Alors que je vous tiens pour un parlementaire raisonnable, il me semble que vous exagérez, monsieur le rapporteur, en faisant une interprétation extensive de notre amendement, pourtant motivé de façon très précise par Mme Filippetti.
À plusieurs reprises, vous avez rejeté nos propositions en nous accusant de manière très injuste de vouloir faire des journalistes une catégorie de citoyens bénéficiant d'une protection exceptionnelle par rapport au droit commun. Si nous sommes amenés à débattre d'un projet de loi visant à renforcer la protection des sources des journalistes, c'est bien une profession particulière qu'il s'agit de protéger. Rien ne justifie de nous renvoyer sans cesse au droit commun et de nous accuser de vouloir faire des journalistes des citoyens surprotégés, alors que la protection dont nous souhaitons les voir bénéficier est limitée au strict exercice de leur activité professionnelle. Ils ne sont pas protégés en tant que citoyens porteurs d'une carte de journaliste, mais du fait qu'ils exercent une profession particulière, celle de journaliste, protégée par le principe de libre expression inscrit dans la Constitution.
La liberté d'informer est, convenez-en, la liberté qui a sans doute la plus grande valeur dans une démocratie. Je voulais apporter cette précision quant au sens que nous avons voulu donner à nos amendements : je le répète, il ne s'agit pas de surprotéger les journalistes, mais simplement de garantir la liberté d'expression et la liberté d'informer.