que de fauteuils occupés. Mais cela, nous devrions avoir le courage de dire que c'est normal ! (« Très bien ! » sur de nombreux bancs du groupe UMP.)
Il ne servirait à rien que trois cents députés supplémentaires soient présents ce soir, car ils seraient pas venus ici pour prendre la parole, mais pour participer à des votes à peu près décidés d'avance : ils perdraient leur temps, alors qu'ils sont, ce soir, en train de faire, ailleurs, leur travail de parlementaire. C'est quelque chose que nous devrions avoir le courage de dire.
Je m'apprête à abonder dans le sens du président de la commission des lois, mais je regrette que l'on n'ait pas le courage de dire aux citoyens comment se fait le travail législatif : serions-nous cinq cents ce soir qu'une dizaine seulement d'entre nous prendraient la parole – et moins encore, lorsque le temps programmé sera en vigueur !
Trêve d'hypocrisie : certains passent parfois des heures dans l'hémicycle et y font tout autre chose,…