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La professeure Anne Levade, que nous venons d'auditionner, part du principe que le port du voile intégral est le signe d'une appartenance religieuse et qu'en conséquence, une loi pourrait porter atteinte à la liberté religieuse. Votre démarche est différente, puisque vous estimez qu'il s'agit de l'expression d'une radicalité politique. L'historien que vous êtes peut-il nous indiquer quels sont les fondements de cet asservissement des femmes et pourquoi cette radicalité a trouvé dans...
Après avoir rencontré à Damas une Marseillaise mariée à un Koweïtien et portant le voile intégral, je m'interroge sur les motivations de ces femmes. Votre pratique d'enseignant vous permet-elle de nous donner des éléments sur la liberté dont elles jouissent, où à l'inverse, sur les pressions sociales dont elles peuvent faire l'objet ?
...de nombreux autres savants ». Voici, par exemple, textuellement, la réponse à la question n° 13, « Du jugement relatif à l'urine du nourrisson touchant le vêtement ». « Ce qui est juste à ce propos est que l'urine du garçon qui allaite est d'une impureté légère, il suffit pour la purifier d'éparpiller de l'eau, c'est-à-dire que la zone soit couverte d'eau sans frotter ni essorer. « Cela est rapporté du Prophète à qui l'on amena un jeune bébé et qu'il posa sur ses genoux qui lui urina dessus. Il demanda de l'eau et en couvrit la zone sans la laver. « Quant à la fille, il faut obligatoirement laver son urine car la règle première est que l'urine est impure, il incombe donc de la laver. Toutefois, l'exception est faite pour le petit garçon vu ce qu'indique la Sunna à ce sujet. » On interroge...
...mbat dans lequel elle s'illustre depuis plus de quatre-vingts ans contre le racisme et l'antisémitisme, la LICRA oeuvre depuis 1999 contre la discrimination au travail, pour la citoyenneté et en faveur des jeunes des milieux défavorisés. Ce sont là des sujets qui intéressent au plus haut point l'avenir de notre société et que nous ne souhaitons pas négliger dans notre réflexion sur la pratique du port du voile intégral. Je tiens à le redire avec force : nous refusons toute stigmatisation d'une frange de la population française à raison de ses origines ou de sa religion supposée. Le propos de cette mission est d'analyser et de combattre ce qui nous apparaît comme une dérive sectaire et intégriste, qui plus est source de discriminations et d'amalgame au détriment de nos concitoyens de confessio...
Monsieur Myard, tout ce qui est excessif est insignifiant. Cette littérature relève de l'anecdotique mais elle existe, c'est vrai. Je voudrais partir d'un constat : il y a cinq ou dix ans, le phénomène du port du voile intégral en France tenait de l'exceptionnel ; aujourd'hui, c'est devenu un phénomène marginal. La nuance est importante. Qu'en sera-t-il demain ? Dans certains quartiers de Paris, Lille, Lyon, Marseille ou ailleurs, les burqas ou les tenues salafistes modifient le paysage urbain et entrent en contradiction avec un choix fait de longue date par les citoyens français : celui de ne pas affi...
Merci, Monsieur Gaubert, pour cet exposé très clair, d'une grande force comme d'une grande portée. J'en ai d'abord retenu l'affirmation de l'universalité des droits, qui constitue, selon moi, un apport très important à notre réflexion. Ce débat peut, en effet, servir à rappeler qu'il existe un socle irréductible de droits universels qui doivent inspirer le monde. J'ai également retenu le constat que vous faites de l'exemplarité de la position française. Vous avez suggéré que, contrairement...
...s ayez raison et que tout ce qui est excessif soit insignifiant. Le problème est de savoir si c'est bien le cas. Je ne pense pas que cette mission ait été constituée pour régler des problèmes insignifiants. J'en veux pour preuve le nombre croissant d'hommes qui refusent de serrer la main aux femmes, parce que cela irait contre ce qu'on leur a enseigné. Le problème s'est posé dans les équipements sportifs de la ville dont je suis maire, qui n'est pourtant pas considérée comme particulièrement difficile, et j'ai dû prendre un arrêté pour régler le problème d'une personne qui refusait de serrer la main aux femmes. Il me semble donc que certains faits « insignifiants » commencent à être vraiment « signifiants ». Lorsque vous dites qu'il faut s'inscrire dans l'universel et sortir du raisonnement b...
Puisque vous avez rappelé le travail, effectivement important, fait par la commission Stasi, Monsieur Gaubert, je veux citer quelques phrases de ses conclusions. « La loi du 9 décembre 1905 a affirmé la séparation de l'Église et de l'État. La question laïque ne se pose plus aujourd'hui dans les mêmes termes. En un siècle, la société française est devenue, sous l'effet de l'immigration, diverse sur le plan spirituel et religieux (...). La laïcité, parce ...
...commission en vue de réfléchir sur les relations entre la religion et la République, sans se focaliser sur la burqa. Le débat conflictuel sur la place de la religion et sur ses modes d'expression dans les différents espaces publics de la République française est récurrent, ai-je fait valoir à cette commission, tandis que les réponses demeurent ponctuelles, focalisées sur un signe religieux, un comportement ostentatoire. Les revendications d'une visibilité de l'expression religieuse dans un espace public posent un problème qui ne doit pas être occulté, mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt, et cette question ne doit pas nous conduire à méconnaître la complexité de la situation. Nous travaillons aujourd'hui sur la notion de sphère publique, qui est difficile à cerner. Une loi ne vous permett...
...répondre en tant qu'ancien adhérent de la LICRA je ne suis pas à jour de mes cotisations et que membre de la mission parlementaire présidée par Jean-Louis Debré. Un jour, la directrice du service scolaire de ma commune m'a alerté sur le fait qu'une mère d'élève venait à la bibliothèque voilée. Je lui ai répondu que la loi s'appliquait dans l'école mais qu'à la bibliothèque, cette dame pouvait porter le voile. Loin de moi l'idée de porter un jugement sur l'attitude des dirigeants de la LICRA mais, si l'on décide qu'il faut fixer des limites à l'école, ces limites ne s'appliquent pas hors de l'école au centre de loisirs ou à la médiathèque, par exemple ; en revanche, là où il y a des règles, elles valent pour toutes les religions.
Monsieur Gaubert, vous avez défendu le « vivre ensemble » et dit que le port du voile intégral pouvait s'assimiler à un apartheid et était contraire à la dignité de la femme. Je suis tout à fait d'accord avec vous. Mais cette forme d'apartheid, cette atteinte à la dignité se manifeste dans la sphère privée comme dans la sphère publique. Pourquoi faire une distinction ? Ce qui est intolérable reste intolérable quels que soient le lieu, la date ou l'heure. Que nous devions ...
Bien des choses peuvent nous choquer dans certaines pratiques religieuses ou dans certains comportements, qui ne sont d'ailleurs pas forcément religieux. La question qui se pose est de savoir jusqu'où nous irons dans l'interdit, si par hasard nous faisons une loi. Pour être efficaces, les lois doivent être comprises et acceptées. Si certains ont l'impression d'une injustice, nous aurons perdu notre temps. Je me suis moi aussi trouvé dans cette situation désagréable où quelqu'un a refusé de me...
Le port du voile intégral et ce qu'il y a derrière : l'islamisation d'un certain nombre de territoires dans l'espace public. Il faut tenir un discours cohérent sur l'ensemble de ces pratiques, ne serait-ce que pour ne pas tomber dans la stigmatisation. Nous souhaitons analyser la dérive intégriste fondamentaliste à l'oeuvre dans la société française afin de la combattre sur la base d'une appréciation co...
Il est difficile de conclure. On ne sait pas très bien où l'on va. Il faut être prudent. Le racisme qui existait dans mon enfance à l'égard des Italiens et des Portugais a fini par disparaître. Aujourd'hui, on envisage, pour la seconde fois, de faire une loi concernant les musulmans, dirigée contre les salafistes. Mais n'oublions pas que des jeunes sont à la dérive parce qu'ils vivent d'une manière misérable, que des gosses, dont on se demande ce qu'ils font à neuf heures du soir dans l'escalier de leur immeuble, s'y réfugient pour y faire leurs devoirs parc...
Monsieur Gaubert, que l'on ne se méprenne pas non plus sur le ressenti de la population qui vit autour de ces jeunes femmes portant le voile intégral. Sur les marchés de nos banlieues, elles se font souvent prendre à partie. Les autres femmes les appellent « Belphégor » ! En l'occurrence, on leur dit : « Retire ça, car ce que tu ne vois pas, c'est que ça attire les photographes et les télévisions ! ». Je crois vraiment que, si l'on fixe des règles, il faut que celles-ci s'appliquent à tous. Si l'on a légiféré sur le voile...
...rs spécialistes français de la laïcité, thème auquel vous avez consacré de nombreux ouvrages dont Dieu et Marianne : philosophie de la laïcité, paru en 1999. À ce titre, vous avez été membre de la commission présidée par M. Bernard Stasi. Dans un article récent, vous indiquiez que « la laïcité ne combat pas la foi mais le processus qui consiste à dicter la loi à partir de la foi. » Selon vous, le port du voile intégral remet-il en cause le principe de laïcité ? Ce principe ne doit-il concerner que l'État et ses agents ou trouve-t-il également à s'appliquer dans l'espace public, notamment dans la rue ? Estimez-vous le débat concernant le port du voile intégral comparable à celui de 2004 ? Peut-on comparer d'autres pratiques religieuses ostentatoires au port du voile intégral ou celui-ci présent...
...sident de la République a voulu rappeler que le voile intégral n'est pas une coutume traditionnelle de notre pays, voilà tout. On utilise ce mot en de nombreuses occasions rappelons-nous Bienvenue chez les Ch'tis sans qu'il ait la signification philosophique que vous avez voulu lui donner. J'en viens à mes questions. Pourquoi, parmi les recommandations de la Commission Stasi, seule celle qui portait sur les signes religieux à l'école a-t-elle été suivie d'effet ? L'auraient-elles toutes été dès 2004, n'aurions-nous pas prévenu les problèmes encore en suspens aujourd'hui ? Par ailleurs, êtes-vous favorable à l'enseignement du fait religieux et des grands courants spirituels à l'école ? Ne peut-on partir du principe qu'une meilleure connaissance est porteuse d'une plus grande tolérance, en ...
Vos propos, Monsieur Pena-Ruiz, m'ont paru frappés au coin du bon sens, mais deux points me semblent devoir être précisés. Vous avez rappelé, citant Simone de Beauvoir, que le consentement des victimes ne légitime rien, mais l'on est aussi frappé de constater que certaines femmes disent porter le voile librement ; est-ce une liberté conditionnée, une liberté aliénée ? Les membres des sectes se disent toujours libres, jusqu'au jour où ils en sortent et admettent alors que leur prétendue liberté était falsifiée. Pourriez-vous revenir sur la question de la liberté individuelle dans les choix vestimentaires ? D'autre part, je partage votre définition de la loi comme un acte du peuple st...
Je vous remercie pour cet exposé éclairant et enrichissant. Je vous suis assurément lorsque vous liez la loi, la question sociale et l'éducation, puisqu'il s'agit là du triptyque républicain. Toutefois, je doute que le port du voile intégral soit le fait des familles les plus défavorisées. En réalité, c'est presque l'inverse : cette pratique est plus caractérisée par son aspect provocateur, intégriste et extrémiste qu'elle ne traduit la détresse sociale de ceux qui la promeuvent. Vous avez rappelé la nécessité posée par Rousseau de ne pas faire de lois particulières. Cet impératif nous guide et c'est pourquoi nous ...
Le problème ne se pose pas qu'en France mais à l'échelle planétaire. Ainsi dans tels pays africains contraint-on désormais à porter des tee-shirts des femmes qui avaient l'habitude de déambuler seins nus, ainsi assiste-t-on à l'envahissement de l'espace public syrien et égyptien par des femmes voilées Mais, toute laïque que je sois, je m'interroge : cette évolution n'est-elle pas le signe de la recherche d'une spiritualité qui manque peut-être en France ?